LA CHINE Les événeme�ts de juin 1989 ont amené une fois de plus le monde entier à s'interroger sur l'avenir...
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LA
CHINE
Les événeme�ts de juin 1989 ont amené une fois de plus le monde entier à s'interroger
sur l'avenir de cet Etat géant Il est difficile d'en évaluer les effets tant la situation actuelle de la
Chine révèle de graves contradictions.
UNE SITUATION ANGOISSANTE
Les Chinois disposent de 7 % de la SAU (surface agricole utili
sée) mondiale, alors qu'ils représentent 22 % de la population
mondiale.
Les très gros efforts faits depuis la révolution (1949)
n'ont pas permis d'élever la quantité de céréales par an et par
habitant qui reste dangereusement proche de la ration mini
male : 250 à 300 kg (céréales non décortiquées).
L'approvision
nement des villes tend à se détériorer, depuis 1965.
C'est dans ce
contexte que se comprend la décollectivisation de l'agriculture,
bien que le terme ne soit pas employé en Chine même.
LES STRUCTURES MAOÏSTES ABANDONNÉES
Les dirigeants qui ont succédé aux maoïstes depuis 1979 ont mis
fin au système des communes populaires.
Instituées vers 1958,
mises en sommeil après la grande famine du Grand Bond en
avant (1961-1962), puis ressuscitées par la Révolution culturelle
(1966-1976), les communes populaires (53 000 en 1976 avec en
moyenne trois mille familles chacune) devaient se suffire à elles
même pour l'administration locale, l'alimentation et même pour
l'acier (expérience des petits hauts fourneaux).
On prônait alors
le «tout collectif»; et le «tout axer sur les céréales».
Au cours de la même période ont été lancés des aménagements
qui mobilisèrent des millions de travailleurs sur de gigantesques
chantiers : extension des surfaces cultivées, Irrigation passée
de 0,3 à 25 millions d'ha, production d'électricité de 50 millions
de kwh en 1952 à 25 milliards en 1978.
LE NOUVEAU SYSTÈME
(DIT « DE RESPONSABILISATION »)
■ Il se met en place dès 1979.
Les familles ont la responsabilité
de la production sur une terre qui leur est confiée par
contrats d'une durée de quinze ans passés avec l'État.
Leurs sur
plus peuvent être vendus sur le marché libre.
Le revenu familial
dépend directement de la quantité et de la qualité du travail
fourni et des possibilités de commercialisation.
■ Les résultats économiques sont positifs : 304 millions de
tonnes de céréales en 1978, 407 en 1984, 379 en 1985.
C'est
d'autant plus intéressant qu'en même temps, les productions se
sont diversifiées (on s'éloigne du «tout céréales»).
Les paysans,
fort critiques vis-à-vis de la collectivisation («Que l'on travaille
peu ou beaucoup, bien ou mal, on gagne la même chose.») ont
accepté en masse ces contrats.
■ Les orientations nouvelles ne sont pas sans risques.
Certains
travaux collectifs sont abusivement négligés notamment l'entre
tien des ouvrages hydrauliques, vitaux en Chine orientale où
sévit une très grande irrégularité des pluies d'une année à l'autre.
Sur les 300 millions d'agriculteurs, un tiers seulement serait réel
lement efficace.
Que se passera-t-il si un très fort exode rural se
déclenche au sein d'une paysannerie incroyablement nombreuse
(78 o/o de la population totale réside à la campagne)l
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► le risque de surpopulation
Mao Zedong a longtemps sous-estimé le risque de surpopulation.
Les premières
mesures antlnatalistes ne sont intervenues qu'en 1971.
Les nouveaux dirigeants
sont convaincus de l'extrême gravité de la situation et ils n'autorisent plus
qu'un enfant par couple (1980): dès 1982 (recensement général), la fécondité
est tombée à moins de 1,5 enfant par couple en zone urbaine.
Sera-t-il pos
sible de faire respecter durablement une pareille décision 1
Dans les campagnes, cette mesure va à l'encontre de ce que
peuvent désirer les paysans dans le nouveau système de res
ponsabilisation; une nombreuse descendance pour la retraite et
comme main-d'œuvre à bon marché - de préférence quelques
solides gaillards.
En août 1987, il a été autorisé un second enfant
dans les campagnes à condition que le premier soit une fille.
Quoiqu'il en soit, et même si des provinces entières «fraudent»,
en sous-estimant le nombre des naissances, la Chine s'apprête à
connaître ce qui va être le plus rapide vieillissement de l'histoire.
► la croissance démographique se poursuit
■ La masse des naissances intervenues entre 1949 et 1979 fait
qu'aujourd'hui 700 millions de Chinois ont moins de 34 ans.
Le
nombre même des jeunes adultes ne permet pas d'espérer une
stabilisation de la population totale entre 1,3 et 1,4 milliard
d'habitants vers 2050.
Mais il comporte aussi des aspects favo
rables pour le développement du pays, à commencer par une
forte proportion de jeunes adultes.
■ La Chine risque de ne pas en tirer tout le bénéfice dans la
mesure où elle souffre de graves déficiences dans le domaine
de l'éducation.
Le fonctionnement de l'enseignement supérieur
a été complètement Interrompu pendant la révolution culturelle
(1966-1976) et de nombreux cadres ont émigré.
Le nombre
d'étudiants est aujourd'hui encore très faible (1 % des 20-24 ans,
contre 9 o/o en Inde, 30 % au Japon, 56 % aux États-Unis).
la Chine a envoyé plusieurs milliers d'étudiants en formation à
l'étranger.
la répression qui frappe le milieu étudiant et univer
sitaire constitue un risque considérable de sécession de l'intelli
gence et d'émigration massive des «cerveaux».
► la population active
■ La répartition de la population par secteur fait apparaître que
les services sont très peu développés : 13 o/o de la population
active contre 13 % dans l'industrie, et 74 o/o dans l'agriculture,
laquelle compte....
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