Myanmar 2002-2003 La rupture du dialogue La nouvelle arrestation d'Aung San Suu Kyi, le 30 mai 2003 dans le nord...
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Myanmar 2002-2003
La rupture du dialogue
La nouvelle arrestation d'Aung San Suu Kyi, le 30 mai 2003 dans le nord de Myanmar, a marqué la
rupture du dialogue démocratique, entamé avec la junte en octobre 2000 et pourtant encouragé par la
levée de l'assignation à résidence de la leader de l'opposition un an auparavant (mai 2002).
En effet, lors
de son cinquième voyage hors de Yangon, au nord de Mandalay, de violents affrontements ont eu lieu
entre sympathisants de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) et défenseurs du régime militaire.
Une nouvelle fois, la junte a placé Aung San Suu Kyi en «détention préventive», officiellement afin de la
protéger, remettant ainsi en cause l'ensemble des pourparlers.
Razali Ismail, l'envoyé spécial de l'ONU
pour le Myanmar, qui avait facilité les échanges entre les deux parties depuis sa nomination en 1999, a
lui-même reconnu que les négociations n'avançaient plus depuis longtemps.
Les trois dernières visites
qu'il a effectuées au Myanmar depuis la libération d'Aung San Suu Kyi (août et novembre 2002, juin
2003) se sont révélées infructueuses.
Tout aussi perplexe quant à l'intérêt et à l'efficacité de sa mission,
le rapporteur onusien pour les droits de l'homme au Myanmar, Sergio Pinheiro, après un quatrième
voyage jugé positif en octobre 2002 avec la libération de 115 prisonniers politiques (novembre 2002), a
brutalement écourté sa dernière visite à Rangoon en mars 2003, ayant découvert dans l'une des pièces
où il interrogeait des prisonniers politiques un micro-espion enregistrant ses conversations.
Les deux
négociateurs de l'ONU, devenus très critiques et doutant ainsi publiquement de la bonne volonté de la
junte birmane, se sont désormais montrés pessimistes quant à l'évolution du dialogue entre le Conseil
d'État pour la paix et le développement (SPDC) et l'opposition démocratique.
De son côté, le régime birman, faisant face aux sanctions renouvelées des États-Unis (avril 2003) et de
l'Union européenne (mai 2003), s'est lancé dans une opération de séduction diplomatique de ses voisins,
affichant ainsi son désir d'intégration régionale.
Le chef de l'État, le senior général Than Shwe, jusqu'alors
peu coutumier des déplacements hors du Myanmar, s'est ainsi rendu au Cambodge (novembre 2002), au
Bangladesh (décembre 2002), en Chine (janvier 2003), au Vietnam (mars 2003) et au Laos (mai 2003),
alors que le général Maung Aye, «numéro deux» de la junte et chef d'État-Major de l'armée birmane
(Tatmadaw), se rendait en Thaïlande en avril 2002 pour apaiser les relations birmano-thaïes, et que le
ministre des Affaires étrangères Win....
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