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Les attentats islamistes du 11 septembre 2001 à New York et Washington ont eu un impact considérable au Canada. Économiquement,...

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« Les attentats islamistes du 11 septembre 2001 à New York et Washington ont eu un impact considérable au Canada.

Économiquement, socialement et culturellement, aucun pays n'est plus proche des États-Unis. New York, à quelques heures d'une frontière jusque-là très poreuse et peu gardée, joue un rôle économique, culturel et symbolique de premier plan, pour le Canada comme pour les États-Unis.

Le choc a donc été immédiat et a rapidement imposé de nouvelles priorités publiques.

Les attentats ont notamment ramené au premier plan les enjeux de défense et de sécurité, dont les citoyens canadiens se souciaient assez peu auparavant. Depuis quelques années déjà, le pays connaissait des taux de croissance économique solides, oscillant autour de 4 % (4,4 % en 2000).

Le taux de chômage avait graduellement baissé, passant de 9,2 % en 1997 à 6,8 % en 2000, et l'indice des prix à la consommation demeurait stable à moins de 3 % (2,7 % en 2000).

Le gouvernement fédéral, réélu en novembre 2000, et la plupart des provinces affichaient des surplus budgétaires.

Sur le plan intérieur, les principaux enjeux politiques avaient trait à la qualité de la gestion publique, au financement des programmes sociaux et à l'équilibre des pouvoirs dans la fédération.

En politique extérieure, le commerce, l'environnement et les nouveaux défis de la sécurité humaine prédominaient. Après le choc du «11 septembre» La situation a rapidement changé après le 11 septembre.

Comme aux États-Unis, le ralentissement économique fut immédiat et laissait craindre une récession majeure.

Pendant le troisième trimestre de 2001, la croissance a été négative (- 0,6 %) et le chômage a augmenté (7,2 %).

Exceptionnellement, le gouvernement fédéral a présenté un budget le 10 décembre, et annoncé de nouvelles initiatives en matière de sécurité et de défense.

Le budget prévoyait des dépenses de 7,7 milliards de dollars canadiens sur cinq ans pour renforcer la sécurité aérienne, les services de renseignement, la protection civile et la défense, ainsi que pour améliorer le contrôle des immigrants et des réfugiés.

La modernisation des infrastructures frontalières était également prévue, afin d'améliorer la sécurité sans nuire à la fluidité des échanges avec les États-Unis. Dans la même période, le gouvernement fédéral a annoncé deux projets de lois antiterroristes.

Le premier a été adopté par la Chambre des communes à la fin novembre 2001, en dépit de l'opposition des partis du centre gauche (le Bloc québécois et le Nouveau parti démocratique) et de nombreux groupes et organismes de défense des libertés civiles.

Il autorisait notamment les écoutes électroniques sans mandat, les arrestations préventives et l'espionnage électronique.

Le second projet, plus controversé encore, donnait au ministre de la Défense le pouvoir de faire d'une région du pays une zone de sécurité contrôlée par les militaires.

Il a été retiré par le gouvernement en avril 2002, pour revenir un peu plus tard dans une version amendée. Après les attentats, le Canada a mis l'accent sur la nécessité d'assurer la sécurité des frontières.

Les États-Unis souhaitaient aller un peu plus loin et ont évoqué l'idée d'un «périmètre de sécurité» nordaméricain, pour mieux contrôler l'ensemble du continent.

En principe, le gouvernement canadien s'opposait à une telle approche, perçue comme une atteinte à la souveraineté du pays.

En pratique, cependant, plusieurs mesures ont été adoptées qui s'inscrivent dans une telle logique.

La collaboration aux frontières a été accrue, des inspecteurs américains ont été postés dans les ports du Canada et, surtout, la mise en place d'un nouveau commandement continental a été annoncée en avril 2002.

Baptisé «Northern Command», il s'agit d'une initiative américaine qui implique directement le Canada puisqu'il englobe le Centre canado-américain de surveillance aérienne de l'espace nord-américain (NORAD). Étroite coopération avec les États-Unis Un virage majeur avait d'ailleurs déjà été effectué par le gouvernement canadien.

En janvier 2002, après avoir refusé de jouer un rôle mineur dans le cadre de la Force de stabilisation internationale mise en file:///F/Lycée/angui/3/450602.txt[13/09/2020 02:24:52] place à Kaboul sous l'autorité de l'ONU, le Canada avait décidé d'engager des troupes à Kandahar, sous commandement opérationnel américain, rompant avec une tradition qui privilégiait le multilatéralisme et les opérations de maintien de la paix.

Cette coopération a d'ailleurs posé des difficultés au gouvernement lorsqu'il est apparu que l'armée canadienne remettait des prisonniers aux États-Unis, en dépit du fait que ceux-ci ne respectaient pas la convention de Genève sur les prisonniers de guerre.

La mort de quatre soldats canadiens provoquée par une bombe américaine larguée par erreur, le 17 avril, a également rappelé, dans l'opinion publique, la portée du nouveau rôle assumé en Afghanistan. Ce rapprochement sur le plan de la sécurité n'a pas pour autant éliminé les conflits commerciaux.

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