La tragédie antique LA TRAGÉDIE GRECQUE La tragédie {comme la comédie) est née dans la Grèce antique. Elle atteint son...
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La tragédie antique
LA TRAGÉDIE GRECQUE
La tragédie {comme la comédie) est née dans la Grèce antique.
Elle atteint son apogée à Athènes, au va siècle avant notre ère.
Une origine religieuse
et une pratique citoyenne
A l'origine, la tragédie grecque se rattache au culte de Dionysos,
le dieu du vin, de fa nature et des mystères.
Des boucs étaient rituel
lement sacrifiés Qe mot tragédie vient du grec tragos, qui signifie le
" bouc »).
La cérémonie s'accompagnait d'un chant lyrique entonné
par un chœur en l'honneur de fa divinité : le dithyrambe1.
Progressivement, apparurent un puis deux puis trois acteurs pour
répondre au chœur et bientôt pour dialoguer entre eux.
La tragédie
était née.
Elle s'est développée dans le cadre de concours, véritables « fes
tivals » organisés par f'Êtat2.
Chaque année, à l'occasion des fêtes
de Dionysos {fin janvier et fin mars), I'« archonte3 » de fa cité autori
sait trois auteurs à concourir.
Chacun d'eux composait trois tragé
dies et un drame satyrique4.
Les citoyens les plus riches assumaient
les frais du spectacle.
L:Êtat accordait aux plus pauvres une indem
nité pour leur permettre d'y assister.
Un jury désignait le vainqueur.
1.
Dithyrambe : poème lyrique à la louange de Dionysos.
Le mot dérive du nom du dieu.
2.
Dans !'Antiquité, la Grèce n'est pas un pays politiquement unifié.
Chaque grande ville
et son territoire alentour sont un État.
3.
Archonte : un des principaux magistrats gérant la cité.
4.
Un drame satyrique était une sorte d'intermède bouffon avec des personnages dégui
sés en satyres.
Ces concours constituaient l'une des fêtes les plus brillantes
d'Athènes et de toute la Grèce.
1Les dramaturges grecs
Vainqueurs de ces concours, trois auteurs symbolisent la tragédie
grecque:
Eschyle (vers 525 - vers 456 avant notre ère) :
Des quatre-vingts ou quatre-vingt-dix pièces qu'Eschyle a écrites,
quatre nous sont parvenues intégralement : Les Perses (472) ;
Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides, qui forment la trilogie de l'Orestie (458).
Sophocle (vers 497 - 405 avant notre ère) :
Sept tragédies de Sophocle subsistent intactes : Antigone (vers
441), Ajax (vers 424), Les Trachiniennes, Œdipe roi (vers 400),
Philoctète (vers 409), Électre (vers 410) et Œdipe à Colone (vers 406).
Euripide (vers 484 - vers 406 avant notre ère) :
Sur les quatre-vingt-douze pièces que, selon la tradition, Euripide
aurait composées, dix-neuf sont entières.
Les principales sont :
Médée (vers 431), Hippolyte (vers 428), Iphigénie à Aulis (vers 423),
Électre (vers 417), Les Phéniciennes (vers 412).
Définition et caractéristiques
de la tragédie
Dans son traité de la Poétique, rédigé au
we siècle avant J.-C., le
philosophe Aristote a défini et analysé les principales caractéristiques de la tragédie grecque.
Celle-ci est avant tout un art d'imitation (mimêsis, en grec), c'està-dire qu'elle représente une action (au lieu de la raconter, comme
dans un roman).
Son sujet se doit d'être
«
noble
»,
portant sur de
grands problèmes politiques et moraux.
Les Perses, d'Eschyle,
évoque ainsi la bataille navale de Salamine (480), à laquelle l'auteur
participa et qui vit la victoire d'Athènes sur le Perse Xerxès.
Le mythe
d'Œdipe, que traite Sophocle, soulève la question des rapports entre
fatalité et liberté.
Condamné par les dieux à tuer son père et à épouser sa mère, Œdipe n'est-il qu'un jouet entre les mains des dieux ou
LA TRAGl:DIE 15
est-il, au moins en partie, responsable de ses forfaits ? l:Orestie
d'Eschyle ou I'Électre de Sophocle évoquent les conflits entre les lois
de la conscience individuelle et les lois humaines ou religieuses.
Oreste, aidé de sa sœur Électre, a-t-il le droit de tuer sa mère, coupable d'avoir assassiné son mari Agamemnon ?
Enfin, la tragédie a pour but de susciter la terreur et la pitié chez le
spectateur.
En montrant les conséquences ultimes et catastrophiques des passions, la tragédie purge l'âme du spectateur de ces
mêmes passions : c'est la catharsis.
De là vient l'obligation, selon
Aristote, de....
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