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masque - anthropologie.

Publié le 19/05/2013

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masque - anthropologie. 1 PRÉSENTATION masque (art), objet de déguisement qui donne à son porteur une fausse apparence en recouvrant son visage ou son corps. Il sert, selon les lieux et les époques, à cacher, à effrayer, à transformer, à faire apparaître, à communiquer avec l'au-delà. Il favorise aussi l'expression du corps. 2 DIVERSITÉ DES MASQUES Les masques forment une gamme d'objets diversifiés : loup ou demi-masque, cagoule, masque-costume, heaume, sculpture portée sur tête et épaules... Ils diffèrent beaucoup en forme, en dimensions et en poids. Celui de la déesse de fécondité Baga, en Guinée, pèse 40 kg. Le grand masque du Sigui Dogon, au Mali, mesure 6,25 m. Monté sur échasses, un masque peut incarner un géant (Yacouba, Côte d'Ivoire). Une meule de paille, cachant totalement le porteur, peut devenir vivante (Maïndo, Cameroun ; Zangbeto, Bénin). Le plus souvent, les masques sont figuratifs, mais le réalisme sculptural du visage humain (chez les Dan, en Côte d'Ivoire, ou chez les Fang, au Gabon) est parfois confronté à d'autres tendances : surréaliste (Inua du saumon, Alaska), géométrique (Kanaga Dogon, Mali), symbolique (Barong et Rangda, Indonésie ; Dionysos, Grèce antique) et abstraite (Caraja, Indiens d'Amazonie). Pour leur fabrication sont utilisées la plupart des matières, mais bois, végétaux, cuir et plumes sont les matières les plus fréquentes. Des matières organiques entrent aussi parfois dans leur composition (crâne surmodelé, Océanie ; tête de calao, Niger). Les masques funéraires constituent une catégorie à part, souvent associée aux momies, et sont destinés à immortaliser le visage ou le pouvoir du défunt. 3 OBJET MAGIQUE Les dépouilles d'animaux sauvages (peaux d'ours, becs d'oiseaux, dents de félins, bois de rennes...) ont été les premiers masques en usage dès la préhistoire. Ils servaient à invoquer l'ancêtre therianthrope (mi-animal, mi-homme). Le chaman intercédait auprès des êtres surnaturels qui peuplent la forêt, par l'incantation, la danse et le mime. Il cherchait à obtenir clémence et soutien pour guérir un malade ou favoriser une chasse dangereuse. Les chamans pratiquaient la magie mimétique, il y a 35 000 ans, comme en témoignent les peintures rupestres, notamment celles des grottes de Niaux (Ariège). On ne sait pas si les scènes masquées représentées dans les cavernes proviennent de visions différées des « transes chamaniques « ou si elles témoignent des rites de chasse. Cette médiation du monde invisib...

« espagnols.

Au Mexique, les masques de viejitos expriment une volonté satirique envers les grands propriétaires, les « petits vieux », et côtoient ceux de la mort, ainsi que des figures historiques de la Conquête.

De rares divinités authentiquement indiennes ont pu survivre, tel le Venado (chevreuil sacré Yaqui, Mexique) dans une danse folklorisée.

Mais les divinités aztèques, vaincues, ont disparu depuis quatre siècles.

On sait pourtant que des dieux précolombiens étaient représentés par des prêtres masqués (peintures mayas, temple de Bonampak). 6 MASQUES RITUELS Cette catégorie de masques a disparu d'Europe avec le christianisme, à l'exception de traditions locales devenues folkloriques (ours et hommes sauvages des fêtes de printemps ou d'été).

Les autres continents offrent encore de nombreux exemples de rituels à masque. Les masques d'Amazonie sont presque tous ornés de plumes et non-réalistes.

Les Esprits ou ancêtres honorés par ces rituels sont le crocodile, le toucan, le piranha, le jaguar et le perroquet.

Le port du masque est toujours associé à la danse mimétique accompagnée de chants. En Amérique du nord, les Katchinas des Indiens Zuni, Hopi et Navajos sont des esprits de la sur-nature — au nombre de 500 — bien connus par les poupées de bois qui les reproduisent.

Dans le « rituel de guérison », les chamans navajos associent la création de dessins de sable à la cérémonie magique.

Pour les Iroquois de la région des Grands Lacs, le masque-type est le « faux visage » (false face) à l'expression torve.

Il est sculpté spécialement pour soulager un malade.

