Jean-Marie Gustave Le Clézio ou /'Ecriture investigatrice Le Prix Théophraste Renaudot révélait en 1963 le premier roman d'un jeune Niçois...
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Jean-Marie Gustave
Le
Clézio
ou /'Ecriture investigatrice
Le Prix Théophraste Renaudot révélait en 1963 le premier
roman d'un jeune Niçois beau et discret: le Procès-Verbal.
Depuis, J.-M.
G.
Le Clézio n'a cessé d'écrire et il s'impose
comme l'un des écrivains majeurs de sa génération.
Partagé entre sa carrière de professeur qui l'entraîne à
l'étranger et ses voyages il vit à l'écart des modes
littéraires.
L'homme contemporain
A la publication du Procès-Verbal, on a voulu lui trouver
des attaches: tantôt le Nouveau roman, parce que Le
Clézio dédaigne les formes traditionnelles; tantôt des
poètes comme William Blake, Lautréamont ou Rimbaud,
en raison du lyrisme anticonformiste de son écriture.
Mais
Le Clézio est un indépendant qui ne se laisse guider que
par son écriture personnelle.
Il voit en elle un moyen de
libérer l'univers qui nous habite.
Chacun de ses livres
raconte une prise de conscience de l'homme moderne
confronté avec sa propre civilisation.
Le héros du Procès-Verbal est une sorte de prophète
qui s'est retiré dans une maison abandonnée.
Il y fait
l'expérience de « l'extase matérialiste» : il s'identifie à son
environnement; il devient plage, objet ou animal.
Il perçoit
en même temps la simultanéité des choses et leur contenu
d'éternité.
Mais, victime de son imagination, il sera interné
par les hommes qui se méfient des mirages et des
voyants.
L'écriture à l'état brut
On a parlé, à propos de Le Clézio, de « métaphysique
fiction», parce qu'il trace dans ses récits l'itinéraire des
sensations étouffées plus que des réseaux de sentiments
ou d'idées clairement perçus.
Seule l'écriture investigatrice
« qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec
minutie, avec profondeur, qui s'agrippe, qui travaille la
réalité sans complaisance», seule cette écriture libératrice
peut faire surgir du néant les sourdes rumeurs de l'homme
aux prises avec un univers tragique.....
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