Myanmar 2004-2005 La disgrâce de Khin Nyunt Le 18 octobre 2004, l’éviction du général Khin Nyunt du poste de Premier...
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Myanmar 2004-2005
La disgrâce de Khin Nyunt
Le 18 octobre 2004, l’éviction du général Khin Nyunt du poste de Premier ministre qu’il occupait depuis
août 2003 par le général Than Shwe, chef de la junte birmane depuis 1992, a marqué le retour de la
ligne dure du régime militaire (Conseil d’État pour la paix et le développement – SPDC).
Une vaste purge
de l’appareil de renseignements militaires (dirigé par Khin Nyunt depuis 1984), ainsi que le limogeage de
diplomates, fonctionnaires et membres de sa famille ont été orchestrés par l’armée birmane (Tatmadaw)
elle-même.
Prévisible depuis l'éviction, le 18 septembre 2004, d’U Win Aung, ministre des Affaires
étrangères depuis 1998 et proche de Khin Nyunt, cette purge s’est poursuivie au début de l’année 2005
avec les procès et condamnations par les tribunaux militaires de nombreux officiers et hommes d’affaires
ayant appartenu au cercle de l’ancien Premier ministre.
Une vague d'attentats inexpliqués à Mandalay (26
avril 2005) et surtout à Yangon (Rangoon, le 7 mai 2005, 23 morts) a, en outre, apporté un nouvel
élément perturbateur, jusqu'alors inconnu, à l'équation politique birmane.
Pourtant, ces bouleversements internes n’ont pas affecté l’agenda politique de la junte, qui entendait
poursuivre la « feuille de route vers une démocratie » (en sept points, proposée en août 2003), et ce
malgré la disgrâce de son initiateur.
Ainsi, la Convention nationale, censée préparer la rédaction d’un
nouvelle Constitution et qui avait été ajournée en 1996 après trois ans de délibérations stériles (et dont la
réunion constitue la première étape de la feuille de route), a été à nouveau convoquée le 17 mai 2004.
La
première session, réunissant 1 076 délégués et dont la Ligue nationale pour la démocratie (LND, principal
parti d’opposition démocratique) avait refusé de faire partie, s’est tenue dans un camp isolé du nord de
Yangon jusqu’au 9 juillet 2004.
Après un intermède de sept mois, pendant lequel le régime a cherché à
faire preuve de bonne volonté (éviction de Khin Nyunt officiellement pour corruption, libération de près
de 40 000 prisonniers de droit commun en novembre 2004, ainsi que de Min Ko Naing, figure
emblématique de l’opposition étudiante, emprisonné depuis 1989), la Convention nationale s’est réunie
une nouvelle fois du 17 février au 1er avril 2005 pour se refermer sur une note pessimiste.
Le processus
de négociations entre l’armée, l’opposition démocratique et les minorités ethniques (40 % de la
population du pays) marquait le pas.
Peu de propositions nouvelles ont été avancées lors de la
Convention nationale, entièrement....
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