LE BOUDDHISME Il y a sans doute plusieurs façons d'expliquer l'ap parition, au VIe siècle avant notre ère, du bouddhisme...
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LE BOUDDHISME
Il y a sans doute plusieurs façons d'expliquer l'ap
parition, au VIe siècle avant notre ère, du bouddhisme
et du jaïnisme en Inde.
Certes, le brahmanisme était en crise, et du point de
vue rituel-sacrificiel et du point de vue social.
Certes,
le nombre des renonçants (sannyasins), cherchant la
délivrance et explorant d'autres voies que les tradi
tionnelles, s'était accru d'autant qu'on devenait renon
çant sans avoir nécessairement passé par le stade de
vie de «maître de maison».
Certes, la relation privilé
giée de maître (guru) à disciple laissait prévoir que,
sous l'impulsion d'un maître novateur, rompant avec
le poids de la tradition révélée et de l'ordre social tra
ditionnel, se développerait un lien communautaire de
Maître à disciples, se structurant à la longue en un
ordre disciplinaire de caractère monastique.
Certes.
Qu'il y ait là quelques"'.unes des raisons, parmi
d'autres, qui permettent d'expliquer un tant soit peu
l'apparition du bouddhisme, cela est «vrai» comme
tout ce qui se construit a posteriori, mais ne rend évi
demment pas compte du caractère unique, imprévi-
sible, de la naissance du bouddhisme.
Que le boud
dhisme soit une des réponses possibles que ne pouvait
manquer de susciter la crise du brahmanisme, cela est
certain mais n'enlève rien à la singularité inouïe de son
apparition et à la personnalité de son fondateur.
Car
une autre réponse fut aussi, à la même époque, propo
sée par le jaïnisme du Mahâvîra, le Grand Héro�, que
nous examinerons succinctement après le bouddhisme.
La réponse bouddhiste fut de nature radicale, on ne
peut plus.
Car le bouddhisme n'est en aucune façon
une «évolution» du brahmanisme mais son rejet.
Alors que, par exemple, la Nouvelle Alliance chré
tienne s'inscrit, du moins aux yeux des chrétiens, dans
le prolongement de l'Ancienne Alliance qu'elle renou
velle et dont elle dit accomplir les promesses messia
niques, à tel point que les textes révélés de l'Ancienne
Alliance sont inclus dans l'ensemble révélé dont font
paiiie les textes révélés de la Nouvelle Alliance, rien de
tel entre brahmanisme védique et bouddhisme.
La révélation védique est déclarée nulle et non ave
nue par Bouddha, de même que sont déclarés inutiles
au salut rites et sacrifices.
Rejetées également les
« grandes paroles» (mahâvâkyas) et toute la dialec
tique mystique et philosophique de l'âtman-brahman.
Tout se passe comme si le bouddhisme n'avait, du
fait même....
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