Devoir de Philosophie

Loin d’avoir disparu, la « nouvelle économie » a muté, transformant l’activité et l’organisation des entreprises C’est le 6 décembre...

Extrait du document

« Loin d’avoir disparu, la « nouvelle économie » a muté, transformant l’activité et l’organisation des entreprises C’est le 6 décembre 1996 que s’est imposé le concept de « nouvelle économie ». L’hebdomadaire américain Business Week saluait à sa « une » l’« émergence d’une nouvelle économie fondée sur les marchés globaux et la révolution informatique. Depuis le début des années 1980, et de manière accélérée dans la seconde moitié des années 1990, l’économie américaine a engagé une mutation fondamentale.

Les investissements dans les ordinateurs et les télécommunications pèsent pour un tiers de la croissance.

D’Internet à la télévision, de nouvelles entreprises apparaissent presque du jour au lendemain pour tirer profit des technologies d’avant-garde ». Au-delà de la montée en puissance des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), le vocable définissait une économie des temps nouveaux censée permettre d’en finir avec l’alternance des cycles de croissance et de récession.

Grâce à une productivité soutenue, un réel potentiel de croissance, combinant faible inflation et faible chômage avec des taux d’investissement records, devait provoquer l’enchaînement vertueux d’une «hypercroissance» sans aucun précédent dans l’histoire. Une « troisième révolution industrielle » Cette « nouvelle économie » sans inflation allait voir la croissance remplacer le profit comme concept central des entreprises.

Le client y détiendrait désormais tout le pouvoir, au détriment du fournisseur.

La concurrence y deviendrait universelle, notamment sur Internet.

Informatique, mondialisation et flexibilitéétaient donc réputées être au cœur d’une troisième révolution industrielle.

Les systèmes en réseau, devenant capables de produire en fonction des exigences particulières de chaque client, démultiplieraient le marché potentiel. Pour Manuel Castells [voir référence bibliographique], l’un de ses « gourous », la « nouvelle économie » restructurait le capitalisme, et représentait l’aboutissement d’un mouvement lancé vingt ans auparavant.

Les nouvelles technologies favoriseraient notamment l’expansion du commerce électronique, l’automatisation des ordres de production et d’approvisionnement et le recours massif à la sous-traitance.

Cette évolution de fond s’accompagnerait d’une restructuration du marché du travail et serait une manière de donner vie à plus d’initiative individuelle. De 1997 à 2000, une multitude de sociétés travaillant dans le champ des nouvelles technologies, loin d’être rentables et affichant même parfois des pertes records, atteignaient des niveaux de valorisation extraordinaires en Bourse.

Une véritable bulle spéculative enflait démesurément.

Les analyses critiques du phénomène étaient alors bien rares, et inaudibles.

L’économiste français Anton Brender soulignait pourtant magistralement dès 1999, dans Le Nouvel Âge de l’économie américaine, que l’expansion de l’économie des États-Unis dans la dernière décennie découlait avant tout d’une habile stratégie microéconomique, qui se déployait dans un environnement exceptionnellement libéral, de plus en plus flexible et déréglementé. Les classes moyennes américaines n’épargnaient plus et consommaient sur la base de leurs gains en Bourse.

Que ceux-ci viennent brutalement à chuter et la fantastique progression de la consommation américaine serait dès lors rapidement entravée, pénalisant du même coup les économies du reste du monde industrialisé. Cette hypothèque pesait de plus en plus lourdement dès le début de l’année 2000 sur des marchés et des places financières fragilisés et déstabilisés par les incertitudes qui menaçaient l’avenir et la fiabilité des valeurs phares de la « nouvelle économie ». L’éclatement de la bulle spéculative Le 4 avril 2000, l’indice Nasdaq des valeurs technologiques reculait brutalement, perdant 13,6 % de sa valeur, soit 700 milliards de dollars.

Après avoir dépassé les 5 000 points en mars, il retombait à 3 700, soit - 9 % par rapport au début de l’année 2000.

Ce mini-krach sonnait le début de la descente aux enfers de la « nouvelle économie ».

Du mois d’avril 2000 à septembre 2001 un vent de panique souffla sur les marchés.

Les valorisations astronomiques d’hier s’effrondraient sans rémission.

Des milliers de start-ups (jeunes entreprises) disparurent dans la tourmente.

Des centaines de milliards de dollars s’évaporèrent.

Réductions des coûts, révisions brutales des modèles d’affaires hier encore portés aux nues, fusions-acquisitions accélérées...

Le mirage semblait s’être brutalement évanoui, et le retour sur terre était brutal.

À la veille du 11 septembre 2001 [voir « Les attentats du 11 septembre 2001 obligent à repenser la puissance »], le constat était sévère.

Plus de 700 000 salariés américains.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