Irlande 1996-1997 En 1997, la scène politique irlandaise a été dominée par les élections anticipées du 6 juin, qui ont...
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Irlande 1996-1997
En 1997, la scène politique irlandaise a été dominée par les élections
anticipées du 6 juin, qui ont amené au pouvoir, pour la première fois depuis la
création de l'État d'Irlande (1922), une coalition gouvernementale minoritaire,
menée par Bertie Ahern, leader du plus important parti irlandais, le Fianna Fail
(populiste, centre droit).
John Bruton, le Premier ministre (taoiseach) sortant,
à la tête de la coalition "arc-en-ciel" réunissant son parti, le Fine Gael
(centre droit), le Parti travailliste (Labour) et la Gauche démocrate
(ex-communistes), avait appelé à devancer d'un an le calendrier électoral, dans
l'espoir de toucher les bénéfices de la croissance record qu'a connue le "tigre
celtique" (7% en 1996 et une moyenne de 5% prévue pour la décennie à venir).
Cette dernière a propulsé le PIB par habitant irlandais (18 700 dollars) à la
hauteur de celui du Royaume-Uni (18 500).
Pour la première fois en 1996,
l'immigration a dépassé l'émigration, rompant avec une dynamique inverse vieille
de deux siècles.
Le changement de gouvernement n'a pas infléchi le vigoureux soutien irlandais à
l'Union européenne (UE), que Dublin a présidée durant le second semestre 1996.
L'Irlande était d'ailleurs, en 1996, parmi les quelques États membres de l'UE à
satisfaire aux critères de convergence économique de Maastricht sur l'Union
économique et monétaire.
La défaite de la coalition sortante semblait devoir être imputée notamment au
scandale financier qui avait contraint Michael Lowry, ministre des Transports,
de l'Énergie et des Télécommunications, à démissionner du gouvernement et à
quitter le Fine Gael, après avoir été accusé d'avoir perçu 300 000 livres
irlandaises de l'homme d'affaires Ben Dunne pour l'agrandissement de sa
propriété.
L'autre explication de cette défaite est la désaffection du fonds
électoral des deux partis de gauche du gouvernement, accusés par leur base de
népotisme et de revirement à droite.
La rigidité du système électoral reposant sur la proportionnelle intégrale rend
très difficile une direction du pays aux coudées franches.
Ainsi le Fianna Fail
est-il passé très près de la majorité, sans l'obtenir (77 sièges, pour 83 requis
sur les 166 que compte le Dail, chambre basse du Parlement).
B.
Ahern a donc dû
former un gouvernement de coalition avec les Démocrates libéraux, une formation
issue d'une scission avec le Fianna Fail, et a nommé leur chef, Mary Harney,
vice-Premier ministre (n° 2 du gouvernement).
Il devait également, pour rester
au pouvoir, se conserver les bonnes grâces de six députés non apparentés et des
deux représentants de l'Alliance verte.
B.
Ahern s'est engagé à ne pas demander son soutien à Caoimhghin O'Caolain,
premier membre du Sinn Féin (aile politique de l'Armée républicaine irlandaise IRA) qui ait accepté de siéger au Parlement.
Ce dernier a en effet remporté les
élections dans l'une des circonscriptions de la province d'Ulster, en République
d'Irlande, celle de Cavan-Monaghan.
L'Irlande du....
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