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L'EXTREME-ORIENT DE 1914 A 1919 (HISTOIRE)

Publié le 02/08/2014

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COMMENTAIRE DE DOCUMENT

LA LONGUE MARCHE

A la suite de ces transferts, les anciennes régions où opérait l'armée rouge sont devenues des régions de guérillas et l'armée rouge elle-même, au cours de ce déplacement, s'est considérablement affaiblie. Si l'on envisage donc la situation de ce point de vue, l'adversaire a

5 remporté une victoire provisoire et partielle et nous avons subi une défaite provisoire et partielle. Une telle affirmation est-elle juste? Je pense que oui, puisque les faits sont bien tels. Néanmoins, d'au­cuns affirment que l'armée rouge de la région centrale a subi une défaite. Est-ce exact? Non, car cela ne correspond pas aux faits.

10 Lorsqu'ils examinent une question quelconque, les marxistes doivent savoir l'envisager dans sa totalité et non pas en considérer unique­ment une partie. Une grenouille dans un puits affirmait "que le ciel était aussi grand que le puits". C'était faux, puisque aussi bien du fond du puits on ne peut embrasser tout le ciel. Mais si elle avait dit

15 qu'une partie du ciel était aussi grande que le puits, cela aurait été vrai, puisque cela correspond aux faits. Nous disons que l'armée rouge, dans un certain sens (celui du maintien de ses positions anté­rieures) a subi une défaite, mais que, dans un autre, celui de l'accom­plissement de la Longue Marche, elle a remporté une victoire. Quant

20 à l'ennemi, dans un sens, celui de la perte de nos anciennes posi­tions, il a remporté une victoire, mais dans un autre, celui du résultat de ses "campagnes d'encerclement et d'anéantissement" et de ses "campagnes de poursuites", il a subi une défaite. C'est seulement ainsi que la question peut être posée d'une mani�re correcte, car

25 finalement nous avons quand même réussi à effectuer la Longue Marche.

... Elle a été à la fois héraut, agitateur et semeur. L'histoire a-t-elle jamais enregistré, depuis le début du monde, des premiers empe­reurs aux temps modernes, une campagne semblable à notre Longue

30 Marche? Pendant douze mois, jour apr�s jour, traqués et bombardés par des dizaines d'avions, rompant les encerclements de dizaines de milliers d'hommes, mettant en déroute les attaques latérales de

l'ennemi, échappant à leurs poursuites, surmontant des difficultés et des obstacles innombrables, nous avons poursuivi notre marche

35 en avant; nous avons mesuré avec nos jambes plus de vingt mille li et traversé onze provinces. Dites-moi, y a-t-il jamais eu une telle expédition? Non, jamais. La Longue Marche a été un héraut qui a annoncé au monde entier que l'armée rouge était une armée de héros et de preux.

MAO TSÉ-TOUNG

Œuvres Choisies, Paris 1955-1959 (Éditions Sociales), Tome I, p. 173 sq.

Commentaire

 

Ce texte comporte deux développements distincts, l'un portant sur l'interprétation stratégique qu'il convient de donner de la Longue Marche, le second sur la valeur d'un tel exploit du point de vue du prestige et de la propagande. Son auteur est trop connu pour qu'il soit nécessaire d'en faire le portrait. On rappellera cependant que la Longue Marche a duré un an, du 15 octobre 1934 au 20 octo­bre 1935; que Mao a alors quarante-et-un ans; et que, de cet événe­ment, date une �re nouvelle pour le communisme chinois et pour celui qui sera désormais son chef.

PLANS-DEVOIRS

L'EXTRÊME-ORIENT DE 1909 A 1937

Introduction : Période marquée par un effort d'adaptation de la Chine, au monde moderne, en face d'un Japon déjà modernisé, à qui se pose le probl�me du choix du mode d'expansion : économique et pacifique, ou impérialiste et conquérant.

