□ Les pays du Tiers-Monde : émergence d'une force nouvelle ou enjeu des rivalités des deux grands ? a. Définition...
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Les pays du Tiers-Monde : émergence d'une force nouvelle
ou enjeu des rivalités des deux grands ?
a.
Définition du sujet
La longueur du libellé du sujet doit conduire le candidat à l'examiner avec
grand soin pour éviter de fausser la perspective du devoir.
Qu'est-ce que le Tiers-Monde ?
L'ensemble des pays parvenus à l'indépendance à l'issue du déroulement de
la décolonisation au xxe siècle.
Cette définition est trop restrictive :
les pays d'Amérique latine ont obtenu leur indépendance au XJXesiècle.
- la Yougoslavie s'affirme comme un des leaders des pays non-alignés.
- l'Ethiopie n'a pas connu la colonisation.
Force : ce terme évoque la notion de groupe important, organisé, cherchant
à affirmer sa spécificité.
Enjeu : zone stratégique à dominer pour y imposer :
- une idéologie
- une présence militaire, économique, culturelle.
L'absence de date dans l'intitulé du sujet doit conduire à étudier ce dernier
dans son extension maximum :
- point de départ: 1952 (création du terme par A.
Sauvy)
- on doit évoquer les développements les plus récents.
Il est difficile d'envisager un plan général chronologique : la dispersion des
États du Tiers-Monde sur les divers continents rendrait périlleux le choix de dates
charnières.
La formulation du sujet doit être reprise : il convient d'examiner successivement les deux propositions et de conclure au vu du bilan dégagé.
La question posée vise à privilégier le Tiers-Monde : on évitera de détourner
le sens du sujet pour réduire son analyse à l'évolution des rapports entre les deux
grands.
b.
La problématique
- Interroger le sujet
Le Tiers-Monde constitue-t-il une force?
Quelle force ?
- un nombre grandissant de pays parvenus à l'indépendance
- des pays qui représentent la majorité de l'humanité
- des pays qui entrent dans les organismes internationaux
représentatifs.
Cette force est-elle
autonome?
Oui et non
Oui, par son souci d'organisation :
- le Tiers-Monde s'affirme en se regroupant par l'affirmation
de ses besoins spécifiques.
- le Tiers-Monde réclame des réformes à l'échelle mondiale.
Non, par la nécessité de se situer face à deux idéologies à
vocation universelle :
- le libéralisme
- le socialisme
par sa diversité :
- des pays sortent du sous-développement
- d'autres s'y enfoncent
car elle reste très convoitée :
- par son extension géographique
- pour ses richesses
Cette volonté d'ingérence est-elle la même durant toute cette
période?
la guerre froide la favorise
- la détente la circonscrit puis la réduit.
Dégager la problématique
Les deux propositions sont complémentaires.
Structurer la problématique
Le Tiers-Monde s'est affirmé comme une force nouvelle, mais il a été et reste
encore partiellement terrain d'affrontement.
L'épreuve d'histoire
c.
L'élaboration du plan
Les grandes idées du plan
1.
Le Tiers-Monde : une force nouvelle
1.
la reconnaissance internationale
2.
une affirmation spécifique
II.
Le Tiers-Monde: un enjeu pour les deux grands
1.
La tension Est/Ouest :
le Tiers-Monde face à deux idéologies
2.
la détente Est/Ouest :
le Tiers-Monde terrain d'affrontement ponctuel.
Mobilisation des connaissances (p.
92)
- Le plan détaillé (p.
92)
d.
Conclusion
Le contexte politique de la décolonisation et la fragilité des nouveaux États
indépendants expliquent que le Tiers-Monde ait été déchiré entre deux camps
antagonistes.
Au-delà de ces luttes et de ces incertitudes, le Tiers-Monde a réussi
à affirmer un certain nombre de valeurs propres et à attirer l'attention des pays
industrialisés sur les problèmes du développement.
L'évolution économique a
contribué à dissocier ce groupe d'États : on évoque maintenant les Tiers-Mondes.
La ligne de partage passe plus aujourd'hui par les seuils de pauvreté et d'endettement que par l'appartenance politique à l'un ou l'autre camp.
Les avancées sur le
problème du désarmement sont à terme un gage d'autonomie et de progrès pour les
pays du Tiers-Monde.
