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L'idée de nature (cours de philosophie)

Publié le 08/08/2014

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... constitutifs de l'espace et du temps (continuité, sens, fait que les choses sont étalées, fait d'un avant et d'un apr�s irréversibles) se retrouvent aussi bien dans les don¬nées immédiates que dans l'espace et le temps abstraits. Si donc ont joué des causes sociales et utilitaires, elles ont seulement amené l'homme à prendre une conscience de plus en plus claire de l'espace et du temps. Ceux-ci pos¬s�dent bien une nature, et apparaissent d�s l'abord avec leurs caract�res essentiels : ils ne peuvent donc être rame¬nés à des instruments créés par l'homme, à des hypoth�¬ses d'explication variables et perfectibles.

3. On invoque enfin contre le kantisme les espaces non euclidiens, l'espace-temps d'EINSTEIN, etc. Mais KANT a-t-il nié la possibilité d'autres temps et d'autres espaces, plus réels que ceux que nous concevons ? Il constate seu¬lement que, de ces temps et de ces espaces, nous ne pou¬vons avoir nulle intuition, et que le réel, pour être connu de nous, doit se soumettre à notre temps et à notre espace. Or, cela nous semble indéniable.

Nous admettrons donc que l'espace et le temps, tels qu'ils sont donnés par l'expérience, font partie du monde phénoménal, et sont relatifs à nous-mêmes. Ils n'en sont pas moins le signe que quelque chose, dans le monde, résiste à l'esprit. Ils sont purement constatés, leur nature est donnée, demeure irrationnelle. L'espace a trois dimensions, il a un sens, le temps est irréversible. On peut considérer qu'il y a dans le réel quelque chose qui corres¬pond au temps et à l'espace, et dont ils seraient le signe ; on peut croire que l'opposition de l'esprit d'une part, du

 

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temps et de l'espace de l'autre, est intérieure à la cons¬cience : il faut, de toute façon, reconnaître l'hétérogénéité du temps et de l'espace par rapport aux exigences d'unité et de déduction qui sont le propre de l'esprit. Ainsi, dans les cadres abstraits des phénom�nes, semble déjà se révé¬ler la présence de quelque réalité non spirituelle.

III. — La mati�re

Le monde extérieur nous apparaît comme un ensemble de corps matériels. Mais le sens du mot mati�re est diffi¬cile à préciser. La mati�re, en effet, ne nous est connue que par nos sensations, qui sont états de notre cons¬cience. Aussi certains, tel BERKELEY, s'appuyant sur l'im¬possibilité où nous sommes de concevoir directement la mati�re, ont-ils nié son existence. De fait, l'idée de mati�re est négative : la mati�re est toujours conçue par opposition à l'esprit. Et l'esprit ne pouvant sortir de lui-même, on ne saurait avoir une intuition directe de la mati�re : la mati�re ne sera jamais que supposée, posée par l'esprit comme ce qui n'est pas lui-même.

A. — Mécanisme et dynamisme

L'opposition de la mati�re et de l'esprit peut du reste revêtir divers aspects. Ainsi, le mécanisme semble opposer mati�re et esprit au sein même de la représentation, le dynamisme conçoit la mati�re comme une force, ou ...

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« LA NATURE 41 A.

-Le réalisme On englobe sous le nom de réalisme les doctrines qui reconnaissent aux choses une existence indépendante de toute pensée.

a) La plupart des hommes croient à l'existence hors de nous des qualités que nous percevons.

ARISTOTE et les physiciens du Moyen Âge ont aussi professé un réalisme qualitatif.

Mais un tel réalisme semble difficile à soutenir.

Les sensations sont relatives au sujet, à ses organes, à son état physiologique, à ses sensations antérieures ; les sens nous font souvent illusion; les rêves, les hallucinations sont subjectivement indiscernables de la perception.

Les découvertes de la science montrent aussi que sons et cou­ leurs n'existent pas tels que nous les percevons.

Mais un seul argument semble suffire à établir que le monde exté­ rieur n'est pas objectivement composé de qualités sensi­ bles : on ne saurait comprendre en effet comment une qualité sensible pourrait demeurer indépendamment d'un esprit qui la perçoive.

Les qualités sensibles sont des états psychiques, elles ne peuvent constituer un réel indépendant de l'esprit.

b) DESCARTES condamna le réalisme qualitatif, mon­ trant que les qualités sensibles ne sont que des états de l'âme.

Avec lui, le réalisme prend une forme nouvelle: le réel n'est pas ce qui est donné aux sens, mais ce que l'esprit conçoit clairement et distinctement.

Ainsi, la réa­ lité des corps est constituée par l'étendue.. »

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