linguistique - Langues et Linguistique.
Publié le 07/05/2013
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Au XXe siècle, l’étude de la linguistique s’est développée dans plusieurs directions.
4. 1 Linguistique descriptive et structurale
En linguistique descriptive, les spécialistes recueillent des données auprès de locuteurs natifs ; ils analysent les composants de leurs discours et organisent les données en fonction de niveaux hiérarchiques distincts : phonologie, morphologie et
syntaxe.
Ce type d’analyse a d’abord été effectué par Franz Boas et par Edward Sapir quand ils décrivirent les langues amérindiennes qui n’étaient pas encore consignées.
Contestant les méthodes et les techniques de description linguistique qui
s’appuyaient sur les textes écrits, ils élaborèrent des méthodes permettant d’identifier les sons distincts ou signifiants d’une langue et les unités minimales de combinaisons de sons porteuses de sens (par exemple, les racines des mots et les affixes).
S’appuyant sur le travail de linguistes descriptifs comme Boas et Sapir, Leonard Bloomfield proposa une analyse béhavioriste de la langue, qui s’éloignait autant que possible de considérations sémantiques.
Il mit l’accent sur les procédures permettant
de découvrir les sons et la structure grammaticale de langues qui n’étaient pas encore consignées.
Ces procédures sont à la base de ce que l’on a appelé le structuralisme américain.
Alors que le structuralisme américain portait toute son attention sur les énoncés de parole, en Europe, le structuralisme mettait l’accent sur le système abstrait et sous-jacent de la langue que l’on pouvait distinguer des instances du discours.
Cette
approche se manifesta pour la première fois en 1916 avec la publication posthume de l’œuvre du linguiste suisse Ferdinand de Saussure.
Ce dernier établissait une distinction entre les concepts de langue et de parole.
Par langue, Saussure entendait la
connaissance commune aux locuteurs d’une langue de ce qui est grammaticalement correct dans leur langue.
Le terme parole désignait les propos qui sont effectivement tenus dans la langue.
4. 2 Cercle linguistique de Prague
Les partisans d’une autre forme de linguistique, qui s’est épanouie à Prague dans les années trente, se sont partiellement détachés de l’idée de structure de la langue — qui demeure néanmoins centrale dans leurs travaux — afin d’essayer d’expliquer
la relation existant entre ce qui est dit et le contexte.
Ces linguistes mirent l’accent sur la fonction des éléments d’une langue et ils insistèrent sur le fait que la description d’une langue doit inclure celle de la façon dont les messages sont
communiqués.
Dans le domaine de la phonologie, le concept de traits distinctifs, qui permet de dégager dans les phonèmes les points d’articulation et les éléments acoustiques, a été adopté par d’autres écoles d’analyse de la langue.
4. 3 Grammaire générative et transformationnelle
Au milieu du XXe siècle, Noam Chomsky a proposé une nouvelle approche selon laquelle la linguistique devait dépasser la description de la structure des langues pour fournir une explication sur la façon dont les phrases sont interprétées et comprises
dans n’importe quelle langue.
Il avança que ce processus pouvait être analysé à l’aide d’une grammaire universelle (conçue comme modèle ou théorie de la connaissance linguistique, également désignée comme compétence).
La compétence
linguistique se réfère à la connaissance innée et souvent inconsciente qui permet aux individus de produire et de comprendre des phrases qu’ils n’ont jamais entendues auparavant.
On appelle grammaire générative un système d’analyse de la langue
qui permet de générer toutes les phrases grammaticalement correctes dans une langue et d’éliminer les constructions incorrectes.
Selon Chomsky, il existe d’une part des règles de grammaire universelle et, d’autre part, des règles propres à chaque langue.
Dans le cas de langues spécifiques, on utilise à la fois des règles universelles et des règles particulières.
Ces dernières
permettent d’agencer les éléments de la phrase de différentes façons (par exemple, dans le cas de ce que la grammaire traditionnelle appelle la transformation passive, « Le chat mange la souris », et « La souris est mangée par le chat », le contenu
sémantique est stable à travers chacune des deux phrases, qui peuvent être interprétées comme des paraphrases).
On appelle grammaire transformationnelle une grammaire qui prend en compte les unités sémantiques sous-jacentes et les
transforme pour produire des phrases compréhensibles, composées d’unités rangées selon un ordre reconnaissable.
Par conséquent, une grammaire générative et transformationnelle génère toutes les phrases acceptables d’une langue et utilise des
règles, appelées transformations, qui permettent de changer les éléments sous-jacents en propos tenus par un individu.
4. 4 Linguistique comparée moderne
Au XXe siècle, la linguistique comparée vise à définir des familles de langues dans des zones comme l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Guinée et l’Afrique.
Dans ces régions, il ne fut possible que récemment de collecter les
nombreuses données nécessaires à la reconstitution des stades antérieurs des langues parlées actuellement.
Ces résultats ont permis de dégager les relations des familles de langues.
La linguistique moderne est également impliquée dans la recherche des universaux du langage.
Un intérêt nouveau s’est porté sur les caractères typologiques des langues du monde, et les linguistes comparent maintenant les langues du point de vue
de leurs structures syntaxiques et de leurs catégories grammaticales (telles que les langues à genres, par opposition à celles qui n’en ont pas, et les langues avec sujets par opposition aux langues avec thèmes).
Ainsi, dans le projet sur les universaux
du langage de l’université Stanford, le linguiste américain Joseph Greenberg et ses collègues ont montré que les langues qui partagent le même ordre de mots fondamentaux (tel que sujet-verbe-objet, objet-verbe-sujet ou objet-sujet-verbe) ont
également en commun d’autres éléments de structure.
De telles études comparées traduisent les efforts entrepris pour révéler dans toute leur diversité les systèmes sonores, structuraux et sémantiques des langues du monde.
4. 5 Analyses sociologiques et psychologiques
Le champ de la psycholinguistique est à la confluence des études de psychologie et de linguistique.
Elle a, par exemple, pour centres d’intérêt l’acquisition du langage par l’enfant, la perception de la parole, l’aphasie et l’étude des rapports entre le
langage et le cerveau ou neurolinguistique.
Voir variation (linguistique).
La sociolinguistique est l’étude des fonctions de la langue en société.
Cette discipline s’efforce de décrire la façon dont les individus appliquent des règles de parole différentes selon les situations.
On peut, par exemple, étudier les raisons pour
lesquelles un individu s’adresse à une personne en la vouvoyant et en l’appelant par son nom de famille ou par son prénom.
Les sociolinguistes pensent qu’il est possible de comprendre les mécanismes des changements de langue en étudiant les forces sociales qui déterminent l’usage de formes différentes selon les circonstances.
Par exemple, dans certains dialectes de
l’anglais américain, la prononciation du son -r est liée à la classe sociale du locuteur.
Dans des expressions comme « fourth floor », certaines personnes prononcent le -r et d’autres pas, et l’usage du son -r correspond apparemment à un créneau
socio-économique précis.
Selon une étude portant sur l’anglais de la ville de New York, les personnes qui souhaitent passer de la petite à la haute bourgeoisie attachent un certain prestige à la prononciation du -r.
Parfois même, ils pratiquent une.
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