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LANGUE ET ÉCRITURE CHINOISES La langue chinoise parlée Il y a un tel divorce en Chine entre les langues parlées...

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« LANGUE ET ÉCRITURE CHINOISES La langue chinoise parlée Il y a un tel divorce en Chine entre les langues parlées et la langue écrite, mais aussi entre la langue écrite des Classiques et la langue écrite du roman ou du journalisme 1, qu'il est absolument impossible de ne pas munir le lecteur de quelques rudiments sur cet aspect profondément original de la culture chinoise. Comme, d'autre part, un livre qui ne donnerait pas au lecteur une occasion de rêver n'est pas tout à fait un livre de qualité, et qu'avec l'écriture· chinoise le concret n'a jamais été aussi proche du poétique et du pictural, c'est vraiment une expérience radicalement et merveilleusement neuve que de faire ses premiers pas en chinois, même si on doit en rester là. Pour se parler, le chinois fait appel à plus ou moins 400 syllabes.

Il use aussi de quatre tons (certains dialectes en utilisent jusqu'à 8-9).

Chaque syllabe est un «mot». Prenons, par exemple, la syllabe «ma». Prononcée au 1er ton (ton plat), ma signifie: mère. Au 2e ton (ton montant), ma signifie : lin. Au 3e ton (ton descendant-montant),.

ma signifie: cheval. 1.

Même un Chinois cultivé, à moins de connaître le texte classique qu'on lui lirait, ne peut comprendre ce texte lu à haute voix, alors qu'il le comprendrait (très) bien à la lecture visuelle .. Au 4e ton (ton descendant bref), mà signifie : inju­ rier. Ces quatre syllabes ou mots-syllabes s'écrivent (se .dessinent) évidemment de façon différente, comme nous le verrons plus loin. Ces ± 1 250 syllabes (± 400 syllabes x 4 tons au maximum) sont donc toujours des «mots», parfois uniquement ou ·substantif ou verbe, ou préposition, ou nom de famille, très souvent à la fois l'un et l'autre et encore autre chose.

Seul le contexte permet d'appré­ hender le sens de tel ou tel mot en situation dans la phrase. Pour pallier ce monosyllabisme, nullement gênant quand on écrit, mais par trop économique quand on parle, la langue parlée utilise très souvent des doublets (et même des triplets et des quadruplets) de syllabes. Ainsi, par exemple, les mots-syllabes zhi et dao ont chacun un registre varié de significations, mais quand · on emploie dans la langue parlée (qui est aussi deve­ nue, rappelons-le, la langue écrite du roman et du journalisme) le doublet zhidao, celui-ci n'a que la signification de savoir, qui est le sens «résultant» du doublet zhi +dao.Ainsi quand on dit: wo (je) bu (pas) zhidao (savoir), cela signifie : je ne sais pas. En chinois, pas de déclinaisons modifiant la forme du nom ou de l'adjectif ou du pronom, ou de conju­ gaisons modifiant la forme du verbe, ni genre, ni nombre, ni accords ...

Bien sûr, il y a une grammaire et une syntaxe, mais très différentes de la nôtre : l'ordre des mots (le déterminant précède toujours le déterminé 1) et de nombreuses «particules » (de temps, 1.

Ex: je-de-père = (lu à l'envers): père-de-moi = mon père. de mode, de classification, «adverbiales») permettent toute la précision nécessaire, mais un certain flou n'est pas pour déplaire quand la rigueur (inutile) n'est pas de mise. Le chinois parlé s'apprend donc relativement faci­ lement.

Entre autres difficultés de prononciation (comme par exemple les fameux «tons»), il faut sur­ tout savoir faire la différence entre les trois consonnes (phonèmes) p, t, k, prononcées avec ou sans expiration (de même pour ch, c, q - mais il faut se restreindre). Vous saurez si vous prononcez bien les p, t, k «expi­ rés» (transcrits en EFEO : p', t', k') si, en plaçant à quelque distance de vos lèvres un briquet allumé, vous parvenez, les prononçant, à éteindre la flamme.

Non expirés, ils se prononcent p, t, k, mais se transcrivent en pinyin en b, d, g. Mais assez sur ce sujet.

S'il vous a mis en appétit pour apprendre le chinois, vous trouverez bien l'insti­ tut ou l'université ad.hoc.

Comme apprentissage soli­ taire, l'Assimil (et le mieux: avec cassettes) n'est pas mal du tout. Une dernière remarque: la «langue parlée» évi­ demment s'écrit, mais ce qu'on écrit, comme il n'y a pas de correspondance entre les sons et l'écriture (comme dans les langues écrites au moyen d'un alpha­ bet), ne note pas.... »

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