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Les espoirs suscités par la victoire sans précédent de la Ligue musulmane du Pakistan (PML, parti fondé en 1906 et...

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« Les espoirs suscités par la victoire sans précédent de la Ligue musulmane du Pakistan (PML, parti fondé en 1906 et qui avait milité pour la création du Pakistan) aux élections législatives de février 1997 ont été rapidement déçus. Le Premier ministre Mian Nawaz Sharif n'a pas tenu ses promesses et l'année a été une fois de plus marquée par l'instabilité politique, la décadence des institutions, ainsi que par la poursuite des actes de terrorisme et des violences confessionnelles. Le conflit qui a opposé pendant près de deux mois le Premier ministre et le président de la Cour suprême, à propos de la nomination de cinq juges, a déclenché une crise constitutionnelle grave, mettant à mal l'indépendance du pouvoir judiciaire et entraînant la démission du président Farooq Ahmed Khan Leghari, le 2 décembre 1997.

Mian Nawaz Sharif est sorti vainqueur de cette lutte pour le pouvoir grâce à la médiation du chef de l'État-Major, le général Jahangir Karamat.

L'élection de Mohammad Rafiq Tarar à la présidence, le 31 décembre 1997, a renforcé la concentration du pouvoir entre les mains des Pendjabis, voire des proches de Nawaz Sharif.

La personnalisation du pouvoir est devenue de plus en plus évidente, créant des tensions au sein même du gouvernement.

Le Parlement a pris l'allure d'une chambre d'enregistrement ratifiant les projets de loi sans débats ; en outre, l'adoption du 14e amendement (" loi antidéfection "), visant à neutraliser toute dissidence au sein de la PML, empêche les députés de voter selon leur conscience.

Il n'existe plus de véritable opposition, l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto (désavouée en novembre 1996) ayant été fortement discréditée par les accusations de corruption formulées contre elle et son mari, Asif Ali Zardari, notamment dans l'affaire dite des " comptes en Suisse ".

Aucune inculpation n'a toutefois été prononcée. Des violences incessantes L'adoption, en août 1997, de la " loi antiterroriste " qui a instauré des tribunaux d'exception appliquant une procédure accélérée n'a pas mis fin aux violences confessionnelles qui ont fait plus de 300 victimes sunnites et chiites en 1997, dont 200 pour la seule province du Pendjab.

Aucun responsable des violences n'a été poursuivi et le gouvernement n'a pas semblé réaliser la gravité de la situation.

Une grève générale, accompagnée de violences perpétrées par des extrémistes sunnites, a notamment paralysé Karachi, le 7 novembre 1997, à la suite de l'assassinat de deux dignitaires religieux sunnites, Vingt-cinq chiites ont, par ailleurs, été abattus le 11 janvier 1998 dans un cimetière de Lahore.

Les attaques aveugles ont été moins fréquentes, les violences semblant désormais ciblées (médecins, avocats, dirigeants communautaires, bureaucrates de rang assez élevé).

Des étrangers ont également été visés : cinq militaires iraniens ont été assassinés à Rawalpindi en septembre 1997.

Quatre Américains ont, par ailleurs, été abattus en novembre 1997 à Karachi, probablement à titre de représailles pour la condamnation, la veille, aux États-Unis d'Aimal Kansi, un Pakistanais accusé d'avoir tué deux employés de la CIA et qui se cachait depuis cinq ans au Balouichistan. La domination politique du Pendjab et la concentration des projets de développement dans le centre de cette province ont suscité frustration et ressentiment dans les autres provinces.

Le très âpre débat qui s'est ouvert en novembre 1997 autour du changement de nom de la province de la frontière du Nord-Ouest (NWFP) en " Pakhtunkhwa " (" le versant pachtou ") prôné par le Parti National Awami (ANP, nationaliste pachtou), a entrainé la rupture de l'alliance entre ce parti et la PML, soucieuse de ne pas s'aliéner le soutien des populations autres.

Le Baloutchistan a dénoncé l'exploitation de ses ressources au profit des autres provinces.

Les affrontements qui ont, par ailleurs, repris è Karachi entre factions rivales du Mouvement national muhaiir (MQM, parti des musulmans de langue ourdou venus de l'Inde après la partition du sous-continent en 1947), devenu " Muttahida Qaumi Movement " (Mouvement national uni), ont fait quelques 500 morts à partir de février 1997, dont au moins 200 entre le 18 mai et le 30 juin 1998.

Le MQM (Altaf), tendance majoritaire, a menacé de mettre un terme à son alliance avec la PML si celle-ci ne l'aidait pas à chasser de Karachi ses rivaux du MQM (Haqiqi). C'est dans ce contexte très tendu que le recensement, initialement prévu en 1991 et maintes fois ajourné, a finalement eu lieu, en mars 1998, avec le concours de l'armée.

Les résultats semblaient devoir remettre en cause la suprématie du Pendjab et refléter l'urbanisation rapide du pays depuis le dernier recensement. Le Premier ministre a toutefois exclu tout redécoupage des circonscriptions électorales et toute révision de la répartition des crédits déféraux entre les provinces. Une politique extérieure mal définie L'isolement diplomatique du Pakistan, dû au soutien apporté aux taliban afghans (mouvement fondamentaliste d'" étudiants en religion " d'ethnie pachtou), qui ont pris le contrôle de deux tiers du pays fin 1996 début 1997,.... »

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