Le 1er juin 2005, trois jours après le vote des Français, plus de six électeurs néerlandais sur dix ont rejeté...
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Le 1er juin 2005, trois jours après le vote des Français, plus de six électeurs
néerlandais sur dix ont rejeté le projet de Traité constitutionnel européen.
Ce
résultat, inattendu pour les partenaires de La Haye, est apparu comme un nouveau
symptôme de la profonde mutation subie par le royaume.
Prenant le contre-pied
des formations politiques traditionnelles plaidant toutes pour le « oui », les
citoyens ont confirmé leur scepticisme à l'égard des grandes institutions :
selon une étude réalisée par le Bureau du plan social et culturel (SCP), leur
taux de confiance à l'égard des partis, des grandes entreprises et de l'Église a
chuté respectivement de 28, 31 et 38 % entre 1997 et 2004.
Et 40 % seulement
continuaient d'accorder leur confiance à l'Union européenne (UE).
Depuis
quelques années, cette aigreur s'est traduite sur le plan électoral, chaque
scrutin donnant lieu à un vote sanction.
Cela a été de nouveau le cas lors des
élections municipales de mars 2006, marquées par un effondrement des listes Pim
Fortuyn, héritières du tribun populiste assassiné en 2002 par un défenseur de la
cause animale.
Parallèlement, les trois partis membres de la coalition
gouvernementale (chrétiens-démocrates, libéraux et libéraux réformateurs) ont
été sanctionnés tandis que les partis de gauche (travaillistes et socialistes de
gauche) étaient plébiscités.
Le malaise social exprimé depuis quelques années a été également illustré par
les tensions entre Néerlandais de souche et « nouveaux Néerlandais »,
essentiellement Antillais, Turcs et Maghrébins.
Le « modèle pluriculturel » des
années 1990 s'est vu sévèrement critiqué et le thème de l'islam a été plus que
jamais présent dans le débat public en 2005-2006.
L'« affaire Ayaan Hirsi Ali »
a ainsi fait l'objet de polémiques virulentes.
Cette députée libérale
(Démocratie 66) d'origine somalienne, qui a bénéficié en 1993 du statut de
réfugiée politique en invoquant des violences sexuelles et des menaces de
mariage forcé, a été dénoncée par un reportage télévisé qui lui a reproché, en
mai 2006, d'avoir menti sur son itinéraire et son identité.
A.
Hirsi Ali était
devenue une figure, incarnant, pour de nombreux Néerlandais, la résistance face
aux progrès de l'islam radical.
Privée un temps de sa nationalité et de son
passeport par la ministre de l'Intégration, Rita Verdonk, elle a annoncé quitter
les Pays-Bas pour rejoindre un centre d'études conservateur, à Washington.
En
juin 2006, cet....
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