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L'ÉTHIOPIE AU XXe SIÈCLE L'Éthiopie moderne prend ses marques au xixe siècle dans une expansion territoriale réalisée par les empereurs...

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« L'ÉTHIOPIE AU XXe SIÈCLE L'Éthiopie moderne prend ses marques au xixe siècle dans une expansion territoriale réalisée par les empereurs Théodoros (1853-1868), Yohaness IV (1872-1889) et Ménélik (1890-1908).

Elle hérite d’une longue histoire étatique et d’une association symbiotique avec le christianisme.

L’Éthiopie a été le seul État africain capable d’infliger une défaite d’ampleur à une puissance coloniale - l’Italie (à Adoua, en 1896) -, événement d’une importance symbolique cruciale. La centralisation du pouvoir, installé à Addis-Abéba, s’affirme lorsque Ras Tafari, le futur Hailé Sélassié, devient régent puis, à partir de 1930, empereur (négus).

Une première Constitution adoptée en 1931 crée deux Chambres, l’État se dote d’une banque et l’Église orthodoxe, qui dépendait alors totalement de l’Église copte égyptienne, obtient peu à peu son indépendance (complète en 1959).

Surtout, une bureaucratie d’État se met en place et l’armée et la police deviennent des institutions.

La modernisation est gelée par l’offensive italienne (guerre d’Abyssinie) en 1935 et le départ de l’empereur en exil en 1936. Son amertume vis-à-vis de la SDN (Société des Nations), dont l’Éthiopie était membre depuis 1923, régit plus tard son scepticisme sur les Nations unies. Annexion rampante de l’Érythrée. Le retour d’Hailé Sélassié en 1941 n’empêche pas la multiplication des soulèvements dans les régions périphériques au Tigré et en pays oromo, au Sud.

Humilié par les Britanniques qui hésitent à soutenir sa restauration, il choisit alors de s’allier avec les États-Unis.

S’il ne peut obtenir le retour de l’Érythrée sous son autorité, Washington ne réagit pas à l’annexion rampante à partir de 1952.

Dès 1953, Addis-Abéba est son allié privilégié dans la région.

Le processus de modernisation se poursuit avec une moindre vigueur.

Même si une réforme constitutionnelle en 1953 accroît le pouvoir des deux Chambres et instaure des élections pour l’une d’entre elles, l’empereur paraît surtout créer des coteries et gérer le pays en s’appuyant sur leurs rivalités.

Aucune modernisation économique ni agraire n’est entreprise.

La tentative de coup d’État en 1960 et la multiplication de soulèvements paysans dans le Gojjam, le Bale et le Sidamo demeurent des avertissements ignorés.

Déjà, le conflit en Érythrée mobilise le tiers des troupes de ce qui est alors décrit comme la première armée africaine, appuyée par Israël dans sa résistance séculaire à l’Islam et à ses voisins arabes. La dictature de Mengistu. Alors que les cercles dirigeants se fossilisent, l’agitation bat son plein dans les milieux estudiantins des années 1960 qui apparaissent inspirés par le marxisme et le surgissement de la question ethnique.

En janvier 1974, des mutineries éclatent et s’engage un processus révolutionnaire que les militaires essaient de chapeauter avec la création du DERG (Comité administratif militaire provisoire), présidé par Mengistu Hailé Mariam (1937-).

L’empereur est déposé en septembre 1974 et assassiné quelques mois plus tard. Le nouveau régime se déclare socialiste en décembre 1974 et décide, en 1975, la nationalisation des terres.

Une période de grande instabilité et de terreur ne s’achève qu’avec la consolidation du pouvoir de Mengistu en 1978 et l’élimination physique de ses rivaux potentiels. Trois problèmes récurrents se posent à Mengistu.

Le premier est le contrôle de la paysannerie qui croit ses revendications satisfaites et n’accepte que par la répression la mise en place d’une politique étatique aux effets économiques désastreux, comme l’attestent la famine de 1984-1985 et la politique de villagisation (déplacements vers des villages collectifs) qui s’ensuit.

Le deuxième est l’institutionnalisation du régime pour répondre aux vœux des alliés soviétiques qui, hésitants durant les premières années, apportent à la fin 1977 leur soutien à Mengistu.

En 1984, alors que la famine fait des dizaines de milliers de morts, un Parti des travailleurs éthiopiens est fondé avec un faste qui étonne.

En 1987, une Constitution fait de l’Éthiopie une République populaire. Multiplication des fronts armés. Enfin, sur le front.... »

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