I. L'Extrême-Orient en 1909.

A. Le Japon.

50 millions d'habitants. Tout en conservant ses traditions morales et sociales (shintoïsme adapté au culte impérial), le Japon s'est donné, depuis 1868 (�re du Meiji = progr�s) :

n  un régime politique de type européen (deux assemblées, suffrage censitaire, pouvoir impérial fort), imité du régime prussien de 1850.

n  une économie moderne (emploi d'engrais chimiques, usines textiles, sidérurgiques, chantiers navals),

n  une armée bien équipée et une puissante flotte de guerre,

n  un empire colonial (Port-Arthur, Sud de Sakhaline, Formose, Corée annexée en 1910, influence en Mandchourie).

B. La Chine.

400 millions d'habitants. Masse de paysans, propriétaires de lots infimes, qui afferment, à des taux énormes, les domaines de riches citadins fragmentés en minuscules exploitations, et vivent miséra­blement en économie domestique.

   Administration impériale des mandarins (lettrés) lâche et ineffi­cace.

 

   Économie moderne de type colonial plaquée par les Européens sur la façade littorale à la faveur des "traités inégaux" (installation des nropéens dans les concessions et les territoires à bail : Weï‑

histoire

« Haï-Wei à la Grande-Bretagne, Kiao-Tchéou à l'Allemagne, Kouang­ Tchéou à la France, plus Port-Arthur au Japon; quasi-franchise doua­ nière pour les produits européens; concessions de chemins de fer qui drainent vers les ports les produits de l'intérieur; création de banques et usines dans les ports : Changhaï).

Il.

La rénovation de la Chine (1909-1937).

A.

Le parti Kouo-Min-Tang.

La mort de l'impératrice Tseu-Hi (1908) a libéré les forces de rénova­ tion : en particulier, celles du parti Kouo-Min-Tang (parti du peuple), recruté parmi les commerçants et les intellectuels anglicisés ou américanisés de Canton.

Son chef, Sun Yat-sen (né en 1866; études de médecine à Honolulu; séjours à Londres), se réclame des trois principes du peuple : Indépendance (à l'égard des Mandchous qui règnent à Pékin depuis 1644, et non à l'égard des Européens considérés comme nécessaires), souveraineté (= régime démocratique), bien-être (= progrès éco­ nomique et social) du peuple.

Le jeune empereur Pou-Yi est déposé, et la République proclamée à Canton en 1911.

B.

Les combats de Sun Yat-sen (1911-1925) .

Sun Yat-sen consacrera son existence à lutter pour elle.

• Il doit se retirer devant le chef de la seule armée moderne de la Chine impériale, le général Yuan Che-kai, qui se proclame président de la République et obtient le soutien du "consortium" financier des puissances occidentales, en échange de nouveaux abandons de souveraineté.

- La mort de Yuan Che-kaï (1916) ouvre une période d'anarchie : chaque province devient le fief d'un chef militaire (seigneur de la guerre) qui met les paysans en coupe réglée .

La conférence de la paix accorde Kiao-Tchéou au Japon, et refuse l'annulation des traités inégaux.

A deux reprises, en 1917, en 1920-1922, Sun Yat-sen tente de recons­ tituer la République à Canton; les " seigneurs de la guerre" le tiennent en échec.

• Fait nouveau : l'exemple bolchevique amène la formation de cadres polltlques dans le peuple chinois, jusque-là amorphe : Unions paysannes, qui réclament la réforme agraire, Congrès natio­ nal du Travail qui ébauche un syndicalisme chez les 2 700 000 ouvriers chinois; parti communiste chinois en 1921.

Sun Yat-sen - maintenant adversaire du capitalisme occidental - va s'appuyer sur ces forces nouvelles .

Dans une nouvelle interpréta­ tion du troisième principe, "bien-être", il se déclare pour la terre aux paysans et l'usine aux ouvriers.

Il contracte à Changhaï une alliance avec les communistes et obtient l'appui de !'U.R.S.S.

(janv .

1923) .

- Il revient à Canton (fév.

1923), lève des milices syndicales , noyau 182. »

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