Devoir de Philosophie

LA CRISE DE LA DÉMOCRATIE EN FRANCE (1932-1939) Introduction: La crise économique n'atteint la France qu'en 1931 et reste bénigne;...

Extrait du document

« LA CRISE DE LA DÉMOCRATIE EN FRANCE (1932-1939) Introduction: La crise économique n'atteint la France qu'en 1931 et reste bénigne; mais les réactions qu'elle suscite se combinent avec les prises de position provoquées par les crises politiques extérieures pour diviser le pays en clans dont l'affrontement ébranle le régime. 1.

La démocratie libérale en péri l (1932-1936). A.

La crise économique. - Dès 1930 baisse des prix agricoles, La vraie crise survient après la dépréciation de la livre et des monnaies solidaires : prix français surévalués, fléchissement des exportations, augmentation des impor­ tations. - Chute de la production industrielle; 270 000 chômeurs en 1932. - Balance des paiements déficitaire (baisse des revenus.

du tourisme et des capitaux). - Budget déséquilibré par diminution des recettes. B.

La crise politique. - Le Cartel des gauches, reconstitué, profite du malaise aux élec­ tions de mai 1932 : 327 députés radicaux et socialistes, 260 modérés. - Mais la crise oppose soclallstes - qui réclament la semaine de 40 heures, la nationalisation des chemins de fer, des assurances, des usines de guerre, l'augmentation du pouvoir d'achat - et radi­ caux - qui, obnubilés par le déficit budgétaire, recherchent des éco­ nomies (prélèvement sur les traitements).

Donc pas de majorité durable à gauche. - Cascade de ministères radicaux (Herriot, Paul Boncour, Daladier, Sarraut, Chautemps) laborieusement constitués, vite renversés. C.

Le 6 février 1934. - L'inefficacité de gouvernements éphémères, qui ne changent que de président, exaspère la population touchée par le chômage discrédit du régime parlementaire. - La droite, inquiétée, comme en 1924, par la dépendance des radi­ caux à l'égard des socialistes, exploite ce discrédit : Tardieu réclame une "réforme de l'État" pour dégager l'exécutif de la tutelle parle­ mentaire; le Petit Parisien, Gringoire endoctrinent leurs lecteurs. - Parallèlement, à l'imitation du fascisme, du nazisme, des "ligues'" militairement organisées et plus ou moins armées, paradent et menacent d'imposer un pouvoir fort : Croix de Feu du colonel de la Rocque, anciens combattants modérés ou conservateurs émus par l'inaction gouvernementale, les ravages de la crise, l'affaiblissement de la France, les progrès du communisme; Jeunesses Patriotes, Solidarité française, Camelots du roi, plus directement inspirés de Mussolini et de Hitler.

Cependant le "fascisme" français n'est, en général, qu'une forme d'action, rajeunie, virilisée, et soutenue par les milieux financiers, de la droite traditionneUe (jadis boulangists ou antidreyfusarde} antiparlementaire, antilibérale par tempérament et par intérêt plus que par doctrine, maintenant anticommuniste. - Prétexte de l'offensive contre l.

e régime : le scandale Stavisky, qui entraîne la démission de Chautemps, remplacé par Daladier. 6 février 1934 : marche des ligues sur la Chambre, brisée par les gardes mobiles (20 morts, 200 blessés).

Impressionné, Daladier démissionne, malgré le soutien du Parlement.

. D.

L'amortissement du choc (1934-1936). Mais le régime tient : grève générale "antifasciste" organisée par la C.G,T.

le 12 février; regroupement des modérés et des radicaux autour de Doumergue en un gouvernement d"'Union nationale" sans socialistes (Herriot, Tardieu, maréchal Pétain), qui enterre la réforme de l'État annoncée à grand fracas pour apaiser les ligues. - Doumergue, abandonné par .les radicaux qui le suspectent d'a\,lto­ ritarisme, se retire (8 nov.).

Après un cabinet Flandin, Laval (mai 1935) revient au vrai problème, la crise, qui empire, et tente une déflation (baisse autoritaire des prix, des revenus et des salaires de 10 %, qui diminue les.

prix à l'exportation sans .modifier les rapports de valeur à l'intérieur; économies, lutte contre le chômage), qui réussi­ rait peut-être si les radicaux, préoccupés des élections, ne refu­ saient de le suivre. Son successeur, Sarraut (janv.

1936), attend les élections. Il.

Le Front populaire (1936-1937). A.

Sa formation. - Fait neuf : pour "barrer la route au fascisme", les communistes offrent leur alliance aux partis de gauche "embourgeoisés", socia­ listes et radicaux, sur les instructions de Staline (M.

Thorez à Moscou, mai 1934), qui tire la leçon de l'aventure allemande (le parti commu­ niste, qui a affaibli la république de Weimar .par son opposition sys­ tématique, a été la première victime de Hitler). - Daladier, malgré Herriot, et Blum acceptent : formation du Front populaire (défilé du 14 julllet·1935, fusion C.G.T./C.G.T.U.

au Congrès de Touloüse, mars 1936). - Campagne électorale contre l'impopulaire déflation ("décrets­ lois de misère"), le fascisme (qui "ne passera pas").

l'oligarchie (des "200 familles"), pour "le pain, la paix, la liberté". - Victoire assurée par la discipline de vote : 386 sièges (72 comm., 149 S.F.I.O., 109 rad., 56 divers); modérés : 222. B.

Les réalisations du ministère Léon Blum (4 juin 193620 juin 1937). Blum forme un cabinet radical et socialiste; refus des communistes de participer.

Double programme : - reconstruction sociale, amélioration de la condition ouvrière; - lutte contre la crise par l'augmentation du pouvoir d'achat et le rajustement de la production à la consommation (t:f.

New Deal). ■ Accords Matignon (7 juin) entre représentants patronaux et ouvriers réunis à la présidence du conseil (Hôtel Matignon) : élaboration de conventions collectives fixant par secteurs professionnels les condi­ tions du travail (salaires.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