Israël 2001-2002: Destruction des institutions de l'Autorité palestinienne À bien des égards, l'année 2001-2002 aura été la plus terrible dans...
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Israël 2001-2002: Destruction des institutions de l'Autorité palestinienne
À bien des égards, l'année 2001-2002 aura été la plus terrible dans l'histoire
tourmentée des relations entre Israéliens et Palestiniens.
Le feu vert donné par
le président américain, George W.
Bush, au Premier ministre israélien, le
général Ariel Sharon («un homme de paix», selon son expression), et à ses
généraux pour agir à leur gré dans les territoires palestiniens a été la
principale cause de cette crise sans précédent en Terre sainte.
La «guerre contre le terrorisme», à savoir contre l'intifada dont le but était
de mettre fin à l'occupation et à la colonisation des Territoires occupés, est
devenue très vite une campagne ouverte dirigée contre l'Autorité nationale
palestinienne et ses institutions.
Il s'agissait en effet d'une guerre écrasant
tout un peuple sans moyens de se défendre, face à une armée hypersophistiquée,
l'une des plus puissantes au monde, qui utilisait de considérables moyens tout
en violant constamment les conventions internationales.
La colonisation des
Territoires occupés s'est accélérée sous le gouvernement Sharon.
Pour le Premier
ministre, il s'agissait de défendre la patrie.
Il ne voyait, selon ses dires,
aucune différence entre Tel-Aviv et Netsarim, une minuscule colonie isolée dans
la bande de Gaza.
Oublier les accords d'Oslo
Au printemps 2002, A.
Sharon a pratiquement mis fin aux accords d'Oslo, seule
base de règlement de paix entre Palestiniens et Israéliens.
Le plan qu'il
entendait leur substituer, à la satisfaction de la droite nationaliste au
pouvoir, visait à détruire l'Autorité palestinienne et à créer dans les
Territoires des enclaves isolées les unes des autres, à la tête desquelles il
placerait des Palestiniens collaborateurs.
L'intention de remplacer par une
nouvelle direction palestinienne celle démocratiquement élue en janvier 1996,
sous supervision de quelque 700 observateurs du monde entier, est apparue comme
un acte colonialiste exemplaire.
A.
Sharon avait d'ailleurs essayé, vingt ans
plus tôt, à la veille de l'intervention qu'il allait lancer au Liban, de le
réaliser, mais en vain.
Une fois élu en février 2001, A.
Sharon a fait détruire, en guise de
représailles pour les attentats-suicides de «kamikazes» palestiniens contre des
militaires, des colons et des civils israéliens, une grande partie des
infrastructures de l'Autorité palestinienne.
En été 2002, presque tous les
centres, les bureaux et les casernes des différentes institutions de sécurité
étaient déjà détruits.
Des commandants de ces forces ainsi que de l'intifada ont
été arrêtés et plusieurs tués.
Des leaders politiques ont été sommairement
exécutés.
Ce fut le cas du secrétaire général du Front populaire de libération
de la Palestine (FPLP), Abu Ali Mustafa, une figure historique du mouvement
national palestinien, tué dans son bureau à Ramallah par un missile
d'hélicoptère Apache.
Le FPLP a réagi en tuant à Jérusalem le ministre israélien
du Tourisme, Réhavam Zeevi, chef d'un parti fascisant, Moledet, prônant
l'expulsion des habitants arabes de la Palestine.
Pour délégitimer l'Autorité palestinienne, le général Sharon a attaqué
systématiquement son président, Yasser Arafat, en déclarant non seulement qu'il
n'était plus un partenaire d'Israël mais qu'il était un «chef terroriste».
Il a
ordonné à toute personnalité officielle de couper tout contact avec lui.
À la
suite de chaque attentat palestinien, avant que les auteurs ne soient connus, le
Premier ministre a systématiquement dénoncé la responsabilité de Y.
Arafat.
En
décembre 2001, il a interdit au président de l'Autorité palestinienne de quitter
la ville autonome de Ramallah, ce qui l'a empêché, par exemple, d'assister à la
messe de minuit de Noël à Bethléem : sa chaise habituelle dans l'église de la
Nativité était couverte d'un keffieh.
Y.
Arafat n'a pas non plus pu se rendre au
«sommet» de la Ligue des États arabes à Beyrouth, en mars 2002.
Humilier Yasser Arafat
Lorsque l'armée israélienne a envahi toute la Cisjordanie le 29 mars 2002, en
représailles à un attentat meurtrier d'un «kamikaze» islamiste du Hamas en
Israël (29 morts) - attentat condamné par Y.
Arafat -, celui-ci est devenu
prisonnier sous ordres de A.
Sharon dans deux chambres de son bureau du quartier
général, à Ramallah.
Le raïs (président) a subi, pendant cette «arrestation» qui
a duré environ trois mois, toutes sortes de harcèlements et d'humiliations
(interruptions fréquentes de l'eau, de l'électricité, du téléphone).
Le
gouvernement Sharon a plusieurs fois connu des débats invraisemblables
concernant l'expulsion - ou même l'assassinat - du leader palestinien.
L'assaut donné à toutes les villes, villages et camps de réfugiés en
Cisjordanie, fin mars 2002 (opération Rempart), était destiné à semer la terreur
parmi la population palestinienne.
Pendant plus d'un mois, les soldats....
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