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Mexique (1996-1997) L'heure du pluralisme L'année 1996 et les premiers mois de 1997 ont surpris la plupart des observateurs. Le...

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« Mexique (1996-1997) L'heure du pluralisme L'année 1996 et les premiers mois de 1997 ont surpris la plupart des observateurs.

Le Mexique a en effet récupéré beaucoup plus rapidement qu'espéré de sa terrible crise monétaire et financière de 1995 (une dévaluation de 15 % avait provoqué une fuite de capitaux et une chute de la valeur du peso).

De plus, les diverses élections tenues après cette date ont montré un jeu politique de plus en plus ouvert, indiquant l'amorce d'un changement en profondeur des comportements politiques. Le taux de croissance a atteint 5,1 % en 1996 (contre 6,9 % en 1995), et le PIB par habitant, qui avait régressé de 6,9 % en 1995, a progressé de 5,1 % en 1996. L'inflation est passée de 52 % en 1995 à 27,7 % en 1996.

Le premier semestre 1997 a confirmé ces tendances.

Le Mexique a semblé revenir dans le cercle des "pays émergents" sur lesquels on pouvait raisonnablement parier.

Pour donner un signe fort de cette nouvelle donne, il a remboursé en janvier 1997, avec plus de trois ans d'avance, 3,5 milliards de dollars au Trésor américain, soldant ainsi la totalité de la dette contractée auprès des États-Unis au moment de la mise en place, en février 1995, du plan de sauvetage de son économie.

Il a de même remboursé de manière anticipée 1,5 milliard de dollars au FMI. Le stoïcisme de la population Ces résultats ont d'abord été le fruit de l'extraordinaire stoïcisme du peuple mexicain, qui a tout juste retrouvé en 1996 le pouvoir d'achat qu'il avait en 1980, avant la première grande crise de 1982.

On ne pouvait en effet continuer à imputer l'absence de troubles sociaux graves au seul contrôle exercé par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle.

On ne pouvait non plus invoquer une supposée apathie ou anomie de la population.

Au contraire, en 1996 et début 1997, chaque élection municipale ou d'État fédéré a montré que les oppositions gagnaient petit à petit du terrain.

Le Parti d'action nationale (PAN), conservateur, a continué à progresser, tandis que le Parti révolutionnaire démocratique (PRD) regagnait, sous la houlette de son nouveau leader Manuel Lopez Obrador, les électeurs de gauche qui s'en étaient éloignés en 1994 et 1995. La donne politique a changé.

A l'intérieur de chaque parti (y compris au sein du PRI), les tendances réclamant plus de démocratie se sont affirmées avec force. Le président de la République, Ernesto Zedillo, a respecté les résultats des urnes, ce qui au Mexique était une nouveauté.

Surtout, il a doté d'une véritable autonomie l'organisme chargé d'organiser et contrôler le bon déroulement des élections, l'Institut fédéral électoral (IFE). Les résultats des élections du 6 juillet 1997 n'ont donc guère été étonnants, et ont permis, pour la première fois dans l'histoire du pays, d'introduire un vrai pluralisme politique.

Les électeurs avaient à élire pour la première fois le maire de la ville de Mexico (auparavant nommé par le chef de l'État), la Chambre des députés de la Fédération (500 sièges), 32 sénateurs (sur 128), 519 maires, les chambres de 9 États et celle de la ville de Mexico.

Ces élections se sont déroulées dans un contexte politique interne plutôt paisible.

La guérilla zapatiste du Chiapas a semblé avoir "perdu la main" à partir de l'automne 1996 et celle d'inspiration maoïste du Guerrero, malgré quelques escarmouches périodiques, n'a pas réussi à s'implanter de manière significative.

Cuauhtemoc Cárdenas, fondateur du PRD et candidat malheureux aux élections présidentielles de 1988 et 1994, a aisément été élu "chef du gouvernement du district fédéral de Mexico".

Il a obtenu 47,1 % des voix face à Alfredo del Mazo pour le PRI (25,1 %) et Carlos Castillo Peraza pour le PAN (15,3 %).

Élu de manière transitoire pour trois ans (son successeur le sera pour six), il pourrait se.... »

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