langue et langage - Langues et Linguistique.
Publié le 07/05/2013
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grandes différences entre elles sur le plan des systèmes phoniques comme sur celui des structures grammaticales.
5. 1 Classification par la forme
Les langues peuvent être classées selon la forme de leur grammaire.
Au début du XIX e siècle, les linguistes se sont efforcés de regrouper les langues selon quatre catégories morphologiques ou typologiques qui sont liées à la façon dont les mots sont
formés.
Il s'agit des catégories dites « isolantes », « agglutinantes », « flexionnelles » et « incorporantes ».
Les langues dites isolantes possèdent, en général, des mots indépendants et isolés, sans préfixes ni suffixes.
La langue qui représente le mieux ce type est le vietnamien, dans lequel le nombre de mots correspond de façon assez exacte au nombre de
morphèmes.
Dans les langues dites agglutinantes (du latin, agglutinare « coller sur »), les mots sont composés de racines ou éléments de base, et d'un ou de plusieurs morphèmes de sens différents.
Parmi les langues agglutinantes, dont les mots sont constitués
par des suites de morphèmes agglutinés, on trouve le turc, où äv signifie la « maison », ävdä « dans la maison », ävlär « les maisons » et ävlärda « dans les maisons ».
Les morphèmes sont simplement accolés les uns aux autres et conservent leur
identité morphologique dans les mots, si bien qu'ils sont facilement repérables.
Dans le cas des langues flexionnelles, l'unité de base a fusionné avec les parties ajoutées qui n'ont plus de signification indépendante.
En latin, la personne et le nombre du sujet se reflètent dans la forme du verbe, comme dans fero (« je porte »),
ferimus (« nous portons ») et ferent (« ils portent »).
Une langue incorporante se caractérise par le fait que les compléments d'objet directs, indirects et les autres éléments de la phrase sont incorporés dans le verbe.
Par exemple, en swahili ( voir Afrique, langues d'), le mot hatukuviwanunulia signifie
« Nous ne les avons pas achetées pour eux » (« les » : « choses » ; « eux » : « les gens »).
Les composants de ce mot sont ha (négation), tu (« nous »), ku (indication du passé), vi (« les »), wa (« eux ») et nunulia (« acheter »).
5. 2 Classification génétique
Deux langues peuvent avoir des modes similaires de formation des mots, sans être pour autant apparentées.
Établir les relations de parenté unissant des langues consiste à étudier leur généalogie et à les classer génétiquement.
À la différence d'une
classification typologique, une classification génétique suppose que l'on compare des unités de sons et de sens de différentes langues dans le but de découvrir une origine commune.
Comme dans le cas des ressemblances entre individus d'une même famille, les similitudes entre langues apparentées ne dépendent ni de l'endroit ni de la période pendant laquelle les langues sont parlées.
Les membres d'une famille de langues sont
unis par un lien historique et descendent tous d'une même langue originaire.
Les arbres généalogiques montrent les relations de parenté entre les langues.
La langue la plus ancienne que l'on connaisse se trouve à la cime de l'arbre, et les branches
inférieures indiquent les liens de parenté, plus ou moins distants, qui existent entre les membres vivants de la famille.
Des langues peuvent être dites « apparentées » dans la mesure où elles présentent des correspondances régulières systématiques
à la fois sur le plan du son et sur celui du sens.
5.2. 1 Familles asiatiques et européennes
La famille de langues la plus connue est l'indo-européen, qui représente environ 1,6 milliard de locuteurs et comprend la plupart des langues de l'Europe et du nord de l'Inde.
L'indo-européen se compose des langues romanes, germaniques, celtiques,
baltes, slaves, indo-iraniennes, du grec, de l'arménien et de l'albanais, auxquels s'ajoutent le hittite et le tokharien aujourd'hui disparus.
Les relations de parenté d'une langue comme l'anglais avec d'autres langues indo-européennes comme le
suédois (groupe germanique nord), le latin (groupe roman) et le sanskrit (groupe indo-iranien) sont de plus en plus lointaines, selon qu'il s'agit du suédois, assez proche, ou du sanskrit.
Il existe plusieurs dizaines de familles de langues, et l'indo-européen n'est que l'une d'entre elles ; des regroupements plus larges ont également été proposés, les diverses classifications des langues ne faisant pas l'unanimité parmi les linguistes.
Il existe, en Europe, d'autres langues que celles de la famille indo-européenne.
Le basque est une langue isolée, qui n'a pas de liens de parenté connus avec d'autres langues ; le finnois, l'estonien, le sami (lapon) et le hongrois sont les membres les
plus occidentaux de la branche finno-ougrienne de la famille ouralienne (qui comprend également diverses langues des montagnes de l'Oural et de la Sibérie).
La famille altaïque a pour branches principales le turc, les langues mongoles et le
mandchou ( voir Altaïques, langues).
Plusieurs langues sibériennes, qui ne sont pas apparentées, sont désignées sous le nom de langues paléo-sibériennes.
Dans le Caucase, trois groupes de langues, qui sont peut-être apparentés, ont été identifiés.
Le géorgien est la plus connue des langues caucasiennes.
De nombreuses langues de l'Inde et des régions voisines du nord-ouest appartiennent à la branche indo-iranienne de l'indo-européen.
Deux autres groupes — les langues mounda, habituellement considérées comme une branche des langues austro-
asiatiques, et la famille dravidienne — représentent plus de 80 millions de locuteurs ( voir Inde, langues de l').
En Asie du Sud-Est, les langues sino-tibétaines sont parlées par des millions de locuteurs.
Les principales branches de cette famille sont
représentées par le tibéto-birman et le chinois (qui inclut de nombreuses langues distinctes).
On a pu rattacher à cette famille les langues thaïes (qui comprennent le thaï proprement dit ou siamois), mais certains ont considéré qu'elles n'avaient pas
la même origine.
5.2. 2 Langues de l'Afrique et du Pacifique
Dans le Pacifique, il existe trois grands groupes de langues.
On trouve d'abord la famille des langues malayo-polynésiennes, qui possède une branche occidentale ou indonésienne et une branche orientale ou océanienne ; on trouve ensuite les langues
papoues, qui constituent un groupe régional de la Nouvelle-Guinée composé de différentes langues isolées et de familles de langues (dont certaines sont peut-être apparentées) ; enfin, il existe les langues des Aborigènes d'Australie, qui sont
apparentées les unes aux autres, sans être liées aux langues non australiennes.
La langue aujourd'hui disparue de Tasmanie pourrait représenter un quatrième groupe.
Les langues de la famille chamito-sémitique ou afro-asiatique sont parlées au Proche-Orient et en Afrique.
Cette famille est constituée de cinq branches : les langues sémitiques, qui comprennent l'arabe et l'hébreu, le tchadien, qui comprend le
haoussa, très répandu en Afrique de l'Ouest, le berbère, le couchitique et l'égypto-copte (aujourd'hui disparu).
Trois autres familles importantes existent en Afrique.
De la famille Niger-Kordofan, la branche principale est le nigéro-congolais ; celui-ci.
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