Le travail et la technique Fiche de révision
Publié le 22/01/2011
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Caractéristiques de la technique
-La technique est lutte pour la vie : elle a pour fin d’être utile, de permettre à l’Homme de survivre et de bien vivre en s’adaptant à son milieu. Elle répond à un besoin ; son efficacité doit nous permettre la transformation de ce que la nature nous donne. Par exemple, la hache nous permet de couper du bois que l’on peut ensuite brûler pour nous réchauffer. Sans la hache, le bois resterait vert sur l’arbre et il ne pourrait pas prendre feu sous notre contrôle. C’est par un travail d’intelligence que nous apprenons ainsi à maîtriser la nature et à nous en libérer.
-La technique peut imiter la nature, et la dépasser ; par exemple un avion a des ailes comme un oiseau, mais vole plus vite.
-Toute technique de fabrication d’objets par l’homme fait appel à un savoir-faire (techné) qui s’acquiert ; toute technique est donc culturelle.
La technique et l’art
-Un objet utile peut être beau ; mais cette beauté n’est pas celle de l’œuvre d’art. Selon Kant, alors que de cette derni�re émane une beauté libre, d’une amphore ne transpire qu’une beauté adhérente, dépendante de l’utilité de l’objet.
-La technique est une production consciente de toutes ses r�gles et moyens, contrairement à l’art qui ne l’est pas. En art, tout est à découvrir et à inventer.
Risques entraînés par la technique
-Le travail semble être nécessairement éprouvant ; ainsi la Bible le prévient : tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. Son étymologie même l’indique : le tripalium est un instrument de torture à trois pieux, dont les Romains de l’Antiquité se servaient pour punir les esclaves rebelles.
-Avec la division du travail, celui-ci peut devenir aliénant. L’homme peut ne plus maîtriser la technique qu’il utilise. Ainsi Marx, dans ses Manuscrits de 1844, remarque-t-il que la machine sépare le travail manuel du travail intellectuel ; or seul ce dernier lui permet de se réaliser, car le travail est avant tout un travail de la conscience sur elle-même. L’outil quant à lui, ne conduit pas au travail aliénant, car c’est toujours l’homme qui lui impose son rythme. Il perfectionne simplement son corps en le prolongeant.
-Le travail est aussi aliénant si l’Homme devient non pas la fin de l’action, mais le moyen. Il s’agit d’un manquement à l’impératif catégorique établi par Kant, qui est le respect de la loi morale universelle.
-L’Homme pensant pouvoir s’égaler à Dieu par la technique, par exemple en se donnant le pouvoir de maîtriser la vie, équivaut à un monstre. Il ne respecte plus l’humanité.
-Si la technique permet la survie de l’esp�ce humaine et sert indirectement la liberté, force est de constater que l’intelligence technicienne a aussi donné à l’Homme les moyens de sa propre destruction (par exemple la bombe atomique).

«
La coopération simple consiste en une juxtaposition des ouvriers.
«Les ouvriers, précise MARX, se complétant
mutuellement, font la même besogne ou des besognes semblables».
Exemple donné
par MARX: des maçons
qui font la chaîne pour faire passer des pierres du pied
d'un échafaudage à son sommet.
Quant à la coopération
complexe, elle implique une imbrication de tâches parcellaires complémentaires, dont l'ensemble permettra
la production
d'un produit fini.
C'est cette forme de coopération qui caractérise vraiment la division
manufacturière du travail.
La division manufacturière permet d'accroître considérablement la productivité du travail.
On produira autant
en
un temps moindre, ou plus en un temps identique, la productivité du travail pouvant être définie comme
le rapport entre le volume d'une certaine production et la durée du travail.
Une intensification du travail devient
possible, corrélative
d'une spécialisation de plus en plus poussée des ouvriers.
Un exemple de MARX: la manufacture carrossière:
«Un carrosse fut le produit collectif des travaux d'un grand nombre d'artisans indépendants les uns des autres
tels que charrons, selliers, tailleurs, serruriers, ceinturiers, tourneurs, passementiers, vitriers, peintres, vernisseurs,
doreurs, etc ...
La manufacture carrossière
les a réunis tous dans un même local où ils travaillent en même
temps de la main à la main.
On ne peut pas, il est vrai, dorer un carrosse avant qu'il soit fait; mais si l'on
fait beaucoup de carrosses à la fois, les uns fournissent constamment du travail aux doreurs tandis que les
autres passent par d'autres procédés
de fabrication.
Jusqu'ici nous sommes encore sur le terrain de la coopération
simple qui trouve tout préparé son matériel en hommes et en choses.
Mais bientôt
il s'y introduit une modification
essentielle.
Le tailleur, le ceinturier, le serrurier, etc ...
, qui ne sont occupés
qu'à la fabrication de carrosses,
perdent peu à peu l'habitude et avec elle la capacité d'exercer leur métier dans toute son étendue.
D'autre
part, leur savoir-faire borné maintenant à une spécialité acquiert la forme la plus propre à cette sphère d'action
rétrécie.
A l'origine, la manufacture de carrosses
se présentait comme une combinaison de métiers indépendants.
Elle devient peu à peu une division de la production carrossière en
ses divers procédés spéciaux dont chacun
se cristallise comme besogne particulière d'un travailleur et dont l'ensemble est exécuté par la réunion de ces
travailleurs parcellaires»
(Le Capital, livre 1, chap.
XIV).
c) La grande industrie :
Si l'unité de l'activité personnelle et du moyen de travail, propre au travail artisanal, se maintient dans la
manufacture,
il n'en va plus de même avec la grande industrie.
L'introduction de la machine entraîne en effet
une radicale transformation du procès de travail, la machine
se substituant à l'homme dans sa fonction de
porteur d'outils.
«La machine, écrit MARX, point de départ de la révolution industrielle, remplace donc le
travailleur qui manie l'outil
par un mécanisme qui opère à la fois avec plusieurs outils semblables et reçoit
son impulsion
d'une force unique, quelle qu'en soit la forme» (Le Capital, livre 1, chap.
XV).
L'unité du moyen de travail (la machine) et de l'objet de travail s'étant substituée à l'unité de l'activité personnelle
et du moyen de travail (l'outil), l'ouvrier est voué à des tâches résiduelles.
Il est préposé au service de la machine
qui détermine la forme de son intervention, et lui impose son rythme.
La machine
se présente donc comme
une condition externe de l'acte humain.
Elle est, comme l'indique MARX,
«un squelette matériel indépendant
des ouvriers
eux-mêmes» (Le Capital, livre 1, chap.
XIV).
3°) Le corps au travail : un corps productif et discipliné :
La division du travail suppose une contrainte permanente sur le corps au travail, qui est «toujours considéré
par
rapport à son rendement» (MARX).
L'assujettissement du corps aux exigences de la production a pour
condition «un investissement disciplinaire du corps» (Michel FOUCAULT).
Michel FOUCAULT, dans Surveiller et punir, définit la discipline comme un art du corps humain visant« la
formation
d'un rapport qui dans le même mécanisme le rend d'autant plus obéissant qu'il est plus utile, et
inversement»
(Surveiller et punir, III, chap.
1).
Pour parvenir à ses fins : la majoration des aptitudes du corps grâce à un assujettissement vétilleux, la discipline
suppose une surveillance constante,
«un dispositif qui contraigne par le jeu du regard» (FOUCAULT).
Tout
ce que fait l'ouvrier dans l'atelier doit être vu et contrôlé, le procès de travail étant intégralement sous-tendu.
»
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