Jncidis in Scyllam, cupiens vitare Charybdim Tomber en Scylla en voulant éviter Charybde Ce vers célèbre, répertorié par Walther 12189,...
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Jncidis in Scyllam, cupiens vitare Charybdim
Tomber en Scylla en voulant éviter Charybde
Ce vers célèbre, répertorié par Walther 12189, est emprunté à un poète
du quatorzième siècle, Gautier de Châtillon (Alexandreis, 5, 301 ), et il
correspond parfaitement à l'adage grec T~v Xcipup6Lv ÈK4>vywv Tfj
IKuÀÀIJ tr€pLf1TECJEV, attesté par Apostolius ( 16, 49).
Cette sentence fait
allusion à un passage maritime particulièrement dangereux pour les
marins, le détroit de Messine, où les navires avaient à éviter deux dangers : les tourbillons de la côte sicilienne (Charybde) et le récif de la
côte calabraise (Scylla); dans l'imaginaire populaire Charybde devint
un monstre qui engloutissait tout (et sur le plan proverbial, il désignait une personne extrêmement vorace, tant au sens propre qu'au
;ens figuré, cf.
par exemple, Aristophane, les Cavaliers, 248 ;
Alciphron, Ep., 1, 6 ; Cicéron, Philippiques., 2, 27, 67 ; De oratore, 3,
41.
163 et Horace, Carm., 1, 2 7..
19 [où l'appellation désigne une
tèmme qui fait souffrir son amant]), et Scylla était représenté comme
un être mi-femme, mi-animal (Charybde et Scylla sont ainsi cités aux
côtés d'autres monstres par Anaxilas, fr.
22, 4 K.-A.).
Ce passage
maritime dut également sa célébrité à Homère, car Ulysse dut affronter les dangers de ce détroit dans l'Odyssée (cf.
12, 85 sq.
), détroit qui
tinit par désigner de façon topique une situation particulièrement
délicate, un état précaire et dangereux entre deux périls présentant
autant de risques l'un que l'autre (cf.
par exemple, Libanios., Ep., 746
[ 10, 673, 12 sq.
Fôrster] ; Grégoire de Nazianze, Carm., 61, 148 ;
Or., 3, 92 D.
; Eustathe, Opuscula, 305, 80-83 ; Excerpta poetica, in
Anecdota Parisiensia, 4, 288, 1).
Mais l'expression de Gautier de
Châtillon connaissait déjà des précédents dans la littérature antique;
cf'".
par exemple, Cicéron, ln Jlerrem actio secunda, 5, 56, 146;
Virgile, Enéide, 3., 420-423 : saint Jérôme, Ep., 14, 6 ; 125, 2 ; 130, 7
(notre expression, comme chez d'autres auteurs....
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