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La présence au monde perception et représentation ■ LA PERCEPTION ET L'ESPACE. REPÈRES PERCEPTIO�, ESPACE, APPARENCE PER­ CEPTIVE, REELABORATION CRITIQUE...

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« La présence au monde perception et représentation ■ LA PERCEPTION ET L'ESPACE. REPÈRES PERCEPTIO�, ESPACE, APPARENCE PER­ CEPTIVE, REELABORATION CRITIQUE DU RAPPORT PERCEPTIF. • Approche du rapport perceptif. Cette approche peut être conçue de deux manières : - Explication méthodique de la fonction perceptive, saisie au ni­ veau de ses mécanismes (point de vue psychologique strict). - Évaluation de la perception dans une théorie générale du rap­ port de l'homme au monde.

Cette approche met en évidence les limites de la perception première, son caractère d'obstacle épistémo­ logique dans la production des connaissances (point de vue épisté­ mologique). La combinaison de ces deux points de vue conduit à une problé­ rnatisation des cadres dans lesquels s'inscrit et s'organise l'expé­ rience vécue.

Ceux-ci ont-ils une réalité objective, définissable indé- pendamment d'une relation spécifique entre un sujet percevant doté de normes propres et un « objet» toujours perçu dans une position déterminée ? La réponse négative apportée par Kant étend à la théo­ rie de la connaissance une exigence déjà prise en charge par Coper­ nic dans l'investigation astronomique : tenir compte de la façon dont les normes perceptives d'un sujet « connaissant», ainsi que sa posi­ tion relative, déterminent ce qu'il saisit de la réalité (les « phénomè­ nes»). S'il est vrai qu'un objet m'est donné de façon sensible, avant d'être pensé, il convient de définir sous quelles conditions.

L 'esthéti­ que (au sens propre : ce qui concerne la sensibilité) remplit ce rôle d_ans l'œuvre de Kant.

Elle envisage l'espace et le temps comme des formes a priori de la sensibilité, c'est-à-dire des conditions de possibilité d'une expérience structurée. Après Kant, historiens, ethnologues et psychologues ont montré que la perception de l'espace est doublement façonnée par la culture.

Dans sa réalité matérielle, l'espace est disposé et organisé selon les modalités spécifiques que les différentes civilisations exis­ tantes ont imprimées à la maîtrise sociale de la nature (transforma­ tion des paysages, configuration des champs, habitat, etc.) ; cf.

la notion d'aire culturelle.

Dans sa réalité psychologique, la perception de l'espace est normée par les données éducatives, les valeurs du groupe, les « catégories» familières de l'expérience. ■ L'IMAGINATION. REPÈRES IMAGINATION ET IMAGINAIRE QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION. • La notion d'imagination et ses ambiguïtés. La notion très complexe d'imagination varie beaucoup, dans sa définition, selon les contextes ou les théories.

Le plus souvent, on donne de l'imagination - et de l'imaginaire - une définition différen­ tielle, en la distinguant d'autres « psychiques».

En fait, toute défini­ tion de ce type engage une conception globale du psychisme.

Rappe­ lons que de nos jours l'approche de la vie psychique a pratiquement abandonné la « théorie des facultés» qui juxtaposait mémoire, per­ ception, imagination, entendement dans la représentation de l'activité mentale de l'homme.

Cependant, il reste nécessaire de pointer quel­ ques aspects fondamentaux de cette vie psychique, dont l'unité ne doit pas être perdue de vue.

La distinction traditionnelle a donné un statut assez ambigu à l'imagination.

Celle-ci, souvent rattachée à la perception, a longtemps été pensée comme une entrave à la connaissance authentique.

Ainsi Pascal disait-il de l'imagination :. « C'est cette partie décevante de l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas tou­ jours...

» En tout cas, son statut psychique, envisagé à la fois dans l'approche de la vie affective et dans la réflexion sur le rapport per- ceptif, demande à être défini dans son caractère spécifique.

Toute perception est en un sens imagination (faculté de produire des ima­ ges) et l'on a pu parler de « connaissance imaginative», rattachant les « modes d'imaginer» de l'homme à son acceptation naïve de l'apparence, doublée d'une projection anthropomorphique inaperçue (cf.

Spinoza). ► A ce niveau, la production d'un imaginaire apparaît bien comme l'investissement d'une vie affective antérieure à la perception du présent ; cet investissement s· opère de façon quasi « naturelle» dans le rapport immédiat à l'apparence (pas de problématisation des données empiriques).

La connaissance objective, elle, exige une rup­ ture.

L'imaginaire - et la formation qui lui correspond - ne se réduit donc pas à la perception ; il est faux de dire qu'il en part. ► Bachelard a souligné très fortement cette différence, en mon­ trant que l'imagination est créatrice et non pas seulement « repro­ ductrice» ; elle déforme les images, en invente d'autres, et prolifère sans cesse au gré d'une affectivité qui s'investit constamment dans les choses (imagination matérielle), se cristallise autour d'éléments représentatifs (cf.

la symbolique des éléments matériels : l'air, l'eau, le feu).

Cf.

pour ces analyses : La Poétique de la rêverie, Introduction (Presses Universitaires de France). ► Le cadre dans lequel on cherchera à définir l'imagination ne peut être conçu sans une réflexion sur la biographie de chaque per­ sonnalité.

On entendra par biographie non seulement l'ensemble des événements vécus et fixés dans la mémoire, mais aussi l'ensemble des fantasmes, c'est-à-dire des événements désirés à ce point que le sujet s'y réfère comme à des événements réellement vécus.

Cette biographie - où les désirs ont un statut de réalités - est, à propre­ ment parler, la biographie imaginaire qui, à l'instar de la mémoire, façonne le rapport au présent. [LYON Fl2] • C'est l'imagination qui étend pour nous la mesure des possibles, soit en bien, soit en mal, et qui, par conséquent, excite et nourrit les désirs par l'espoir de les satisfaire.

Mais l'objet qui paraissait sous la main fuit plus vite qu'on ne peut le poursuivre ; quand on croit l'atteindre, il se transforme et se montre au loin devant nous.

Ne voyant plus le pays déjà parcouru, nous le comptons pour rien ; celui qui reste à parcourir s'agran­ dit, s'étend sans cesse.

Ainsi l'on s'épuise sans arriver au terme; et plus nous gagnons sur la jouissance, plus le bonheur s'éloigne de nous. Au contraire, plus l'homme est resté près de sa condition naturelle, plus la différence de ses facultés à ses désirs est petite, et moins par conséquent il est éloigné d'être heureux.

Il n'est jamais moins misérable que quand il paraît dépourvu de tout ; car la misère ne consiste pas dans la privation des choses, mais dans le.... »

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