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LA POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES A L'ÉGARD DE L'ALLEMAGNE DU TRAITÉ DE VERSAILLES AU DÉBUT DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE...

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« LA POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES A L'ÉGARD DE L'ALLEMAGNE DU TRAITÉ DE VERSAILLES AU DÉBUT DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE (28juin 1919-3 septembre 1939) Chronologie sommaire 1919 juin novembre 1922 avril 1923 janvier 1925 avril octobre 1926 septembre 1929 octobre 1930 janvier 1932 février 1933 janvier juin 1934 février mai 1935 avril mai juin novembre 1936 mars novembre (28) Traité de Versailles. Vote du Sénat américain sur le Traité. Accord de Rapallo. Occupation de la Ruhr. Briand Ministre des Affaires Étrangères. (16) Accord de Locarno. Entrevue Briand-Stresemann à Thoiry. Mort de Stresemann.

Krach de Wall Street Début de la construction de la Ligne Maginot. Ouverture de la Conférence du Désarmement. Hitler Chancelier du Reich. Pacte à Quatre. Barthou Ministre des Af.-Étr.

Pacte balkanique. Rencontre Barthou-Litvinov à Genève. Conférence de Stresa. (2) Traité franco-soviétique. Accord naval angle-allemand. Sanctions de la SDN contre l'Italie. (7) Remilitarisation de la Rhénanie. Axe Rome-Berlin.

Pacte antikomintern germano­ nippon. Anschluss (annexion de l"Autriche par Hitler). 1938 mars septembre Accords de Munich. 1939 mars Occupation de la Tchécoslovaquie par l'Allem. Garantie angle-française à la Pologne. août (23) Pacte germano-soviétique. septembre Déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à l'Allemagne. Remarques préliminaires li faut bien délimiter le sujet, ql.!i n'est ni l'Allemagne, ni la politique allemande, encore moins les relations internationales.

de 1919 à 1939.

Il faut aussi dénombrer et classer les "grandes puissances" de l'épog1,1e.

Deux d'entre elles ont un rôle de premier,plan inscrit dans la.

géographie : la France et la Russie des.

Soviets; on peut envisager dans leurs rapports diverses possibilités, compte tenu de la position intermédiaire de l'Allemagne : entente germano-russe, franco-russe, rapprochement franco-allemand (chaque cas traduisa.nt la méfiance envers le partenaire exclu), ou encore de bons rapports à trois.

En tout càs ces trois puissances sont au cœur du sujet. Viennent ensuite la Grande-Bretagne et l'Italie; ni l'une rii l'autre ne redoutent vraiment l'expansion allemande, la première :à cause de son insularité, la se.conde parce que les Alpes et le territoire autrichien la séparent .du Reich.

Plus lointains encore sont les États-Unis et surtout le Japon. Pour notre plan, il n'est pas question d'étudier l'une après l'autre les politiques de ces divers pays, qui interfèrent constamment.

Un découpage méthodique du type "rapports économiques, idéologiques, stratégiques".

est impraticable en raison des· redites qu'il impose. Mieux vaut un plan chronologique.

Mais ·où placer les "dates-char­ nières" i On pourra retenir 1924, .gui ·voit l'ébauche de nouveaux rapports franco-allemands - 1929, avec la Grande Crise.et le regain des tensions gui en résulte - 1934-35, et le grand revirement de !'U.R.S.S.

contre l'Allemagne nazie.

Ainsi nous aurons quatre parties, dont la première servira à un exposé général des intérêts et des motifs de chaque puissance envers l'Allemagne au lendemain des Traités. I.

DES POLITIQUES DIVERGENTES ENVERS UNE ALLEMAGNE VAINCUE (1919-1923) Face à la défaite allemande, la France est naturellement la plus impitoyable, compte tenu de ce qu'elle a souffert; elle veut des garanties contre une revanche des vaincus, e.t des ,réparations pour les dommages qu'ils ont causés.

Les Traités ne lui ont pas donné entière satisfaction, mais elle n'en exige que davantage leur tqtale exécution.

Déçue par la mollesse et les dérobades de ses anciens alliés (Was�ington, puis Lonclres, n'ont-ils pas dénoncé la garantie qu'ils avaient donnée de sa frontière .du nord-est?), la France cherche des alliances de revers chez les nouveaux états d'Europe centrale (Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie), et s'appuie sur sa supériorité militaire.

pour faire plier l'Allemagne rétive : c'est l'occupation de la Ruhr en 1923.

Face à cette sévère "politique· d'exécution", qu'in­ carne Poincaré, la gauche prône cependant une attitude plus com­ préhensive et la recherche d'une sécurité collective. La Grande-Bretagne n'a pas tardé à quitter son attitu.de vengeresse à l'égard de l'Allemagne vaincue.

Protégée par son insularité, elle veut alléger les réparations, afin que l'Allemagne reste un utile parte,nalre économique (critiques de l'économiste Keynes contre les Traités); elle voit d'.un mauvais œil la politique française sur le continent et ses alliés ·d'Europe centrale.

Dans l'ensemble, elle est devenue pour Berlin un précieux bouclier contre les exigences Iran� çaises. Les États-Unis ont désavoué Wilson et refusé la ratification du Traité · de Versailles et du Pacte de la SDN, dont leur président était l'inspira­ teur.

Leur politique envers l'Europe est tout simplement celle de l'absence et du désaveu.

