L'histoire du genre romanesque L'essentiel du cours Le roman est aujourd'hui le genre littéraire le plus lu. Il triomphe dans...

« L'histoire du genre romanesque L'essentiel du cours Le roman est aujourd'hui le genre littéraire le plus lu.

Il triomphe dans les librairies et les prix littéraires qui lui sont consacrés sont devenus des événements médiatiques im­ portants.

Pourtant, s'il a peu à peu su acquérir ses lettres de noblesse, le roman n'a pas toujours joui de ce prestige. Son histoire est celle d'un genre qui a mis plusieurs siècles pour devenir à la fois populaire et légitime. Les origines du roman • C'est au Moyen Âge qu'apparaît le terme romanz.

Il désigne alors la langue vulgaire, c'est-à-dire la langue du peuple par opposition au latin.

Le terme se spé­ cialise peu à peu pour désigner un ouvrage puis un rfot écrit i_n languevulgaire. Le roman ne bénéficie donc pas du prestige du latin, langue qui reste réservée à tous les domaines considérés comme importants. • Le roman s'oppose à la chanson de geste : s'il est également écrit en vers, il relatemoinsdes hauts faits collectifs que des quêtespersonnelles.

Les célèbres romans de chevalerie écrits par Chrétien de Troyes entre 1170 et 1190 illustrent cette différence importante.

Dans Le Chevalier au lion et dans Le Chevalier à la charrette, Chrétien de Troyes raconte ainsi en langue vulgaire les aventures d'Yvain et de Lancelot. Un genre populaire mais longtemps méprisé • Avec Pantagruel (1532), Gargantua (1534) ou encore Le Tiers Livre (1546), Rabelais fait du roman un instrument capable d'évoquer les thèmes humanistes les plus importants.

Il démontre ainsi que, sous une apparente légèreté, le roman est une forme littéraire d'une grande richesse. Les romans de Rabelais profitent également de la révolution provoquée par le développement de l'imprimerie : ils connaissent un certain succès et sont appré­ ciés par de nombreux lecteurs.

Le roman s'impose donc bien comme urîgenre pÔpulafre, même s'il reste réservé à un public restreint : seule une petite partie de la population est en effet capable de lire ces œuvres et d'en comprendre les nombreuses références. • Au xv11• siècle, le succès du roman se confirme.

Les œuvres sont à la fois riches et variées.

Scarron présente avec son Roman comique une image à la fois burlesque et realiste de la société.

Mme de La Fayette analyse dans La Princesse de Clèves la complexité des sentiments amoureux.

L'Astrée, roman pastoral écrit par Honoré d'Urfé, offre une vision plus idéalisée de l'amour. • Pourtant, malgré ses qualités littéraires et son succès populaire, le roman reste largement méprisé.

Les sujets qu'il traite sont considérés comme légers ou choquants et certaines œuvres sont jugées invraisemblables.

Par ailleurs, la va_riét:é dei œuv_ris i:omanesques nuit à l'image du genre : il lui manque sans doute un cadre précis. L'âge d'or du roman • Auxv111•-siècle, nombreux sont les auteurs à emprunter les chemins du roman. Le roman épisto_laTre est notamment utilisé par des auteurs aussi différents que Montesquieu (Lettres persanes), Rousseau (La Nouvelle Héloïse) ou Laclos (Les Liaisons dangereuses). • Cependant, c'est au x1x• siècle, avec.... »