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LE SUJET: CONSCIENCE ET INCONSCIENT (cours de philosophie de TL)

Publié le 18/08/2013

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conscience

Compte tenu de ce qu'est la conscience, comment puis-je être certain de l'existence d'autres << je>> que le mien? Comment la conscience qui, par nature, est rapport intime à soi et n'existe que sur le mode du seul << je >>, peut-elle concevoir l'intériorité de cet autre, que je suis borné à observer du dehors ? Il n'est pas possible selon Descartes d'affirmer avec certitude qu'il existe d'autres consciences également capables de se penser comme je suis en mesure de le faire actuellement.

Il est cependant nécessaire de montrer les limites d'une telle conception du rapport entre les consciences, car elle empêche de penser l'être d'autrui comme une réalité et surtout de faire de mon rapport à autrui un rapport entre consciences, une << intersubjectivité >>. Dans la Phénoménologie de la perception, Merleau-Ponty montre à cet égard que l'existence d'autrui n'est pas simplement représentée en moi comme hypothétique, mais qu'elle est nécessairement et immédiatement impliquée dans la certitude de ma propre existence. Le caract�re fallacieux du raisonnement cartésien, qui l'apparente plus à un sophisme qu'à une démonstration véritable, tient d'apr�s Merleau-Ponty, à ce qu'il fait de la conscience une réalité close sur elle-même dont toute l'essence se réduit au fait de (se) penser. En séparant de mani�re radicale l'ordre de la pensée pure de celui de l'extériorité visée par la pensée, Descartes s'interdirait  de penser le rapport consubstantiel qui lie la conscience de soi à autrui : <

conscience

« +1.):1 Le sujet Perspectives philosophiques La philosophie et la science se fondent sur une exigence d'objectivité.

Il n'en demeure pas moins que derrière tout discours philosophique ou scien­ tifique, il y a un sujet, un individu doué de conscience, une subjectivité pen­ sant le monde à partir des facultés qui lui sont données -sa sensibilité* et sa rmson.

Penser la constitution de la pensée rationnelle, c'est-à-dire ses origines, ses fondements, ses conditions, nous amène nécessairement à nous interroger sur la constitution du sujet pensant.

Qu'est-ce qui nous rend capables de penser? Qu'est-ce qui pense en nous? Qu'est-ce que ce« je» auquel nous attribuons la responsabilité de nos pen­ sées et de nos actes ? Pouvons-nous penser notre propre pensée, sa nature et sonfonctionnement ? Cet ensemble de problématiques traverse toute l'histoire de la philosophie, depuis que Socrate a fait sienne la devise du temple de Delphes : « connais-toi toi­ même>>, et y a vu le point de départ de l'exigence philosophique.

Cependant, nous centrerons plus particulièrement les développements de ce chapitre autour des questions posées par le premier grand penseur de la subjectivité, Descartes.

Celui-ci, au XVII' siècle, renverse tout l'édifice philosophique et scientifique hérité de la scolastique et se propose de le reconstruire en se donnant un nouveau point d'appui: le« je» qui se replie sur sa pure activité de pensée, et qui trouve en lui-même, dans la claire et distincte connaissance qu'il a de lui­ même, le fondement et le critère de tout savoir.

Descartes a inscrit la pensée moderne dans une nouvelle perspective, celle de la subjectivité auto-fondatrice, et cette perspective continue d'éclairer notre horizon philosophique.

Depuis Descartes, la problématique philosophique de la vérité s'ordonne essen­ tiellement à la question de savoir comment le sujet, pure pensée et pure inté­ riorité, peut connaître quelque chose des objets extérieurs à lui.

Les grands systèmes philosophiques qui lui ont succédé -ceux notamment de Spinoza, de Malebranche, de Leibniz, de Locke (XVII' s.), de Kant (XVIII' s.), de Hegel, de Nietzsche (XIX' s.), de Husserl (XX' s.) -trouvent certaines de leurs questions fondamentales dans le geste inaugural de Descartes, pour s'en réclamer ou pour le critiquer.

Si la pensée de Descartes est fondatrice, c'est encore en ceci qu'elle formule avec la plus grande précision et la plus grande lucidité la question du rapport. »

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