Le récent rapprochement idéologique entre l'Est et l'Ouest
devrait accélérer cette évolution.
D'enjeu, le Tiers-Monde peut devenir partenaire.
L'essor d'un commerce à trois équilibré serait un moyen de résoudre les problèmes
particuliers de chacun : atténuer les effets du chômage dans les pays développés et
favoriser au moyen d'investissements appropriés un développement harmonieux
des pays du Tiers-Monde.
e.
Introduction
La décolonisation s'inscrit comme le fait politique majeur de la deuxième
moitié du XXe siècle.
L'accession à l'indépendance dans un laps de temps très court
de nombreux pays asiatiques puis africains modifie profondément le contexte des
relations internationales.
La forte poussée démographique de ces nouveaux États
renforce leur influence dans le concert mondial.
L'importance des pays du TiersMonde dans les organismes représentatifs sanctionne leur reconnaissance internationale.
Les deux grands sont obligés de varier leur stratégie et de se tourner vers un
nouvel interlocuteur.
Face à cette sollicitude, les pays du Tiers-Monde apparaissent comme divisés : affirmer leur propre identité et revendiquer des solutions
spécifiques de leurs problèmes ou s'insérer dans le jeu complexe des rivalités
soviéto-américaines.
Ce dilemme difficile à trancher, susceptible de remises en
Mobilisation des connaissances
Plan détaillé
I.
Le Tiers-Monde: une force nouvelle
-
L'expression Tiers-Monde
-
Sa signification
La croissance démographique du Tiers- o
1.
La reconnaissance internationale
le concept oe Tiers-Monde
La croissance comparée des pays occidentaux
L'entrée du Tiers-Monde à l'O.N.U.
~
une forte poussé démographique
Les conséquences de l'évolution du rapport de or
La conférence de Bandung --un poids grandissant à l'O.N.U.
Le mouvement des non-alignés
Les C.N.U.C.E.D.
2.
Une affirmation spécifique
~;;;~~diîTu~M~;=:::=:::::::::::
:::=::::::--_------=-
-
un souci d'organisation
L'échec des grands
La situation de
L'éclatement du Tiers-Monde
L'action de l'O.P.E.P.
L'intégrisme islamique
la revendication d'un nouvel ordre mondial
l'impact de l'Islam
II.
Le Tiers-Monde : un enjeu pour les deux grands
-
L'opposition idéologique
Les raisons des empiétements
La doctrine Jdanov
~·
Les théâtres d'affrontement - - - - - - - - - - Les alliances militaires
Les divisions des non-alignés - - - - Les différentes voies
~
- -
----===
1.
La tension Est/Ouest: le Tiers-Monde face à deux idéologies
-
les attraits du Tiers-Monde
une zone d'influence à gagner
les ambiguïtés du non-alignement
2.
La détente Est/Ouest : le Tiers-Monde terrain d'affrontement ponctuel
des foyers de conflits circonscrits
Egypte
Chine
Le désengagement des deux grands
La situation du Moyen-Orient
des pays aux positions fluctuantes
une atténuation récente de la confrontation
cause, devient l'un des enjeux majeurs de cette période.
Il contribue à la complexité
croissante d'un monde qui perd progressivement son caractère bipolaire de
l'immédiat après-guerre.
f
Développement
L'expression Tiers-Monde forgée par le démographe français A.
Sauvy en
1952 traduit l'appréhension rapide par les Occidentaux de la spécificité des
nouveaux États issus de la décolonisation au lendemain de la deuxième guerre
mondiale.
Par référence au Tiers-État de l'Ancien régime, ce vocable traduit de façon
heureuse l'importance numérique de ces populations et les liens de sujétion étroits
maintenus envers les pays industrialisés.
L'évolution démographique mondiale renforce la place du Tiers-Monde.
Ses populations entrent dans la deuxième phase de la transition démographique
marquée par le maintien d'une forte natalité et la chute rapide de la mortalité.
De
1950 à 1985, la population de l'Inde croît de 350 à 760 millions d'habitants(+ 117
%).
A l'opposé, les pays occidentaux connaissent la troisième phase de la transition
démographique caractérisée par une nette chute de la natalité et un ralentissement
significatif de la baisse de la mortalité.
Durant la même période, la progression de
la population de R.F.A.
est modeste: 50 à 61 millions d'habitants(+ 22 %).
