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N'y a-t-il aucune vérité dans le mensonge ? Autres notions abordées ;. fa vérité. Le sens. L'illusion. La raison. fi1i!Œ:�&wliilm�mœ!l!W:œ-silla&Ji::::za...

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« N'y a-t-il aucune vérité dans le mensonge ? Autres notions abordées ;.

fa vérité.

Le sens.

L'illusion.

La raison. fi1i!Œ:�&wliilm�mœ!l!W:œ-silla&Ji::::za Avant de commencer Analyse du sujet Un sujet digne d'intérêt, à plus d'un titre, car il se situe au croise­ ment de ces champs où quelque chose d'énigmatique se donne à nous: réel et imaginaire, illusion et vérité, être·et non-être, etc.

Le candidat sera donc sensible à l'évocation d'un thème gros de ri­ chesses existentielles et concrètes.

En outre, la vérité est au pro­ gramme du bacalauréat « Arts appliqués » et des connaissances sont certainement à la disposition des élèves. Vous noterez, par ailleurs, que l'intitulé suppose un implicite : le mensonge est désigné comme étant (probablement) porteur de vérité.

Donc un sujet « directif». • Conceptualisez d'abord soigneusement: - vérité: conformité de l'intellect et du réel; attribut du langage et de l'action efficace. - mensonge: assertion sciemment contraire à la vérité, faite dans l'intention de tromper; pratique de l'artifice, de la fausseté; dans le champ de l'art: la fiction.

On remarquera qu'il s'agit dans l'inti­ tulé du mensonge en général. - aucune: ici, n'importe quelle forme de vérité. • Quel est le sens du sujet? N'existe-t-il aucune adéquation du jugement et du réel au sein.de l'assertion faite dans l'intention de tromper? • Quel questionnement est interne à l'intitulé ? La pratique de la fausseté et de l'artifice, l'assertion voulant tromper produisent­ elles seulement du non-être et de l'illusion? Mais la réalité et l'illu­ sion ne se confondent-elles pas ? Ne serait-ce pas le langage qui, démiurgique et producteur d'illusions, formerait l'accès au réel ? Le problème est, en définitive, de savoir si le langage n'est pas aussi pouvoir. • 1..: enjeu de l'intitulé ? Le sujet, en nous questionnant sur le pou­ voir du langage, nous fait gagner une réflexion judicieuse concer­ nant la magie qui peut être la nôtre ! Emparons-nous des esprits grâce au Discours ... • Ce sujet aurait pu être traité dans une autre optique.

Il soulève, en effet, le problème suivant: pourquoi mentir? Résoudre ce pro­ blème conduit à constater que le mensonge est nécessaire à la satisfaction de nos passions: ainsi, le mensonge contient au moins une vérité, celle correspondant à sa conformité à la nature humaine. Plan Le plan sera dialectique, par thèse, antithèse et synthèse. Introduction Problématique: le langage (et ses illusions) n'est-il pas pouvoir? Discussion A) Il n'y a aucune vérité dans le mensonge (thèse) 8) Le mensonge est le champ de I'« illusion-vérité » (antithèse) C) Le langage thaumaturgique, où s'unifient être et non-être: dire, c'est faire, c'est inventer la vérité (synthèse) Conclusion Le langage (menteur) est vérité. Bibliographie Quand dire, c'est faire, Seuil. PLATON, Le Sophiste, collections de poche diverses. WILDE, Intentions, 10/18-UGE. AUSTIN, 1) Introduction Au sein du mensonge, discours fait dans l'intention de tromper, assertion sciem­ ment contraire à la vérité, n'existe-t-il aucune adéquation du jugement et du réel? Quand je trompe mon interlocuteur, est-ce que mon discours se meut en dehors du jugement authentique ? I..:assertion mensopgère ne produit-elle que du non-être ? de l'illusion ? Et si l'illusion et le réel se confondaient? D'ailleurs le langage ne possède-t-il pas ici un rôle de démiurge? N'est-il pas pouvoir suprême? Tel est le problème.

Quant à l'enjeu, ne se situe-t-il pas du côté de la pratique? Ne devons-nous pas deve­ nir grands maîtres ès illusion ? 2) Discussion A.

Il n'y a aucune vérité dans le mensonge (thèse) La vérité, notion insaisissable et ambiguë, semble, pour l'essentiel, située du côté de ce qui est, de l'être.

Elle donne à voir le réel.

Elle paraît signifier, du moins en première approche, une adéquation avec le réel, la correspondance de la chose et de l'esprit.

Quand je dis « j'ai trouvé la vérité », il semble bien que je sois en contact avec une représentation fidèle de la chose connue.

Qu'est-ce que la vérité? Conformité, adéquation, elle se meut dans une sphère où le réel est, sous un angle, présent. Or, voici que je mens, ce qui signifie que je produis pour l'autre une fiction. Ainsi Tartuffe, ce faux dévot, trompe sur son rapport à la religion et à la chair. Que fait-il ? Il entraîne son interlocuteur dans un champ imaginaire, et ce sciemment.

Il n'est pas de mensonge innocent.

Ici gît la différence entre l' illu­ sion et le mensonge.

Tandis que, dans la première, le trompé est pris dans un piège, dans le seco_nd, il n'est point de rapport adéquat au réel et cette inadé­ quation est volontairement produite.

Il faut que l'autre soit induit en erreur. Même le«pieux mensonge», inspiré par la pitié, n'est point adéquation au réel. D'une manière générale, celui « qui vit dans le mensonge », selon la formule fameuse, existe dans l'irréalité. Et dans le champ artistique? Ici aussi, les«mensonges» (si du moins il est per­ mis d'employer ici ce terme, car, dans ce cas, le mensonge n'est pas réellement volontaire: c'est un «mensonge-illusion») du roman ou de la peinture nous entraînent loin du réel, de la correspondance, loin des choses.

C'est pour cette rai­ son que l'imaginaire nous permet d'échapper à la vie (réelle, concrète, «vraie»). Plongé dans Les Fleurs du mal ou dans Madame Bovary, je laisse mon cœur s'enivrer du mensonge.

J'obéis à la trompeuse illusion de l'art, là où tout n'est qu'ordre et beauté.

Même quand Emma Bovary accomplit sa mort, elle met en forme le beau.

l.:illusion, ce r: est point le vrai, ce n'est point la dure réa­ lité à étreindre.

Quand le masque triomphe, l'illusion volontaire l'emporte.... »

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