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La symbolique des costumes et oes déguisements Le costume de Don Juan est à l'image du décor et des différents...

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« La symbolique des costumes et oes déguisements Le costume de Don Juan est à l'image du décor et des différents phéno­ mènes d'illusion spectaculaire qui se déroulent sur scène : éblouissant. Nous en connaissons les principaux traits grâce aux descriptions de Sganarelle (12) et de Pierrot (II1).

À ces portraits, il faut ajouter ce que nous savons de l'inventaire après décès de Molière qui mentionne outre « une camisole de toile à parements d'or»,« deux manches de taffetas couleur de feu et moire verte» et« une chemisette de taffetas rouge». On ne sous-estimera pas la dimension satirique du tableau par un simple paysan des mystères des costumes de cour.

Mais il y a plus.

En premier lieu, les vêtements de Don Juan (Sganarelle porte les mêmes couleurs que son maître) exercent une indéniable séduction sur le sauveur Pierrot et surtout sur la jeune Charlotte à qui il tarde de voir par elle-même le •. prodigieux spectacle. Plusieurs composantes alimentent l'envoûtement : la magnificence éclatante des habits (« car il a du doré à son habit tout depuis le haut jusqu'en bas»), l'abondance des tissus, des parures, des rabats ! et des rubans.

L'ostentation et l'exubérance du costume noient le corps nu ; elles le couvrent comme un masque voué principalement au luxe du paraître. Pierrot précise encore la profondeur labyrinthique des manches de l'habit (« des manches où j'entrerions tout brandis [raides comme· des épées], toi et moi») comme si ce gouffre était un piège par où Don Juan fait magiquement disparaître ses victimes. L'apparence détermin_e donc l'essentiel de l'autorité.

Sganarelle affublé en médecin (Illi) ne connaît rien à l'art médical mais la grimace 1.

Grands cols· rab11ttus. suffit: preuve que l'on tient le monde par le respect dû à l'autorité du costume et que l'habit fait le moine puisque nous sommes dans une société de théâtre. On peut s'arrêter un instant sur la couleur et la matière dominante des vêtements de Don Juan: l'or (varié en feu).

Par sa parure incandescente, Don Juan s'apparente à Lucifer (« celui qui porte la lumière »), l'être de feu. Un système d'oppositions et de symétries voit le jour.

Don Juan est l'autre de Dieu (son double et son ennemi), le damné qui ne reçoit pas la grâce.... »

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