LA VÉRITÉ L'IRRATIONNEL • Histoire du savoir Chaque progrès du savoir suppose une victoire de l'esprit scientifique sur un ensemble...

« LA VÉRITÉ L'IRRATIONNEL • Histoire du savoir Chaque progrès du savoir suppose une victoire de l'esprit scientifique sur un ensemble de croyances et de mythes.

Mais, à chaque étape, rien n'est acquis et ce qui vient d'être supprimé ou dépassé ne rejette pas dans l'obscurité les systèmes qui les virent naître.

L'homme garde en réserve les croyances dépassées, puisque toutes les représentations spatio-temporelles révèlent une certaine part de vérité et d'objectivité. L'irrationnel, c'est-à-dire notre façon d'hésiter encore face à ce qui se passe, est témoignage de notre subjectivité.

Car, en lui, nous inventons et fabriquons le monde et nous nous faisons l'écho des mille bruits, des rumeurs et donc des mythes.

Les angoisses individuelles, les peurs collectives, les espérances les plus folles se forgent sur nos ignorances, mais elles aspirent à se réaliser par les conditionnements de groupe .

Les remarques de Tarde, de Lebon et de Moscovici soulignent les mystères, les magies et les possibilités des foules.

Nous ignorons, encore, comment s'établit le progrès en nous, et nous ignorons les raisons qui nous font quitter telle zone pour en choisir une autre. Mais les analogies s'établissent et les quotidiens mille fois répétés bouleversent notre moi profond. • Le discours irrationnel Celui-ci s'oppose à la logique scientifique.

Mais il pénètre aussi dans un autre monde, celui de l'imaginaire poétique.

L'enfance et toutes les expériences accumulées dans notre vie ont établi des zones de sélection et ont révélé des endroits où se situent des préférences.

Nous ne pouvons décider la valeur ou non de ces idées.

Mais nous savons qu'elles préparent notre démarche intellectuelle, même si elles constituent des obstacles épistémologiques.

Nous analysons la poésie, en partie parce que les passages de l'irrationnel au scientifique s'explicitent mieux à travers cette association de la logique et de la fantaisie. • Un nouveau discours pour une nouvelle méthode Rien n'est expérimental, rien n'est rigoureusement scientifique.

Il existe un discours fondé sur un milieu précis, dépendant aussi de circonstances. Descartes et Kant écrivent le texte que leur époque peut comprendre, même si leur époque déchiffre ou interprète autrement.

Ainsi les contemporains préféraient les discours scientifiques précédant le Discours de la Méthode. Les certitudes immuables n'existent jamais qu'à partir d'un lien imaginaire, et donc avec le recul de l'histoire.

La relativité reste la grande prudence.

Mais au xxe siècle, les progrès de la science et de la technologie, en particulier dans les domaines de stockage de la mémoire, facilitent des présentations originales.

Nous pouvons simuler le nouvel horizon.... »