Devoir de Philosophie

La politique est-elle l'affaire de tous ? ANALYSE DU SUJET (@} Pourquoi la question ? Le sujet pos...

Extrait du document

« La politique est-elle l'affaire de tous ? ANALYSE DU SUJET (@} Pourquoi la question ? Le sujet pose ouvertement le problème impliqué par la plupart des conversations à propos de la politique : on y trouve souvent une contradiction entre la revendication d'un savoir meilleur que celui des gouvernants (« moi, si j'étais au gouvernement, je sais bien ce que je ferais ...

») et l'aveu un peu méfiant de la com­ plexité des affaires politiques («c'est trop compliqué pour nous, donc c'est bien facile pour eux de nous tromper»).

Cette ambi­ guité est entretenue par les hommes politiques eux-mêmes, qui tant6t rappellent qu'ils ne font que représenter le peuple sou­ verain et tantôt expliquent le professionnalisme requis par la politique contemporaine. «L'affaire de tous» Il est bien sûr essentiel de reconnaître dans cette formule la transposition littérale du mot« république» : res publica, chose publique, affaire de tous.

Demander si la politique est l'affaire de tous, c'est interroger en même temps la crédibilité du concept de république. On peut donner deux sens voisins mais distincts à «tous» : il peut signifier chaque citoyen sans exception, quelles que soient ses compétences, ou alors tous les citoyens ensemble, en tant que peuple.

On trouve donc ici deux questions : celle des com­ pétences nécessaires pour faire de la politique ; celle de la par­ ticipation de fa collectivité aux décisions, donc la question de la volonté générale. @t « La politique» Le terme de «politique» semble aller de soi et pourtant il importe de bien le préciser, car il recouvre souvent des éléments assez hétérogènes.

Étymologiquement, la politique c'est la science de la vie en commun, de la bonne harmonie d'une com­ munauté, de la coordination des activités et de la répartition des biens, des honneurs et des charges.

Dans le langage cou­ rant, « la politique» est un terme devenu vague et souvent connoté péjorativement, mêlant la politique «politicienne», c'est­ à-dire les manœuvres des politiciens dans leurs luttes pour le pouvoir, les tactiques de conquête et de conservation du pou­ voir, et l'action de gouverner.

Les deux sens peuvent être abor­ dés dans le cadre du sujet : - Les décisions pour la conduite du pays sont-elles l'affaire de tous; les citoyens doivent-ils être consultés et informés ? - Doit-on être attentif à la transparence de la vie publique, faut­ il laisser toute liberté à la presse pour mettre au jour les trac­ tations secrètes et les manœuvres occultes, le côté «sale» de la politique ? Il se trouve régulièrement des hommes politiques pour conseiller plus de retenue dans la révélation des informa­ tions, en prétextant qu'il faut laver son linge sale en famille et que seules les affaires de gouvernement concernent le public. On pourra réfléchir au bien-fondé de ces propositions. Et Mobiliser des références - Platon consacre de nombreuses pages (Gorgias, République) au fait que la politique n'est pas l'affaire de tous : de famille aristocratique, Platon méprisait cordialement la démocratie. C'est aux philosophes, pense-t-il, d'organiser la cité idéale, grâce à leur connaissance de la vérité.

Les sophistes, eux, flattent les passions de la foule pour mieux accéder au pouvoir. - Rousseau constitue bien entendu, avec Le Contrat social, un contre-point fort : le souverain ne doit pas être une instance indépendante du peuple. Introduction Notre attitude à l'égard de la politique est sou".:ent ambiguë et complexe. Nous nous plaignons souvent que les politiciens nous cachent tout et ne nous disent rien, mais nous ne tenons pas souvent à connaître les dossiers dans leur complexité ; nous prétendons souvent avoir des opinions bien arrêtées et des idées sur ce qu'il faudrait faire, mais nous nous abstenons tout aussi souvent de participer activement à la vie politique.

Ce mélange de désir de savoir et de peur de s'engager conduit à se demander si la politique est l'affaire de tous. Reprenant l'idée de res publica, nous montrerons tout d'abord que la politique semble à l'évidence être l'affaire de tous; prenant en compte les difficultés d'une application concrète de ce principe, nous examinerons les conséquences qu'entraîne l'idée que la politique n'est que l'affaire de quelques-uns ; enfin, nous montrerons que l'idée d'une politique qui soit véritablement l'affaire de tous constitue une exigence pour la démo­ cratie. l.

Res publtca La politique est l'affaire de tous, cela semble une évidence si l'on pense à l'étymologie du mot «république» : la chose commune.

Examinons plus en détail ce qui fait qu'il y a là une « affaire publique ». � La politique définit le vivre�ensemble La politique est avant tout la science du vivre-ensemble sous des lois justes.

Les hommes vivent en société et aspirent à vivre en paix, à coor­ donner leur action et à bénéficier d'une juste répartition des biens et des charges.

C'est donc, par définition, que la politique est l'affaire de tous. � Chacun a une « opinion politique» Chacun perçoit au moins confusément ce principe ; la conséquence en est que chacun prétend avoir une opinion sur la politique et que beaucoup estiment savoir mieux que le gouvernement ce qui serait bon pour le pays. La politique, avant d'être concrètement.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