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L'art n'est-il qu'un mode d'expression subjectif? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Déceler, dans l'appréciation la plus fréquente...

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« L'art n'est-il qu'un mode d'expression subjectif? COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Déceler, dans l'appréciation la plus fréquente des œuvres d'art, ce qui justifie la question : quelle réaction ou expression spontanée met-elle en cause? - Si l'art n'est pas uniquement un mode d'expression subjectif, com­ ment qualifier ce qu'il véhicule? - Penser aux auteurs qui en soulignent le caractère «social» ou cultu­ rellement situé (Marx, Francastel). ■ Pièges à éviter - Pas d'opposition schématique entre«subjectif» et«objectif». - Il n'est pas obligatoire de nier toute part d'expression subjective: on doit plutôt chercher à moduler la part du subjectif dans un contexte plus vaste. - Ne pas oublier d'illustrer les analyses par des exemples précis. CORRIGÉ [Introduction] Il est fréquent, lorsqu'on évoque l'art ou ses œuvres, que l'on fasse allusion à ceux qui l'élaborent.

Mais c'est très souvent pour leur attribuer, dans l'invention de leur œuvre, une part presque unique : on dira volon­ tiers que Victor Hugo «s'exprime» dans sa poésie, ou qu'un tableau représente la pensée ou les sentiments du peintre.

N'est-ce pas considérer l'art de manière un peu étroite? Et s'interdire notamment de comprendre comment l'œuvre, lorsqu'elle est réussie, n'en finit pas de se détacher de son créateur, pour «dire» éventuellement autre chose que ce qu'il pré­ voyait? Si l'art n'était qu'un mode d'expression subjectif, comment pour­ rait-il nous concerner, alors même que nous ne vivons pas les mêmes sen­ timents que celui qui en fut le responsable, ou que notre monde n'a plus grand-chose de commun avec le sien? [I.

Le nom de l'artiste] Nous sommes généralement habitués à ce que les œuvres nous parvien­ nent avec une signature, même si cette dernière - c'est notamment le cas pour Homère ou Shakespeare, dont les textes ne sont pourtant pas négli­ geables t - renvoie à une identité difficile à cerner.

Sans doute ce phéno­ mène influence-t-il fréquemment la façon d'apprécier l'art, ou de saisir sa nature même.

Car on croit pouvoir en«déduire» qu'une œuvre ne serait finalement pas autre chose, ou peu s'en faut, que l'expression la plus accomplie de la subjectivité de l'artiste qui l'a inventée ou mise au point. Ainsi lira-t-on un sonnet de Ronsard en y cherchant une vérité de ses sen­ timents, de ses relations amoureuses, de son«vécu», comme si le texte, avec son élaboration complexe, n'avait pas d'autre but que de faire connaître aux lecteurs (quelle que soit leur époque) les sentiments de l'in­ dividu nommé Ronsard.

De même, on considère volontiers qu'un tableau de Monet figure sa vision personnelle de la cathédrale de Rouen ou de meules de foin (et l'on rejoint ainsi quelques critiques de son époque qui trouvaient que, pour peindre de façon aussi confuse, il devait avoir une bien mauvaise vue ...). Une telle façon de considérer l'art, tout en prétendant rendre hommage à ceux qui le font, n'est pas sans ambiguïté: on fait de l'artiste un être à la sensibilité d'exception, doté de capacités d'expression hors du commun (inutile donc de prétendre rivaliser avec lui), mais du même coup, on s'au­ torise, le cas échéant, à «ne p�s comprendre» son travail, puisqu'un excès de subjectivité rend en effet la lecture étrangère impossible: on peut alors ne pas très bien savoir ce qu'il «voulait dire», ou trouver que son travail ne saurait nous intéresser, puisque nul n'est obligé d'écouter des confidences... De plus, on rencontre des difficultés pour apprécier des œuvres non signées.

Tandis que la signature fait usage de fétiche et a des retombées économiques, son absence oblige à attribuer les œuvres à une ethnie (cas de l'art africain) sinon à une culture peu perméable (cas des œuvres orien­ tales, signées, mais.... »

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