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CONCLUSION
Après un tel parcours, est-il possible de dégager une leçon ? De
toute évidence, celle-ci ne saurait porter sur les contenus doctrinaux
analysés ici.
Il est clair, en effet, que si l'on peut légitimement noter
que la pensée chrétienne naissante s'inspire de l'Héllénisme, que la
philosophie de l'Islam classique s'alimente abondamment aux
sources grecques, qu'elle transmet à Thomas d'Aquin, qu'avec
Augustin s'institue une vision unitaire de l'histoire inspirée lointainement du platonisme, on ne saurait considérer avec sérieux que ce
qui vient après conserve ce qui a été établi avant, en y ajoutant des
éléments nouveaux.
Il n'y a pas d'histoire cumulative de la pensée
philosophique.
Il n'est guère plus raisonnable de concevoir que
cette accumulation est dialectique - au sens où, du confli! des
doctrines, surgiraient des dépassements unissant de manière originale ce qu'il y a de fructueux dans les parties en présence.
On ne
peut même pas, comme l'espérait Victor Cousin, maître de l'enseignement philosophique en France au siècle dernier, construire des
sortes de lieux communs philosophiques regroupant les notions qui
se retrouvent le plus généralement dans les œuvres de la plupart des
penseurs.
Ainsi donc, quand au savoir positif, il faut y renoncer.
Et
renoncer à l'idée que Platon a bien parlé des Idées, Aristote de
l'Ame et Thomas de Dieu, et qu'on peut, dès lors, mettre leurs
leçons les unes à côté des autres : la théorie aristotélicienne de
l'Ame exclut la théorie platonicienne des Idées et l'une et l'autre
perdent toute signification si on les intègre à la conception thomiste
de Dieu.
Le constat est décevant pour qui a le projet d'entasser les
connaissances afin d'accroître son capital.
Et peut-être est-cela
précisément qui est important.
Hormis le fait, sans ces~e souligné
r
LA PHILOSOPHIE I
par les philosophes de I' Antiquité, que la connaissai1cc comme telle
est un plaisir et une richesse, qu'elle n'a d'autre profit que la
jouis·sance actuelle qu'on en tire, perspective reprise par nombre de
philosophes chrétiens qui considèrent que la recherche de la vérité
·est un hommage rendu par la créature à son créateur et comme
« une prière naturelle » faite à Dieu, la lecture de ces philosophies
passées montre que les hommes, les sociétés humaines ne parviennent pas à se satisfaire de leur.
simple survie et de leur seul
fonctionnement, qu'ils veulent aussi la légitimation de cc qu ïls
éprouvent, de ce qu'ils disent, de ce qu ïls font.
Les mythes dr,s
sociétés dites (sottement) primitives, les cosmothéolo~es dr,s grands
empires (chinois, indiens, égyptiens ..
.-).
les récits épiques des
sociétés guerrières répondent aussi à cette exigence.
.
Il se trouve qu'à la suite de rencontres exceptionnelles.
les Gr:ecs· ·
orit inventé un type de réponse-:-- le Savoir/sagesse dont Platon a
défini pour la première fois le projet et....
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