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La liberté peut-elle s'affirmer sans violence 7 1. ANALYSE DU SUJET. CONSEILS. REMARQUES DE MÉTHODE • Devant l'intitulé du sujet...

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« La liberté peut-elle s'affirmer sans violence 7 1.

ANALYSE DU SUJET.

CONSEILS. REMARQUES DE MÉTHODE • Devant l'intitulé du sujet se présentent immédiatement à vous un certain nombre de connaissances (apprises en cours), d'une part sur la liberté, d'autre part sur la violence. Jetez-les immédiatement et succinctement sur le papier. Efforcez-vous essentiellement de construire des définitions précises des deux notions en jeu, liberté et violence. Bien entendu, il ne s'agit nullement de juxtaposer deuK dissertations sur chacun de ces thèmes pour les relier ensuite, mais bien de dessiner une problématique précise.

Il faut donc opérer la synthèse des deux concepts de liberté et de violence.

Pour assurer cette liaison, réfléchissez sur le sens de s'affirmer.

S'affirmer, c'est se manifester de façon indiscutable, extérioriser son être et sa nature.

Dès lors, la· conception de la liberté qui semble à première vue utilisable dans le contexte est certainement celle de Hegel : la liberté, chez Hegel, ne se manifeste vraiment (à un certain niveau tout au moins) que par la violence.

La liberté, c'est la négativité, elle ne peut s'affirmer et se construire sans violence.

Il semble qu'ainsi vous soyez en mesure de faire démarrer votre dissertation en centrant vos analyses sµr une « liberté-négativité,._ • Le plan le plus adapté au sujet est le plan de type dialectique; par, thèse, ari'tithèse et ·synthèse,)permettant d'unifier dês•visfons tout à fait ·opposées sur ce problème. Mais vous pouvez le compléter par des éléments d'analyse progressive, , la.

; synthèse étant.

·d'autant plus'.

cohérente qu'elle débouèhe sur une vioJ-ence positive, au sens; plein et réel du ter.me.

Dès ldrs, les deux :concepts de liberté et de violence se modifient progressivement dans la: dissertation. Remarquons que notre plan prend la forme (!_1on-oui­ synthèse) et non· la forme (oui-non�synthèse).

; • II est- paradoxal que la liberté, état de celui qui choisit lui-même, puisse• s'affirmer en niant cet état lüi-mêni.e dans la personne d'autrui : le sujet pose donc un problème que · ,,. vous· 'devrez' tésëiudre dans ce devoir. .

' Il.

BIBLIOGRAPHIE KOJÈVE . .

. Jntroduct_ion_,â_Îa lecture de Hegel (N.R:F.-Tel).' SARTRE . L'Être et· ü: néant (NJ�:.F.-Tel) (chapitre Lé,..

, PourAutruE)" ., ' ,,, Georges GÛspÔ�F .

La vertu ·de force (P.U.F.); _· ,,, . .

' '. : �:· ! !: i.

.

. 1:r . ' III., DISSERTATION 1 ° Introducti�n; Définissort�, tout d'abord; la · liberté, dans la· tradition hégélienne'.

et1 post-hégélienne, èo'mme la négation dç: tout dôilné.

Être libre; c'est nier 1� 'donné; le mettrè à distance," le pulvériser eri qüelqùè sorte.

La liberté n'est rièn d'a:ufre que le pouvoir de dépassement proprement humain, elle se confond' �vec la transcendance de 'l'existant., Il faut donc examiner •ici la liberté comme ·pouvoir de négation interne de-la conscience humaine.

La nature et les réalités objecti­ ves coîncident avec elles-mêmes, alors qu'au contraire /'existant humain «néantise» tout donné, il pulvérise les données immédiates.

La liberté est « la négation du donné, tant de èelui qu'on est soi-même• (en tant qu'animal ou en tant que '! tradition incarnée") que celui qu'on n'est pas (et qui est le monde naturel et social),.

(Kojève)� La liberté est pouvoir de choisir, de dire oui ou non, de néantisér. Quant ·•à la violence, il .ëonvient de la distinguer de la force, qui est énergie et maîtrise de soi.

