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La mesure: pourquoi est-il si difficile de mesurer et tout peut-il l'être? Introduction Dans notre monde imprégné de techno-science, la...

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« La mesure: pourquoi est-il si difficile de mesurer et tout peut-il l'être? Introduction Dans notre monde imprégné de techno-science, la mesure .est devenue omnipré­ se.nte, on mesure les distances aussi bien que la rentabilité d'une entreprise, la performance d'un sportif ou l'audience d'une émission de télévision.

Le fait .de mesurer est devenu en apparence si banal qu'on oublie de s'interroger sur ce qu'il implique et sur ses difficultés.

Pour un peu, on admettrait que tout est mesurabl_e - mais les choses ne sont pourtant pas si simples. 1.

Mesure, unité, théorie - Mesurer implique, quel que soit le domaine où s'effectpe l'opération, une compai:aison entre le phénomène à mesurer et un étalon, une unité qui-servira à estimer l'importance du phénomène.

Cela suppose: • la définition conventionnelle d'une unité constante, qui elle-même n'a de signification que par rapport à un ensemble théorique; • la gradation régulière de l'échelle de mesure (tous les centimètres, tous les degrés sont égaux entre eux); • • l'intervention d'un instrument de mesure capable de matérialiser l'apport ,,_;, �r, ,.

: théorique. ,.

, 1 .,, , � ! ., , , ,, " Or cet accès à la théorie et an corps de notions qu'elle, d�terrnine e�t historiquement tardif.: Je rapport initial de l'être humain avec les phçµomè�es-esr H plus qualitatif que quantitatif.

Mesurer suppose donc que soit acquise une mentalité susceptible de négliger les apparences sensibles des phénomènes pour s'intéresser à ce qu'elles recouvrent: leurs dimensions, leur chaleur, leur intensité... • les objets nous apparaissent d'abord singularisés par leurs qualités (cf. Rousseau: le vocabulaire primitif devait être plus étendu que le nôtre); • lorsque la mentalité a accédé au concept, il lui a fallu analyser ce dernier selon des catégories abstraites qui ne se manifestent pas telles quelles dans l'expérience, pour envisager quelles qualités sont effectivement mesura­ bles; • une fois définie une unité (cf.

le passage des diverses unités, nationales et régionales, au système métrique), on doit la concevoir comme répétable indéfiniment (exemple: conception de la suite indéfinie des nombres, alors que dans certaines sociétés, dès que l'on dépasse cinq ou dix unités, on se contente d'une appréciation globale: «beaucoup»). - Pour mesurer, on doit garantir la fiabilité des instruments: plusieurs mesures d'un même objet doivent aboutir à la même information.

Pour construire de tels instruments, il faut des connaissances, longues à élaborer, sur les propriétés des corps les composant.

Cf.

Bachelard:« Une théorie a l'âge de ses instruments de mesure.

» - On ne mesure pas au hasard ou n'importe quoi: ce qui détermine la mesure, c'est le questionnement que suscite un phénomène qui est encore mal connu. Mesurer fait donc partie d'un processus de connaissance, impliquant observation, hypothèse, expérience. - Ne pas oublier qu'une mesure, si précise soit-elle, peut toujours comporter une marge d'erreur que l'on doit.... »

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