Le chaman-guérisseur qui le porte intercède auprès de cet esprit par des offrandes et les prières du « rituel d'hiver ».

Lévi-Strauss a attribué à ces gestes magiques une « efficacité symbolique » qu'il a comparée à la cure psychanalytique. Les sculptures amérindiennes les plus spectaculaires sont les masques à transformation de la côte nord-ouest du Canada.

Articulés au moyen de volets ouvrants actionnés par des ficelles, ils font apparaître deux et même trois faciès.

Les Indiens Haida, Kwacutal et Tlingit s'en servaient jusqu'à la fin du siècle dernier.

Leurs cérémonies étaient présidées par les animaux mythiques gardiens de l'ordre tribal : castor, corbeau, serpent, hibou ou saumon.

Tandis que le récit égrenait les événements du temps cosmique et que le chant et la chorégraphie célébraient la tribu et le rôle des chefs, l'un des porteurs de masques « devenait » successivement corbeau, saumon, puis être humain.

Le mythe fondateur était ainsi conté et réactivé. En Afrique, les masques étaient liés aux croyances ethniques et servaient à renforcer les petites communautés en maintenant des valeurs sociales, morales ou métaphysiques.

Ils participaient aux cérémonies importantes de la vie et rappelaient les légendes de la tribu.

C'était un « livre d'images » vivant et rythmé, reliant entre eux les hommes d'un village et leur rappelant la conduite à tenir pour respecter la nature.

Parfois, ils servaient à assurer le contrôle politique des petits royaumes (cagoules-éléphants de la société kuosi, Cameroun).

Les masques ne subsistent de nos jours que dans les sociétés rurales les plus éloignées des agglomérations.

Ils sont un privilège du sexe masculin ; c'est pourquoi seuls les jeunes hommes accèdent à cette connaissance par des rituels qui passent aussi par des séquences masquées (masques de feuilles bobo, Burkina).

Objets sacrés, ils doivent « enchanter » les divinités et les forces errantes — esprits ou ancêtres — considérées comme dangereuses.

Les masques géométriques des Dogon opèrent un charme pour rendre les dieux favorables.

Cependant, il existe aussi des masques qui sèment l'effroi et d'autres consacrés au divertissement (masque-échassier du Gabon). L'antilope, le calao, le bélier, le léopard, le caméléon fréquemment représentés en Afrique, sont soit stylisés, soit réalistes.

Des êtres imaginaires font l'objet de masques hybrides, d'aspect fantastique, dont le sens est, pour l'étranger, hermétique. Pour le peuple bambara, c'est l'antilope qui a apporté aux hommes l'agriculture.

Coiffés d'élégants cimiers en bois sculptés de profils d'antilopes, les danseurs de la confrérie Tyiwara commémorent l'événement avec la grâce de cet animal.

Leur masque est monté sur une calotte en vannerie qui ne cache pas le visage ; il est complété d'une tunique de fibres.

Les cornes de l'animal symbolisent la croissance des céréales et rappellent l'événement primordial. Au Bénin, les masques gélédés qui font partie des fêtes de la religion vodoun sont anthropomorphes et polychromes.

Les têtes aux traits identiques sont surmontées de scènes sculptées.

Sur le torse, les danseurs portent des seins en bois.

Ces divinités féminines ont différents pouvoirs, dont celui de favoriser les grossesses.

Dans la même région d'Afrique, les masques des Egoungoun sont constitués de tissus brodés, cousus par pans juxtaposés, descendant jusqu'aux pieds.

Ils cachent le visage et le corps entier des porteurs.

Ces êtres sans visage représentent l'esprit des défunts.

Ils inspirent crainte et respect.

Lorsqu'ils reviennent chez les vivants, c'est pour leur donner des conseils. Ces quelques exemples donnent une idée de la richesse d'invention de l'esprit africain.

Ces créations affirment toutes différemment l'identité culturelle de centaines d'ethnies.

Mais les peuples d'Asie, d'Océanie et les Inuit de l'Arctique rivalisent eux aussi de créativité dans ce domaine.

Qu'il suffise de citer, pour Bali (Indonésie), le fameux duo de masques sacrés : Barong le protecteur (animal irréel, seigneur de la forêt) et Rangda la veuve sorcière.

Leur combat dansé ne traduit pas du tout la lutte du Bien et du Mal : les Balinais y voient l'équilibre indispensable des principes contraires qui doivent se combattre pour se compléter. Sous toutes les latitudes, le masque détourne le regard des apparences.

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