A la différence de la force, elle ·apparaît comme une puissance déchaînée, que Ia raison ne domine pas, comme un pouvoir corrompu, tout entier à.

base de colère.

Par la violence, j'extériorise une contrainte sur 'i'autre, de manière à lui faire exécuter ce qui est absolument contraire à Sà volonté. S'affirmer, c'est s'extérioriser de façon , indiscutable, manifester son être et sa nature.

·Le problème est donc de savoir si la liberté, état de celui qui choisit lui-même.

qui dit oui ou non, indépendamment de toute contrainte externe, doit, pqur se manifester, opérer _une contrail'!te sur l'autre, sur autr*i.

Il y a là un.

paradoxe puisque la..

liberté de l'existant::�ans·-ces conditions, ne pourrait s'exterio'riser sans opérer sur ·autrui cette contrâinte qui précisément ne figure ·.

.. · pas dans le choix libre du sujet� �- 2- Discussion. .

-�:. A) Th�se ,'.

·« Liberté-négativité » et violence..

·· Il semble;' eti ·première ail_àl�e, que la liberté btirpaine ne s'affirme et ne se con'stiiüe ·'que sur fon(· de :: ·violence, • c'est-à-dfre' iie éôntrainte, par i'emploi de I'intiniidàtion, en agissan(sur· aùtrui contre sa:volopté.

Dire que l'homme est libre et se fait libre, c'est '.dire qu'il est esse1Ïtiêllêl,lient un · mouverri'ent-.de négation contre autrui.

En effët� 'tout ce qui •- manifeste: la :sP.écÎficité de 'l'homme relève de lif négativité, · du pouvo'ir de� nier et réfusêr.

Or la négativitl stexerce Comme· l'a souligné• Plèg�l en des d'abord'• l ' 1èontr� autrui: � ;, \ ;"'°(� .' ':,• -\ .

� :•; _:) ! t _-� : '. analyses célèbres, pour que l'homme soit vraimént humain, pour qu'il conquière sa liberté, il doit nier autrui.

L'homme apparaît pour la première fois librement quand il combat dans une lutte sanglante de pur prestige, quand il fait donc preuve de violence contre autrui.

C'est la lutte sanglante pour la reconnaissance.

engendrant le rapport de maîtrise � de servitude, qui apporte à l'homme la première liberté effective.

Ainsi, la liberté est négativité et çette liberté.

négativité ne s'actualise qu'en tant qu'acte négateur portant sur une autre conscience.

La liberté (ou« l'autonomie,.

de l'homme) est liée à la violence.

Il n'est pas de liberté sans violence; la liberté, pour s'affirmer, ·nie autrui et exige sa reconnaissance. Ce schéma.« libert6-négativité-violencc » a été repris par Sartre dans L'Être et le Néant.

Chez Sartre, la liberté se confond avec la négativité.

Elle est cette puissance que détient la conscience de néant_iser tout être; le pour-soi n'est pas, il existe et se néantise.

La conscience est libre : cela signifie qu'elle se place hors d'atteinte et se soustrait à l'en-soi.

Le pouvoir permanent de tout nier est inscrit dans l'être de l'homme, qui est transcendance et liberté irréduc­ tible.

Mais précisément, cette « liberté-négativité,.

ne peut s'actualiser sans violence réalisée sur autrui.

Car l'Autre peut me voler le monde, transcender· ma liberté.

Dès lors, ma liberté, pour se faire et se récupérer, va rechercher la mort de l'autre, exercer une puissance déchaînée contre autrui.

Tel est le thème célèbre de Huis-clos.

Dire« l'enfer, c'est- les autres"'• c'est affirmer que la liberté de chacun ne peut récupérer sa puissance qu'en extériorisant son pouvoir contre la présence d'autrui, qui transcende la transcendance humaine.

Comment échapper à cette violence contre l'au­ tre? La violence semble indépassable pour qui veut-affirmer sa liberté, puisque la présence d'autrui constitue uri obstacle au pour-soi.

D'où.... »

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