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La disparition du vote de classe

Publié le 26/05/2013

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Peut-on parler d'une disparition du vote de classe ? Le sociologue américain Paul Lazarsfeld disait « les gens pensent politiquement comme ils sont socialement �. Ce mod�le explicatif a dominé jusqu'aux années 1970. Lié à l'indice d'Alford, il part du principe que le clivage droite-gauche peut s'expliquer grâce à deux variables majeures que sont la classe sociale et la religion et met en avant l'effet décisif de la situation socioprofessionnelle d'un individu sur son vote. Le clivage général serait donc celui d'un vote de gauche ancré dans la classe ouvri�re et d'un vote de droite majoritaire dans les classes moyennes et supérieures. Cependant, depuis quelques années, on assiste à une certaine instabilité électorale qui remet en question cette théorie. Basée sur des rep�res idéologiques traditionnels, elle serait « incapable d'établir une tendance univoque et probante �. Cet affaiblissement de la relation entre vote et classe sociale pourrait être dû à l'évolution de la société. Les transformations qu'elle a subies, notamment le passage à l'�re postindustrielle, impliquent en effet une tertiarisation et une moyennisation de celle-ci. Ces changements peuvent être la cause d'une évolution du choix électoral qui s'individualiserait et s'autonomiserait. Les individus seraient ainsi plus enclins à voter selon leurs normes personnelles. Le vote de classe ne disparaitrait donc pas, il se serait tout simplement transformé. C'est pourquoi il est nécessaire d'analyser les caractéristiques de ces transfo...

« le clivage entre ouvriers et non -ouvriers et troisièmement le c livage entre le s travailleurs indépendants et les salariés. Il faut également lier ces cliva ges à la spécificité du vote d’extrême -droite. Le clivage public/privé pourrait s ’expliquer par une peur des fonctionnaires, majoritairement électeurs de gauche, de voir le service public « à la française » remis en cau se sous un go uvern ement de droite.

Le vote plutôt à droite des salari és du privé pourrait être lui le produit d’une rancœur , ceux -ci pensant qu ’ils sont défavorisés par rapport aux salariés du public, notamment au niveau de la retraire ou de la sécurité de l’emploi .

Pour ce qui est du clivage entre ouvriers et non -ouvriers, il faut tout d ’abord relever la baisse du vote ouvrier d e gauche .

Il pourrait être causé par une forme de désarroi provenant d’une classe socia le qui ne fai t plus confiance aux partis censés la représenter et à une transf orm ation des conditions de vie du monde ouvrier.

Celles -ci ont évoluées .

Du fait de la tertiarisation, ce sont désormais l ’isolement et la précarité qui dominent.

Les valeurs et traditions syndicales so nt de moins en moins présentent et avec leur perte de puissance, le vote de gauche diminue.

C ’est de cette situation que le Front National a réussi à tirer avantage.

Le FN a ainsi réussi à capter le ressentiment de ces individus et axe sa communication su r la défense des « petits » contre les « gros ».

Du peuple contre « l’establishment » (ou « système UMPS »).

C ’est pourquoi le FN fait de gros scores chez les populations qui, tradition nellement , votaient pour des partis comme le Parti Communiste Français (PCF). Les professions intermédiaires restent, elles, au cœur du vote de gauche.

Cela pourrait s’expliquer par l ’origine sociale populaire dont sont issus les individus qui compo sent cette catégorie socioprofessionnelle (CSP).

De plus, la lutte syndicale et l ’action collective de contestation est ancrée dans la tradition de ces classes qui restent sensibles aux valeurs de gauche .

Ceux qui sont propriétaires de leur outil de t ravail comme les agriculteurs, commerçants et chef s d’entreprises composent, le vo te de droite. Ils restent attachés au libre entreprenariat et à l ’initiative individuelle et peuvent se sentir menacés par la gauche, défenseuse des salariés et de l ’intervention de l ’État dans l ’économie. On ob serve ainsi que le clivage droite -gauche n ’a pas disparu, tout comme le vote de classe.

Ceux -ci se sont simplement déplacés sous l ’effet des nombreux changements p olitiques et de la structure socioprofessionnel le.

On ne peut pas dire qu ’il existe un modèle invariable et unique du vote de classe.

Celui -ci évolue au même titre que la société.

Cependant, il faut noter « l’exception Front National ».

Le FN s emble être le seul parti à rassembler ses électeurs au -delà de tout clivages et classes.

Peut -être parce qu’ils sont unis autour d ’un enjeu commun : la lutte contre l ’immigration.. »

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