Lire et étudier le sujet DURÉE: 20.MINUTES AU MOINS Premier acte de l'épreuve, la lecture du sujet est décisive: l'orientation...
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«
Lire et étudier le sujet
DURÉE: 20.MINUTES AU MOINS
Premier acte de l'épreuve, la lecture du sujet est décisive: l'orientation de la
réflexion en dépend.
Un sujet mal lu, c'est une dissertation ratée ( ou qui risque
de l'être).
Or, lire un sujet, ce n'est pas seulement parcourir des yeux un
énoncé, c'est faire sur lui un véritable tr�vail de reconnaissance, d'exploration
et de défrichement, autrement dit : préparer le terrain.
N'oubliez pas cette vérité de bon sens : on ne peut répondre valablement à.
une
question que si on l'a d'abord bien comprise.
Sachez donc éviter \a précipita
tion du candidat qui, une fois le sujet choisi, passe immédiatement au plan,
voire à la rédaction.
Même si le libellé du sujet vous paraît clair, simple, évi
dent, vous devez impérativement consacrer un minimum de temps à la lecture et
à l'étude du sujet.
Opérations à
effectuer
Comme nous allons le voir sur des exe�ples, lire attentivement le sujet, c'est le
relire crayon en main, c'est-à-dire:
1.
Réécrire le sujet au brouillon de manière à faire apparaître nettement les par
ties qui le constituent et le(s) terme(s) sur le(s) quel(s) il porte.
2.
Se demander de quoi il est question dans le sujet, de manière à circonscrire le
domaine de la réflexion et à écarter les faux problèmes et les hors-sujets.
3.
Se demander s'il n'y a pas plusieurs lectures ou niveaux de lecture possibles
du sujet, de manière à ne pas laisser passer des aspects ou des problèmes qui
pourraient s'avérer essentiels.
4.
Chercher les présupposés et implications du sujet, de m:;i.nière à situer claire
ment le contexte et l'enjeu du sujet.
S.
Noter les idées, références, exemples, questions, etc., que la lecture du sujet a
fait naître dans resprit, sans souci d'ordre à ce stade, de manière à disposer
d'un premier matériau de réflexion.
Les premières notes de lecture et de réflexion sur le sujet sont seulement prépa
ra�oires et n'entreront pas comme telles dans la rédaction définitive.
Lire et étu
dier un sujet, c'est poser des repères.
Rien de plus, rien de moins.
Effectuons maintenant sur des exemples concrets les opérations que nous
venons d'indiquer.
n
liil'
Exemple d'application l
« Pourquoi s'intéresser au passé?»
l.
Réécrire le sujet au brouillon.
Prendre une feuille et reporter l'énoncé du sujet, non pas en haut de la page et
en petits caractères, mais en pleine page et en gros caractères.
Pourquoi
s'intéresser au passé?
Cette disposition non linéaire permet de:
• dégager les éléments du sujet: la forme de la question (pourquoi?) et son
objet (s'intéresser au passé);
• travailler sur le sujet en y accrochant (au moyen de traits ou de «flèches») les
idées que suggèrent les termes de son énoncé.
Cette disposition doit surtout vous permettre de vous concentrer sur le sujet et
sur lui seul.
Lire un sujet, c'est d'abord le voir sans rien regarder d'autre.
2.
Se demander de quoi il est question dans le sujet.
Il est question ici :
• de l'intérêt que l'homme (les hommes) porte(nt) au passé: objet à définir;
• de savoir pourquoi l'homme (les hommes) s'intéresse(nt) au passé: problème
à préciser.
Il n'est donc pas question ici :
• de parler du passé en général: le sujet proposé n'est pas un sujet sur le temps
mais sur une modalité du rapport de l'homme au passé;
• ni de décrire le rapport «intéressé» de l'homme au passé, mais plutôt d' expli
quer ce rapport.
Mais de quoi est-il exactement questioù? Pour être en mesure de réellement
traiter le sujet, il faut sortir de la forme brute de son énoncé.
Reprenons le sujet :
Pourquoi
/ s'intéresser au passé?
■
■
Concrètement l'intérêt de l'homme
Pourquoi?= Qu'est-ce qui fait
que? -+ 2 sens possibles
pour le passé s'exprime sous la forme
• Quelle(s) est (sont) la (les) cause(s) de l'histoire (histoire du passé de la
· nature, du passé de l'humanité).
objective(s) qui fait (font) que?
• Quelle(s) est (sont) la (les) raison(s)
subjective(s) qui fait (font) que?
(motifs/buts).
