LA MORALE PROFESSIONNELLE - LE TRAVAIL (cours de philo)
Publié le 03/11/2016
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nécessité où nous sommes de gagner notre vie, et de mettre entre parenthèses des devoirs personnels plus sacrés mais moins immédiatement payants. La plupart des hommes que nous connaissons par exemple, sacrifient leurs devoirs familiaux et la responsabilité paternelle dans l'éducation morale des enfants, parce qu ils sont absorbés par les devoirs professionnels. Certains y sacrifient leur santé en acceptant des conditions de travail épuisantes ou malsaines. Enfin certaines formes du travail, comme nous le verrons, provoquent une déshumanisation de l'homme, en enlevant au travail toute valeur de création pour n'en faire qu'une répétition de gestes dont l’utilité dans l’énorme machine industrielle et technique ne fait aucun doute, mais dont l’utilité pour le progrès spirituel et moral du travailleur est, non moins évidemment, nulle. Cet aspect du conflit a été particulièrement bien vu par Karl Marx qui définit le travail en système capitaliste de production (c’est-a-dire ici dans l'hypothèse où le travailleur est obligé de vendre son travail pour de l'argent sans qu’il y ait aucune création de sa part) comme une « aliénation » de l’homme.
Cette aliénation devient une démission forcée de la personne humaine lorsque le travail obtenu est contraire à la vocation.
L'obligation professionnelle et la morale. Il y a dans la
conscience professionnelle, un germe de conflit possible avec la conscience morale.
A_ Le devoir à l’égard de la corporation peut être contraire au
devoir moral. Nous avons déjà vu comment les codes de déontologie professionnelle, dans leurs prescriptions d’un soutien solidaire sans réserve des membres entre eux, peuvent être en contradiction avec la morale.
B _ Le cas de conscience. Un des modes les plus aigus du cas de
conscience est le conflit entre devoir professionnel et devoir moral (cf. ci-dessus, question 5, IIe Partie, 3). L’exemple déjà pris est celui de l’inspecteur Javert dans « Les Misérables » de Victor Hugo.
_ IX _ Les facteurs de la conscience professionnelle. Ils
sont au nombre de trois : la compétence, l’expérience, l’amour du métier.
1 — La compétence. Elle est science, et science acquise. Elle est généralement sanctionnée par des diplômes professionnels et par une formation, un « training » complétant un « learning ». L’usage des techniques modernes exige une connaissance souvent extrêmement ramifiée; les métiers qui paraissaient les plus simples nécessitent maintenant des années d’étude : à l’École des bergers, on enseigne aux élèves des notions de l’art vétérinaire, de la géologie, de zoologie, de botanique et d’utilisation industrielle des produits de source
Dissertations traitées dans ce cours :
Conscience professionne lle et conscience morale.
Profession et vocation.
Quels sont les rapports entre la propriété et le travail ?
_ I _ Le travail du point de vue de l’économie politique
L’économie politique est la science — branche de la sociologie — qui étudie les besoins économiques, et la manière dont sont produits, distribués et consommés les objets correspondant à ces besoins.
Le travail est un objet d'étude pour l’économiste au double point de vue des besoins économiques qu’il satisfait par ses produits et des moyens de cette production.
1 _ Besoins et valeurs. Les besoins humains correspondent à
des valeurs économiques. Le besoin de manger fait rechercher les produits comestibles et du fait qu’ils sont recherchés, ces produits représentent une certaine valeur, proportionnelle à l’intensité du besoin, à la masse de gens qui les recherchent et à la quantité disponible. C'est là la loi du prix, la loi du marché, c’est-à-dire de la valeur marchande des objets de consommation : les prix sont d autant plus élevés qu’il y a plus de demande (urgence du besoin et quantité de demandeurs) et moins d’offre (quantité disponible de ces objets). S’il y a surproduction de beurre ou si tout le monde se met à l’huile d’olive et délaisse le beurre, le cours du beurre s’effondre. Si au contraire il y a sous-production de beurre ou disparition de cette denrée du marché pour toute autre raison, le cours grimpe et les conditions du « marché noir » du beurre sont réunies.
En fait ce n’est pas si simple, il y a des moyens artificiels de faire monter les cours (stockage par exemple) ou de les faire baisser (action sur le prix de revient, importation, concurrence, etc.). Les besoins étant sources réelles de la production et la production étant but du travail, selon les économistes, on peut agir sur la production et sur le travail en agissant sur les besoins, soit en satisfaisant de nouveaux besoins, soit en en créant de toutes pièces (par exemple les producteurs d’alcools et spiritueux ont appris aux Noirs de l’Amérique et de l’Afrique à s’enivrer, créant ainsi des besoins nouveaux et un marché pour leurs produits). Le travail est ce qui crée ou procure les objets destinés à satisfaire ces besoins.
«
nécessité où nous sommes de gagner notre vie, et de mettre entre
parenthèses des devo irs personnels plus sacrés mais moins immé
diatement payants.
La plupart des hommes que nou s connaisson s,
pa r ex emple,
sac rifi ent leur s devoirs familiau x el la respons abilit é
paternelle
dans l'éducation morale des enfant s, par ce qu'ils sont
absorbés par les devoirs professionnels.
Certains y sac rifient leur
santé en acceptant des condllions de travail épuisante s ou mal saine s.
E nfin
cer taines formes du travail, comme nous le verrons, provo quent
une déshumanisation de l'homme, en enlevant au travail tout e
valeur
de créalion pour n'en faire qu'une répélition de gest es dont
l'utilit é dans l 'énorme ma c hine indu strielle et technique ne fait
aucun doute, mais dont l'utilité pour le progrès spi ritu el et moral du
travailleur est , non moins évidemment, nulle.
Cet aspe c t du co nllit a
été particulièrement bien vu par Kar l Marx qui définit le travail en
sys
tème capitaliste de production (c'est -à-dire ici dans l'hypothèse
où le travailleur est obligé de vendre so n travail pour de l'argent
sans qu'il y ait aucune création de sa part } comme une • aliénation •
de l'homme.
Cette aliénation devient une démi ssion forcée de la personne humaine
lors que le travail obtenu est co ntraire à la vocation .
2 - L'obligation professioDDelle et la rnorale.
Il y a dans la
conscience professionnelle, un germe de conflit possib le avec la
co nsci ence morale.
A - Le devo ir à l'égard de la corporation peut élre contraire au
devoir moral.
Nous avons déjà vu comment les codes de déontolo~ic
profe ssio nnelle, dan s leurs prescrip tions d'un soutien solidair e sans
r ése rve des mem
bres entre eux, peuvent être en c ontradicti on ave c
la morale.
B - Le cas de conscience.
Un des modes les plus aigus du cas de
consci ence est le conflit entre devoir professionnel et devoir moral
(cf.
ci-dessus, question 5, J I• Parti e, 3}.
L'exemple déjà pris CStl·.
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