L'irrationnel

« L '/RllA TIONNEL •On ne peut donc exclure d priori l'existence d'un irrationnel.

qu'il soit compris comme contraire à la raison ou simp lement comme inaccessible à cette dernière sans lui être contraire.

Tel est, pour la conscience religieuse, Dieu ou le div in.

•Mais on peut récuser la raison elle-même en considérant qu'elle est incapable de saisir le réel, qu'elle le mutile (cf.

la critique berg­ sonicnne de l'abstraction, p.

61 ), voire qu'elle le travestit (cf.

la critique nietzschéenne de la vérité, p.

25).

NIETZSCHE : néces!Jité de la déraison Selon Nietzsche, il y a une nécessité de la déraison car• même l'être le plus raisonnable a de temps en temps besoin de retrouver la nature.

c'est-à-dire Je fond illogique de sa relation avec toutes choses•.

Si Platon reconnaissait la valeur du délire dionysiaque, c'était comme une voie extatique vers le monde intelligible.

En renversant tout idéalisme, en excluant de l'Être iout ordre immuable, en substituant au losos un chaos qui désigne les Oux permanents dont se tisse le monde .

Nietzsche en appelle, lui aussi, à un délire dionysiaque, qui n'est plus cependant une échappée hors du monde, mais une plongée dans le monde.

la raison, scion Nietzsche , s'élè­ ve contre !'Être, qui e~t le jeu de l'enfant Dionyso~.

Elle appartient au monde apollinien de l'apparence, au monde de l'illusion par laquel­ le l'homme se protège contre la vie et le devenir de peur de mourir de la Vérité.

C'est dans l'ivresse et la danse de la déraison que l'homme peut se placer par-delà vrai et faux, par-delà bien et mal, e t, se surmontant lui-même, s'immerger dans le grand jeu cosmique.

• Se pourrait-il que le réel ne soit pas rationnel ? • Le doute philosophique peut-il mettre en cwse la valeur de la raison e/le-m2me l • La pensée humaine peut-elle refuser l 'irrationnel ? • La déraison a-t-elle quelque chose à nou s apprendre ? • Faut - il laisser une place à l'irrationnel dans la conduite de la vie?. »