Problème = causalité et finalité
de l'étude historique
Pourquoi? Par quoi?/En vue de quoi?
Le sujet peut donc s'énoncer sous la forme suivante : « Pourquoi l'histoire?»
ou «Pourquoi des historiens?», c'est-à-dire: Quelles sont les causes et les
raisons qui poussent l'homme à écrire l'histoire? On commence à voir dans
quelle direction la réflexion va s'engager.
3.
Se demander s'il n'y a pas plusieurs lectures ou niveaux de lecture possibles
du sujet.
Ce travail, comme le précédent et le suivant (point 4), est un travail d'analyse
qui prépare la problématique de la dissertation (voir chapitre suivant, p.
79) ..
Reprenons donc le sujet en y accrochant de nouvelles remarques.
Au besoin,
réécrire, comme précédemment, le sujet sur une deuxième feuille de brouillon
(on peut vous en donner autant que vous voulez).
S'il y a deux lectures ou deux
niveaux de lecture du sujet, nous aurons ainsi la première lecture sur la feuille
numérotée 1 et la deuxième lecture sur la feuille numérotée 2.
Mais attention,
n'écrivez pas cent fois le sujet un peu partout et dans tous les coins ! Ne le réécri
vez que lorsque vous avez besoin de le re-travailler et qu'une nouvelle série de
remarques (nouveau «fléchage» de l'énoncé) risque d'apporter de la confusion
(lacis inextricable de mots soulignés, encadrés, reliés, raturés, etc.).
Ici :/ Pourquoi
.
s'intéresser au passé?
------.._
■ Le verbe s'intéresser à n'a pas de ■ L'intérêt que porte l'homme au passé
sujet -+ la question ne porte pas n'est pas nécessairement historique; il
nécessairement sur le fait qu'on s'in- peut être psychologique (psychana
téresse au passé; elle peut aussi porter lyse= « histoire» du passé personnel),
sur l'intérêt que présente le passé prendre des formes littéraires (mé
(qu'on en fasse ou non l'objet d'un moires, autobiographie, biographie),
intérêt de connaissance)-+ la question judiciaires (instruction, enquête sur le
peut s'entendre ainsi : Pourquoi passé d'un homme)-+ la question se
s'intéresserait-on au passé? Le passé pose donc sur un plan collectif mais
a-t-il un intérêt? C'est-à-dire encore : aussi sur un plan individuel.
Pourquoi,
À quoi bon s'intéresser aux choses du par exemple, un homme se penche-t-il
passé? À quoi cela sert-il?
sur son propre passé? (Nostalgie des
origines, paradis perdu de l'enfance,
recherche généalogique, souci de ses
propres racines, etc.).
La question de l'histoire et de la connaissance historique n'épuise donc pas le
sens du sujet.
On peut alors donner deux niveaux de lecture et deux lectures
du sujet.
Deux niveaux de lecture :
• Pourquoi )'humanité s'intéresse-t-elle au passé? À son propre passé?
• Pourquoi l'individu s'intéresse-t-il à son passé?
Deux lectures :
• Pourquoi l'histoire ? Des historiens pour quoi faire ?
• Le passé est-il intéressant?
Sans tomber dans l'excès de «pinaillage», une lecture attentive du sujet, c'est
à-dire sensible à sa forme et à ses termes, évite de le réduire involontairement à
une seule dimension.
Cela dit, rassurez-vous : mieux vaut une dissertation précise et bien construite
sur un sujet lu à un seul niveau ou limité à une seule de ses significations
qu'une dissertation vague et brouillonne qui aurait pressenti la pluralité des
interprétations du sujet ou de ses niveaux et qui les confondrait.
Ici, une bonne
dissertation sur le seul travail de l'historien ou sur celui de la mémoire individuelle serait incommensurablement meilleure qu'une dissertation qui traiterait �
indistinctement la question au plan individuel et collectif.
\'.'..:__
4.
Chercher les présupposés et implications du sujet.
Ce travail est plus difficile et demande éclaircissement.
Mais il est utile, et vous
le comprendrez mieux peu à peu.
Disons, pour le moment, qu'il permet de sai
sir le contexte et l'enjeu (ou les enjeux) du sujet, c'est-à-dire d'entrer vraiment
dans l'intelligence du problème posé.
En philosophie, la recherche des présupposés et des implications du sujet a sa
raison d'être et s'inscrit normalement dans le travail de préparation de la disser
tation.
On appellera présupposés :
• les raisons, non formulées dans le sujet lui-même, qui font que le problème
se pose;
• les sous-entendus....
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