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■ LES ÉCHANGES. REPÈRES PRODUCTION, DIVISION DU TRAVAIL. ÉCHANGES : APPROCHE DE QUELQUES ASPECTS FONDAMENTAUX DE LA VIE SOCIALE. •...

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« ■ LES ÉCHANGES. REPÈRES PRODUCTION, DIVISION DU TRAVAIL. ÉCHANGES : APPROCHE DE QUELQUES ASPECTS FONDAMENTAUX DE LA VIE SOCIALE. • Pour Platon comme pour Aristote, l'organisation de la vie col­ lective dans le cadre d'une cité (« polis ») repose nécessairement sur la division du travail, c'est-à-dire sur la répartition des tâches pro­ ductives ou utiles entre des groupes d'individus spécialisés, et déten­ teurs de « savoir-faire » appropriés, complémentaires les uns des au­ tres.

La vie sociale est donc liée au besoin ; les échanges de tous ordres qu'elle a pour fonction d'organiser lui donnent à la fois sa raison d'être et sa nature (cf.

Platon, La République, Livre Ill, 369 b sq.

et Aristote, La Politique, Livre 1, 3). • Ce que requiert l'échange qui sous-tend toute vie sociale, c· est, bien sûr, une comparaison des différents produits et des activi­ tés productives qu'ils mettent en jeu.

C'est à cette condition en effet que les produits peuvent devenir des « marchandises » et concrétiser, par leur circulation dans l'ensemble du corps social, la complémenta­ rité des tâches accomplies par les différents producteurs.

Cf.

Aris­ tote, Éthique à Nicomaque, V, s.

1133 : « On ne fait pas en effet une communauté avec deux méde­ cins, mais avec un médecin et un laboureur, et en général entre des travaux différents et inégaux : et il faut pourtant les égaliser.

» • Au-delà de son acception économique.

la notion d'échanges peut recevoir une signification plus étendue dès qu'on envisage les relations de tous ordres qui existent entre les hommes : dans le dialogue rationnel, dans la mutuelle reconnaissance des consciences, dans l'idée même de communauté humaine, les échanges ont comme double condition de possibilité la reconnaissance d'une commune ap­ partenance à un même groupe et la reconnaissance du « droit à la différence».

La communication authentique qui peut s'établir entre les hommes doit en effet nécessairement les supposer membres d'une même communauté, tout en permettant l'expression de leurs différences.

Mais ces dernières ne peuvent être exacerbées au point d'enfermer les individus dans les bornes strictes de leur singularité ce qui rendrait impossible toute communication. • L'analyse par Aristote du fonctionnement des échanges et de ses implications l'a conduit à réfléchir sur la distinction entre « les deux usages» d'une marchandise et sur la genèse de la monnaie.

On pourra, pour approfondir la réflexion sur ce sujet, reprendre deux extraits célèbres de l'œuvre d'Aristote ; La Politique, livre 1, 9 {Êditions Vrin ou Médiations).

On trouve dans ce passage la fameuse distinction entre les (< deux usages diffé­ rents» d'une chose : la consommation pour satisfaire un besoin et l'échange · « Chacune des choses dont nous sommes propriétaires est susceptible de deux usages.différents : l'un comme l'autre appar­ tiennent à la chose en tant que telle, mais ne lui appartiennent pas de la même manière.

L'un est l'usage propre de la chose, et l'autre est étranger à son usage propre...

» (c'est nous qui soulignons).

Cf. traduction Tricot, Éditions Vrin, pages 56 et 57. La suite du texte expose la distinction fondamentale entre les deux formes de la « chrématistique» (mot à mot, en grec : art d'ac­ quérir les richesses, du grec « krémata !>, les affaires, l'argent) : éco­ nomie domestique (production) et négoce, qui, dit Aristote.

« n'est pas par nature une partie de la chrématistique» (ce qui signifie qu'il le devient par convention, comme notre texte l'indique). - Éthique.... »

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