La production des grands hommes, Godelier
Publié le 07/02/2013
Extrait du document
«
Deux jeunes hommes échangent leurs sœurs.
Les jeunes filles peuvent refuser une fois le mari
qu’on leur a promis et les mères peuvent empêcher, si nécessaire, le mariage de leurs filles.
Un homme sans sœurs peut se marier en rendant service au clan de sa femme et devra rendre
une fille plus tard.
Les Baruya achètent parfois des femmes à d’autres tribus avec du sel mais
ne vendent pas leurs femmes.
Ils n’accumulent pas et n’échangent pas des richesses contre des
femmes ni l’inverse, contrairement à d’autres tribus.
Le mariage chez les Baruyas suit donc
bon nombre de règles ; tous ces rapports impliquent une subordination certaine des femmes,
du fait qu’elles soient considérées comme une ressource, un bien à échanger.
De plus, elles
connaissent d’autres contraintes importantes dans le mariage : une femme ne peut quitter son
mari, mais lui peut la répudier et la donner à ses frères ou cousins.
De même, quand un
homme meurt, son épouse est donnée à ses frères ou cousins.
L’adultère est puni de mort et
les femmes doivent toutes accepter de travailler dur et d’obéir aux hommes.
L’auteur poursuit sa première partie avec un second paragraphe traitant de la division sexuelle
des tâches dans la tribu Baruya et encore une fois nous sommes témoins de la dévalorisation
des femmes.
En effet, les hommes fabriquent les armes et les outils.
Les femmes, elles, n’ont
pas le droit de fabriquer les outils, cela les rendrait dépendantes matériellement et
socialement.
Dans la vie quotidienne, les hommes chassent, défrichent la forêt, coupent le
bois, font le terrassement, construisent les maisons, font la guerre et le commerce avec les
autres tribus.
Ils produisent également le sel utile au commerce intertribal, le sel étant la
monnaie locale.
Les femmes cueillent, tuent des rats, souris, du poisson, pêchent les
grenouilles et têtards.
Elles désherbent, plantent et récoltent les jardins, cultivent des joncs
pour faire des pagnes, récoltent le chaume pour les toits, élèvent les porcs qui constituent la
seconde ressource nourricière de la tribu, les enfants et préparent la nourriture.
Les tâches
dévolues aux femmes sont donc plus nombreuses, ingrates et monotones, moins physiques et
plus solitaires et elles n’ont pas le droit d’effectuer les tâches réservées aux hommes.
Pour
cela, les hommes les jugent inférieures et indignent d’eux (bien qu’indispensables).
Maurice Godelier évoque ensuite une notion très importante pour le peuple Baruya : la notion
d’ « initiation » lignes 17-18.
L’initiation est en effet un processus d’éducation qui concerne
aussi bien les hommes que les femmes.
Les initiations masculines sont longues (une dizaine
d’années) et dures : les jeunes hommes sont séparés de leur mère et même des femmes et sont
battus, endurcis.
Ils sont amenés dans la grande maison cérémonielle, symbole de l’union des
Baruya contre les autres tribus et de la solidarité des hommes contre les femmes.
Ils
apprennent ensuite qu’ils devront être responsables, travailleurs, et prêts à se sacrifier pour la
tribu.
Avant le mariage, ils doivent collecter les matériaux pour construire une maison.
Lors
de la cérémonie, les mariés apprennent la conduite à respecter.
Ils vont ensuite dans leur
maison, doivent attendre que la suie ait noirci le chaume pour faire l’amour.
Avant, l’homme
donne son sperme à boire à la femme sensé la renforcer.
Le statut de l’homme augmente à
chaque enfant.
Les femmes, quant à elles, ont des initiations courtes de quelques jours au
moment de leurs premières règles.
Elles y apprennent les règles à suivre pour une femme,
entre autres, elles ne doivent pas refuser de boire le sperme de leur mari.
Elles doivent se
refuser à leur mari aux moments et endroits interdits.
Les femmes initiées sont battues.
L’initiation des hommes est plus longue et intense que celle des femmes.
La femme quitte sa
famille pour celle de son mari, mais l’initiation féminine ne constitue pas une rupture dans
leur quotidien fait de tâches ménagères contrairement aux hommes qui changent d’univers..
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