La condition féminine en Egypte
Publié le 02/10/2018
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En Égypte, un papyrus grec en atteste la pratique en 162 avant J.-C. Mais son origine reste obscure. L'excision touche 90 % des femmes dans les banlieues pauvres du Caire et un pourcentage encore plus élevé dans les campagnes. Une étude démographique et sanitaire menée en 1995 par le ministère de la Santé indique que 82 % des Égyptiennes considèrent l'excision comme une « bonne » tradition (56,5 % parmi les femmes ayant fait des études secondaires contre 93, 1 % chez celles qui n'ont pas d'instrucDES LENDEMAINS QUI DÉCHANTENT ? Aujourd'hui, beaucoup d'Égyptiennes sont découragées, tion). L'Organisation de défense des droits de l'homme égyptienne (ODHE) a mené en 1996 une campagne visant à sensibiliser les femmes à ce sujet. Pratiquée sur les fillettes entre sept et dix ans, et le plus souvent par la daya (matrone locale), l'excision peut avoir des conséquences désastreuses, telles que hémorragies, infections, décès par tétanos, sans compter les complications d'ordre obstétrique. C'est en vain que l'Égypte a interdit en 1959 l'excision non médicalisée : les coutumes ne changent pas. Récemment, le ministère de la Santé a interdit aux hôpitaux et aux cliniques de la pratiquer, mais des avocats et des médecins islamistes accusent les instances gouvernementales de violer les préceptes de l'islam.
Si l'Égypte fut un pays pionnier en mat ière de féminisme dans les premières décennies du xxe siècle, la condit ion des femmes n'y est aujourd'hui guère plus enviable que dans le reste du monde arabe. Seules les femmes des classes supérieures se sont plus ou moins libérées des diktats d'une société que les valeurs traditionnelles écrasent encore de tout leur poids.
«
torisation écrite de leur mari
pour renouveler un passeport
ou quitter le terr ito ire ; il est
légal pour un homme d'inter
dire à son épouse de travail
ler
; la polygamie est autori
sée ...
Les progrès réal i sés
dans le domaine de la vie pu
blique se heurtent à l'immo
bilisme
qui pèse s ur le statut
privé de la femme .
Les tenta
tives de réforme du
droit de
la famille se sont toujours
heurtées à des résistances.
En
1974, le ministère des Affai
res sociales soulève des mou
vements de protestat i
on en
cherchant à
limiter le droit à
la polygamie .
En 1979, pour
tant, est instaurée la loi Jiha - ne
(d'après
le prénom de Ma
dame
Sadate, qu i en est l'in s
tigatrice) , qui am éliore lesta
tut de la femme répudiée .
Azharistes
et Frères musul
mans la combattront jusqu'à
ce qu'elle finisse par être abro
gée en
1985 .
Les inégalités
sociales
C
ette inf é rio r ité du statut
personnel de la femme
est criante parmi
la popula
tion très pauvre des villes, et
plus encore dans les campa
gnes .
Car les dramatiques in
égali tés qui caractér isent la
société égyptienne sont, avec
le conservat i sme religieux, un
de s facteurs essentiels de la
faible
progression des idées
fém inistes dans
le pays.
La
jeune fellaha ne connaît que
le mariage arrangé par ses
parents, puis les grossesses
qu i se succèdent , les travaux
domestiques
et souvent l'as
servissement à l'autorité de
sa be lle - famille .
La loi qui fixe
l'âge du mariage à seize ans
pour
les filles n'empêche pas
de marier des enfants de trei
ze ou quatorze ans, la plu
part n 'ayant aucun certificat
de nais sance spécifi
ant leur
âge .
L'obsess ion de la virginité et la
hanti se de s rapports sex uels
en dehors du mariage favori
sent , à
la campagne comme
en
ville, la pratique des « cri
mes d'honneur », assassinats
de jeunes femmes par un
homme de
leur famille ; lors
que le meurtrier pas se devant
les tribunau x (ce qui n'est pas
toujours
l e cas), i l s'e n ti re
souvent à bon compte .
L es
mères célibataires, qui n'ont
aucun statut juridique, peu
vent être recueillie s le temps
de
leur grosses se dans des
centres d'hébergement, ma is ,
à
la naissan ce de l'enfant ,
doivent l'abandonner à l'as
sistance publique .
Il leur faut
ensuite se marier rapide
ment , car le célibat est honni .
Une pratique cruelle
E
n Égypte , qui fait partie
de
la quarantaine de p ays
d'Afrique où cette coutume
est
appliquée, 75 % des fem
mes
sont e xcisées .
Ce rite
sexuel ne fait pas partie des
prescr iptions du Coran ; il est
d'ailleurs ignor é de s pays du
Maghreb et en Arab ie Saou
dite , alors que les paysannes.
»
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