En retirant, par la non-ratification des Trai0 tés, leur garantie à la frontière 'franco-allemande, ils ont.

permis à la Grande-Bretagne de se dérober à son tour.

Us partagent (de loin) les vues de Londres à l'égard de l'Allemagne, et blâment les rigueurs de Poincaré. L'Italie, déçue par les Traités de paix, et soumise d·epuis 1922 au pouvoir fasciste, à une, politique plus complexe.

Sur les Alpes, elle veille à empêcher toute réunion de l'Autriche et de l'Allemagne, et, défend le statu quo étallll par les Traités.

En revanche, sur l'Adriatique et dans la région danubienne, elle soutient des visées révisionnistes qui alarment les alliés de la France.

Dans l'ensemble,.

face à l'Alle­ magne, elle réserve sa politique avec opportunisme, soutenant toute­ fois l'occupation de la Ruhr par les Français. Mais c'est la Russie des Soviets (devenue en décembre 1922 !'U.R.S.S.) qui a la politique la plus originale.

Épuisée par la guerre civile (et ulcérée par les interventions des puissances occidentales en faveur des armées blanches), amputée d'immenses territoires (au profit notamment d.e la Pologne et de la Roumanie), la Russie sovié­ tique choisit l'entente avec l'Allemagne vaincue : c'est l'accord de Rapallo du 16 avril 1922.

Pas question de sympathie idéologique les interlocuteurs allemands ne sont pas même des socialistes, mais des hommes du centre-droit (populistes) et des militaires.

En revanche, on voit tout ce qui unit les partenaires sur le plan diploma­ tique (la nouvelle Russie, y gagne sa première reconnaissance offi­ cielle), économique (abandon réciproque des dettes et réparations, renonciation allemande·aux biens nationalisés en Russie, à condition qu'aucun autre pays ne sôit indemnisé!) et militaire (la Russie prati­ quement couverte contre une riouvelle intervention sur ses frontières ouest).

Le choix des Soviets est de grande portée pour l'avenir - Il donne la priorité à la défense de l'État soviétique sur la propa­ gation révolutionnaire à l'Ouest, - il prépare la reconquête des territoires perdus dans une Europe centrale où l'Allemagne garde elle aussi sa nostalgie révisionniste. Ainsi, à la fin de 1923, la France voit sa politique de fermeté envers l'Allemagne désavouée par toutes les puissaoces, mis à part l'appui très passager et précaire de Mussolini.

Par des voies bien différentes, Londres et Moscou font échec à la fois aux réparations et aux amitiés françaises en Europe centrale. Il.

BIENVEILLANCE GÉNÉRALE POUR UNE ALLEMAGNE RÉHABILITÉE (1924-1929) L'U.R.S.S.

poursuit donc énergiquement la politique de Rapallo. Le Traité de Berlin en 1926 est un pacte de non-agression conclu pour cinq ans entre Moscou et Berlin.

En 1928, un important accord écono­ mique et financier, précieux pour l'équipement soviétique et la consomrnation des Allemands.

Pllis graves par leurs conséquences les accords militaires à partir de 1924 : ils permettent au Reich d'expérimenter en Ukraine les armes interdites, notamment les blin­ dés. En France, le Cartel des .Gauches renonce à la politique dure de Poincaré.

Briand inaugure avec !'Allemand Stresemann une politique de détente et de contacts personnels, qui semble pleine d'espoirs. En 1925, les Accords de Locarno voient la libre reconnaissance par Berlin de ta frontière franco-allemande; l'année suivante, Briand patronne l'entrée de l'Allemagne à la S.D.N.

La France montre sa bonne volonté en acceptant (non sans hésiter) l'aménagement des réparations et l'évacuation anticipée de la.

Rhénanie (été 1929). Malgré l'esprit nouveau qui préside aux rapports franco-allemands, Briand ne néglige pas les alliances en Europe centrale, mais ne peut dissiper l'inquiétude de certains de ces pays (la Pologne notamment, fâcheusement placée entre le Reich et !'U.R.S.S.). La Grande-Bretagne et l'Italie, qui n'ont pas les mêmes engagements que Ja France, se joignent volontiers à la détente franco-allemande; à Locarno, elles donnent leur propre garantie à la frontière franco­ allemande, sans prendre naturellement le moindre engagement sur les frontières orientales du Reich, et laissent à la Fiance la respon­ sabilité de couvrir ses alliés tchécoslovaques et polonais. Notons enfin la rentrée prudente des États-Unis dans la politique européenne : le secrétaire d'État américain Kellogg accepte, non sans l'édulcorer, la proposition de Briand de mettre la guerre hors la loi.

Ce Pacte· Briançl-Kellogg, aussi sympathique qu'inefficace, a le mérite de rassembler, parmi les 57 signataires, l'Allemagne et les six grandes puissances du temps dans une déclaration commune exceptionnelle marque d'optimisme! (août 1928). Ill.

DE NOUVELLES DIVERGENCES FACE A UNE ALLEMAGNE A NOUVEAU INQUIÉTANTE (1929-1935) La Grande Crise trouble la sérénité de la fin des "années 20".

L'Alle­ magne, ravagée par le désastre économique et le chômage, est en proie à la montée dramatique du nazisme, puis à la prise du pouvoir par Hitler en janvier 1933; dès octobre de la même année, l'Alle­ magne.... »

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