L’indépendance acquise par les Provinces-Unies contre l’Espagne, au début du xviie siècle, ouvre une période de développement économique et culturel...
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L’indépendance acquise par les Provinces-Unies contre l’Espagne, au début du
xviie siècle, ouvre une période de développement économique et culturel tout à
fait exceptionnel.
Mais cette petite république ne défiera pas longtemps les
grandes monarchies européennes : affaiblie au xviiie siècle, prise dans la
tourmente révolutionnaire, elle renaîtra en 1815 par la volonté du congrès de
Vienne, sous la forme d’un royaume des Pays-Bas (comprenant alors la Belgique,
qui s’en séparera en 1830).
Le passage à la monarchie constitutionnelle, puis
les successions au trône de mère en fille - Wilhelmine (1890-1948), Juliana
(1948-1980), Beatrix (1980-) - marqueront l’histoire contemporaine d’un État
tranquille, dont les traumatismes ont surtout été d’origine externe, comme la
Seconde Guerre mondiale, puis, après celle-ci, la perte de sa principale
colonie, l’Indonésie.
Le nouveau royaume des Pays-Bas de 1815 espérait un retour à la prospérité du
Siècle d’or, en s’appuyant sur les mêmes bases : commerce maritime et finance.
Mais l’Angleterre s’est imposée dans ces deux domaines et a acquis une avance
décisive dans la mise en œuvre de la révolution industrielle.
La modernisation
du système politique néerlandais (Constitution de 1848, inspirée par l’homme
d’État libéral Johan Rudolphe Thorbecke) interviendra avant celle du tissu
économique : vers 1865, les Pays-Bas ne possèdent encore ni grande industrie ni
véritable réseau de chemin de fer.
La situation change après 1870, sous l’effet
de l’industrialisation de l’arrière-pays allemand.
Le transit rhénan se
développe, tandis que les initiatives se multiplient dans les nouvelles
industries, comme en témoigne la fondation de la firme Philips en 1891.
En dépit du rôle joué par Amsterdam dans l’histoire du mouvement ouvrier, les
Pays-Bas ne connaîtront guère les violentes oppositions classe ouvrière-patronat
qui jalonnent l’histoire des grands pays industriels.
Le suffrage universel est
adopté en 1917, pendant une guerre dont les Néerlandais subissent durement les
conséquences économiques malgré leur neutralité.
Clivages religieux.
Dans la vie politique, les clivages religieux tiennent une grande place.
Protestants et catholiques surmontent un temps leur vieille hostilité pour
défendre l’enseignement chrétien (1901), puis se divisent à nouveau.
Des
coalitions fluctuantes dirigent le pays, avec comme axe soit les libéraux, soit
l’un des partis confessionnels.
Pour la première fois en 1939, des ministres
socialistes figurent dans le gouvernement.
Les Pays-Bas sortent alors d’une
crise mondiale qui a été catastrophique pour un État dont l’économie était déjà
très dépendante de l’étranger ; ils vont connaître une occupation allemande
parmi les plus dures (déportation et extermination massive des Juifs) et les
plus longues (reddition de l’armée allemande le 5 mai 1945).
Elle laissera des
traces profondes dans les esprits, outre les préjudices matériels comme la
submersion d’une partie des polders et la destruction du centre de Rotterdam.
Après 1945, la reconstruction mobilise la population, avec un certain consensus
social qu’illustre l’association au gouvernement des catholiques et des
socialistes.
De grands travaux de protection du territoire sont poursuivis
(poldérisation de l’ancien Zuiderzee) ou lancés (plan Delta).
La constitution du
Benelux (1948) permet d’espérer un élargissement des marchés et une plus grande
audience internationale.
Mais....
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