L'année 2002 a été marquée par la rupture des négociations de paix entamées par le gouvernement avec les principales guérillas,...
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L'année 2002 a été marquée par la rupture des négociations de paix entamées par le gouvernement avec
les principales guérillas, les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, 18 000 combattants) et
l'ELN (Armée de libération nationale, 5 000 hommes).
Le mandat du président conservateur Andrés
Pastrana s'est achevé sur un bien triste bilan.
Dès le premier tour de l'élection présidentielle, le 26 mai
2002, le candidat libéral indépendant Alvaro Uribe Vélez l'a emporté avec une large majorité (53 % des
suffrages).
Sa victoire traduisait en grande partie la lassitude de la population colombienne et son attente
d'un discours plus ferme face aux acteurs armés, en particulier les guérillas.
Il a commencé à gouverner
avec un fort soutien de la population, mais dans des circonstances particulièrement difficiles.
En effet, les
FARC, qui avaient pendant l'été violemment menacé les autorités municipales dans tout le pays, ont
donné le ton dès le jour de l'investiture, le 7 août 2002, en attaquant le palais présidentiel.
Le gouvernement a fait du rétablissement de la sécurité sa priorité en prenant, dès le 12 août 2002, des
mesures d'exception, en créant un impôt sur la fortune pour financer l'effort de guerre, en favorisant la
coopération des citoyens avec l'armée à travers la création de réseaux d'informateurs et, enfin, à travers
l'instauration de deux zones spéciales de sécurité dans les départements de l'Arauca, de Bolivar et de
Sucre.
Les opérations symboliques de sécurisation de certains axes routiers ont été accueillies avec
enthousiasme par les Colombiens.
Les FARC, s'étant vu retirer l'avantage de la zone démilitarisée dont ils
bénéficiaient depuis près de quatre ans, ont lancé des attaques tous azimuts.
Leur évolution vers le
terrorisme urbain a semblé être une réponse à la logique militaire du gouvernement et à sa volonté
d'engager la population civile au sein du conflit.
L'attentat perpétré le 7 février 2003 à Bogota contre un
club social et d'affaires des quartiers résidentiels, qui a fait plus de 30 morts et 150 blessés, en serait une
illustration supplémentaire si la responsabilité des guérillas était prouvée.
Au niveau international, le président colombien a su pleinement jouer du discours antiterroriste régnant
depuis le «11 septembre» et se présenter comme un allié inconditionnel des États-Unis.
Les chances de
renouer un dialogue avec les guérillas semblaient très éloignées et les exigences des deux côtés
extrêmement élevées.
Alors que les précédents gouvernements colombiens n'avaient négocié officiellement qu'avec les guérillas,
le président Uribe a maintenu la situation de rupture avec ces dernières et entamé un dialogue avec les
groupes paramilitaires à compter de décembre 2002.
L'opération a paru rapidement des plus délicates,
certains secteurs s'écartant du....
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