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Le bureau à cylindre de Louis XV

Publié le 30/08/2013

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En mai 1769, l'ébéniste Jean-Henri Riesener livre à Versailles un somptueux bureau à cylindre. Commandé neuf ans plus tôt par Louis XV, ce meuble est richement orné et pourvu d'un mécanisme inédit qui en actionne l'ouverture et la fermeture. L'artisan va dès lors obtenir de nombreuses commandes et concevoir quelques-unes des plus belles pièces de mobilier du wue siècle.

E

n 1760, Louis XV passe commande à jean-François Oeben, l'un des plus fameux ébénistes de la Couronne, d'un grand bureau destiné à son cabinet du château de Ver¬sailles. Également mécanicien, l'artisan est un spécialiste des meubles à mécanismes com¬plexes et propose de réaliser un bureau de taille imposante, fermant par un abattant à la¬melles en forme de cylindre et contenant des tiroirs secrets. Enthousiasmé, le roi approuve ce projet, qu'il va suivre attenti¬vement. Malheureusement, ruiné malgré sa grande réputa¬tion, Oeben meurt trois ans plus tard. 

« Soixante.-deux mille livres Six années seront nécessaires à Riesener pour mener à bien l'ceuvre commencée par Oeben.

Il réalise des panneaux de marqueterie d'un raffinement extrême, mêlant les attributs de la royauté, des arts, des sciences et de la guerre à des fleurs, des coquillages et des fruits .

Il contrôle la qualité des bronzes en forme de guirlan­ des et de rinceaux destinés à orner le meuble, auxquels s'ajoutent une pendule et deux candélabres entourés d'amours .

Enfin, il met au point le méca­ nisme imaginé par son maître pour ouvrir le cylindre et abri­ ter les secrets du bureau du roi.

Il s'agit d'une très jolie clé en fer forgé qui, tournée d'un quart de tour dans la serrure, ouvre d'un seul coup l'abattant et libère les tiroirs.

A l'intérieur du meuble , une sorte de plan­ chette basculante pouvant for­ mer pupitre dissimule un cof­ fre au fond duquel s'ouvrent trois tiroirs doublés de moire bleue.

Aucun tiroir ne possède de serrure, et le cylindre n'a pas de poignée .

C'est le seul mouvement de la clé qui assu­ re automatiquement la ferme­ ture et l'ouverture .

Plus encore que par la beauté de l'en­ semble de l'ouvrage Louis XV est séduit par ce mécanisme ingénieux et totalement nou­ veau .

Achevé et signé par les mots « Riesener H.

1769, à !'Ar­ senal de Paris » gravés dans la marqueterie, le somptueux bu­ reau est livré à Versailles au mois de mai 1769, contre la somme de soixante-deux mille livres, une des plus élevées jamais payées pour un meuble .

1774.-1784: les années fastes Cette réalisation exceptionnelle assure un succès prodigieux à Riesener , qui en exécutera de nombreuses copies, un peu moins imposantes que l'origi­ nal.

En juillet 1774, Louis XVI, qui vient de succéder à son grand-père, le nomme ébéniste ordinaire du Mobilier de la Couronne .

Les dix années sui­ vantes sont les plus brillantes de sa carrière .

Créateur inven­ tif et fécond, il conçoit pour le roi, la reine et les grands quel­ ques-uns des plus beaux meu­ bles du XVIII" siècle.

Mais en 1785, inquiet de voir ainsi gre­ ver les finances du royaume, Louis XVI tente de convaincre Riesener de baisser ses tarifs .

Celui-ci refuse de brader son travail et se voit évincé par l'un de ses concurrents, Guillaume Beneman .

li garde néanmoins la clientèle de la · reine Marie­ Antoinette, incapable de se DE NOMBREUSES COPIES Le magnifique bureau à cylindre de Louis XV fait bien des envieux.

Très vite, Riesener est débordé par les commandes de meubles similaires.

Il réalise lui-même quelques copies simplifiées , toutes pourvues d'un cylindre à lamelles articulées.

La plus proche de l'original étant celle de la Wallace Collection à Londres, qui semble avoir été réalisée pour le roi de Pologne Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV, mort avant d'en avoir reçu livraison .

Un autre exemplaire sans doute exécuté pour madame Adélaîde, l'une des filles de Louis XV, se trouve au château de Waddesdon, près de Londres .

De nombreux autres bureaux semblables, mais au décor simplifié et sans marqueterie, figurent dans diverses collections : l'un se trouve aux Archives nationales à Paris, un autre est propriété du duc de Bedford en Angleterre , un autre encore a été vendu à Paris en 1977.

Quant à celui de Louis XV, après avoir été abrité au palais des Tuileries, au château de Saint-Cloud et au musée du Louvre, il a retrouvé sa place au château de Versailles.

Malheureusement, trop de mauvaises restaurations successives ont endommagé son mécanisme d'une manière irréversible .

restreindre dès lors qu 'il s'agit de jolies choses .

Avec la Révolution, l'ébéniste perd nombre de ses comman­ ditaires.

Lorsque la Conven­ tion met en vente le mobilier royal, il rachète une partie de ses ceuvres , qu 'il espère re­ vendre en faisant un bénéfice .

Mais son style est passé de mode, et l'opération se révèle infructueuse.

Après avoir renon­ cé au travail, Riesener s'étein­ dra le 6 janvier 1806, à l'âge de soixante et onze ans.. »

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