Chaque année, la population mondiale augmente de 85 millions d'habitants.
L'Europe et l'Amérique du Nord réunies ne contribuent que pour 4 % à cette
croissance, contre 65 % pour l'Asie, 20 % pour l'Afrique et 11 % pour l'Amérique
latine.
Cette vitalité démographique vient conforter l'importance prise par les pays
du Tiers-Monde dans les organismes internationaux représentatifs.
L'évolution de l'O.N.U.
est, à cet égard, très significative.
Les 51 États
membres de cette organisation lors de sa fondation en 1945 sont en nette majorité
des pays industrialisés de l'hémisphère Nord.
Les 159 membres actuels présentent
une image plus conforme d'une humanité où le Tiers-Monde est largement
majoritaire.
L'accession au secrétariat général du Péruvien Perez de Cuellar en
1982 traduit cette situation.
L'O.N.U.
est ainsi devenue à partir de 1960 une sorte
de Parlement à l'échelle du monde où s'affirme à côté des deux interlocuteurs
traditionnels de l'Est et de l'Ouest un nouveau partenaire, le Sud au poids
grandissant.
Le Tiers-Monde trouve ainsi l'occasion de faire entendre sa voix.
En 1960,
à la suite de l'entrée de nombreux nouveaux États asiatiques et africains, l'Assemblée générale de l'O.N.U.
vote une résolution exigeant l'indépendance immédiate
pour tous les territoires sous tutelle coloniale.
L'intérêt porté par l'O.N.U.
aux problèmes du développement à travers
l'action d'organismes rattachés comme la F.A.O., l'O.M.S.
et l'U .N.I.C.E.F.
met en
évidence les besoins particuliers de ces nouveaux États.
L'Asie, où le phénomène de décolonisation a été précoce, joue un rôle
majeur dans les prémices du processus d'organisation.
Nehru, premier ministre de
l'Inde, est l'instigateur de la conférence de Bandung qui regroupe, en avril 1955,
29 États d'Asie, du Proche-Orient et d'Afrique en Indonésie.
Bandung reste une
date symbolique consacrant la première affirmation autonome du Tiers-Monde par
sa dénonciation des impérialismes.
A.
Césaire peut déclarer à son propos: «Un
milliard cinq cent millions d'hommes se sont réunis pour proclamer que l'Europe
n'avait plus la vocation pour diriger le monde».
L'accession à l'indépendance de nombreuses nations vers la fin des années
cinquante amène celles-ci à s'ériger en force organisée face aux deux blocs.
Le
mouvement des non-alignés voit le jour à Belgrade en 1961 : de 25 pays à l'origine,
son audience monte à 86 États adhérents en 1973.
Son but n'est pas de susciter une
troisième force mais plutôt de favoriser le développement du monde sur de
nouvelles bases.
La détérioration des termes de l'échange au détriment des pays du TiersMonde entraîne la revendication d'un nouvel ordre économique.
La première
conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (C.N.
U.C.E.D.)
se réunit en 1964 à la demande de 77 pays du Tiers-Monde.
En avril 1974, le président algérien Boumediene présente du haut de la
tribune de l'O.N.
U.
les mesures immédiates à mettre en œuvre : réformes financières (allégement de la dette du Tiers-Monde, refonte du F.M.I.), réformes économiques (soutien des cours des matières premières), réformes commerciales (ouverture des marchés occidentaux aux produits manufacturés des pays du TiersMonde).
Cette amorce de dialogue Nord-Sud sur la base d'un rééquilibrage des
échanges économiques n'a pas entraîné depuis de mesures spectaculaires.
Les
Occidentaux se méfient de l'O.N.U.
où l'Assemblée générale est à majorité tiers.:
mondiste.
Les conférences réunies restent souvent sans effet : le sommet de
Cancun d'octobre 1981 n'a pas débouché sur une aide effective aux pays du TiersMonde.
Les pays occidentaux restent maîtres du jeu : les accords de Lomé (1975)
puis l'allégement de la dette des P.M.A.
résultent plus du souci de soulager les
misères les plus criantes que d'une volonté de remettre en cause les grands
mécanismes de l'économie mondiale.
Les résultats sont donc minces pour les pays
du Tiers-Monde.
Leur entrée massive dans les organismes internationaux a semblé
d'ailleurs s'accompagner d'une perte d'influence de....
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