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Iran 1983-1984 La succession engagée L'année 1982 s'était terminée en Iran avec l'élection de la deuxième assemblée des experts composée...

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« Iran 1983-1984 La succession engagée L'année 1982 s'était terminée en Iran avec l'élection de la deuxième assemblée des experts composée de 83 religieux chargés de désigner, le moment venu, le Faghih qui devrait succéder à l'imam Khomeiny.

L'année 1984 a commencé avec les élections de la seconde Assemblée consultative islamique (Madjlis Shorayeh Eslami).

Celle-ci était chargée de légiférer, mais sous la surveillance du Faghih.

En juin 1979, pour l'élection de la première assemblée des experts, chargée d'élaborer la Constitution, on comptait plus de 3 800 candidats.

Pour la seconde, il n'en restait que 148: non seulement l'éligibilité était réservée aux religieux mais la plus grande partie des représentants des courants religieux chiites ont refusé ou se sont vu refuser le droit de se présenter.

Sur les 148 candidats, seuls ont été élus 69 anciens élèves de Khomeiny, appartenant au cercle de ses derniers fidèles et cumulant déjà d'autres poste clés. Cette assemblée a tenu sa première session du 15 juillet au 14 août 1983.

Au cours de cette session, elle s'est contentée de recevoir le testament scellé de l'ayatollah, qui ne doit être ouvert qu'après sa mort.

Mais l'ayatollah Hossein Ali Montazeri présenté dans la propagande officielle comme "le fruit de la vie de l'imam et l'espoir de l'Ummah" était déjà considéré comme son dauphin.

Une partie des attributions de l'imam lui a d'ailleurs déjà été conférée: la supervision du pouvoir judiciaire, la surveillance des universités, le contrôle du haut patronage des gardiens de la Révolution, de la haute direction des écoles religieuses de la ville de Qom et du conseil central des imams de la prière du vendredi, qui joue un rôle considérable dans la vie du pays. Cette volonté d'assurer d'avance la succession du "guide fondateur de la République islamique" n'a pas été sans difficultés.

En effet, l'imam Khomeiny, malgré ses 85 ans, a continué d'intervenir pour décider et arbitrer les différentes questions et est apparu en 1983 plus que jamais comme la pièce maîtresse du régime qu'il a instauré ; et son dauphin ne bénéficiait ni de son charisme, ni de son autorité politique.

Ainsi, c'est l'imam qui a eu le dernier mot dans des problèmes aussi divers que la poursuite de la guerre sans fin et meurtrière avec l'Irak, la suppression de l'interdit religieux sur la consommation du caviar (imposée pour des raisons économiques) ou celle de l'interdit religieux des autopsies pour les besoins, cette fois, de la propagande contre l'utilisation par l'Irak des armes chimiques (les salles d'anatomie des hôpitaux et des facultés en ont profité pour rouvrir leurs portes après quatre années de fermeture). Une classe politique fermée L'adoption de lois définissant les divers statuts des organisations révolutionnaires a ébauché une solution au problème majeur qui avait paralysé l'administration et le gouvernement sous Bazargan et Bani Sadr.

L'intégration de ces organismes à l'appareil d'État s'est traduite par une très forte augmentation du nombre des fonctionnaires, qui a presque doublé depuis la chute du Chah, passant de près de 900 000 à près de 1,7 million en 1984 (du coup, les dépenses courantes de l'État sont passées à 2 672 milliards de rials dans le budget de 1983-84, sur un total de dépenses de 4 042 milliards).

Mais ce travail législatif n'a pu être fait en ce qui concerne la réforme agraire, la définition du domaine du secteur privé, la nationalisation du commerce extérieur, la législation du travail et de la Sécurité sociale, questions restées en suspens à cause de l'opposition du puissant Conseil de surveillance de la Constitution. En février 1984, une nouvelle loi électorale a été votée à la veille des élections de la deuxième législature.

Elle a limité considérablement les possibilités de candidature et de propagande électorale en renforçant les pouvoirs du ministère de l'Intérieur, du Conseil de surveillance de la Constitution et des services de renseignement.

L'article 51 de cette loi impose ainsi à tout candidat d'obtenir l'aval de six organismes différents de contrôle et de renseignement! Mais plus encore que cette loi, c'est l'évolution politique d'ensemble et l'élimination successive des divers courants et tendances qui ont dominé le climat des élections.

L'ensemble des partis et des groupes politiques du pays, à l'exception de ceux au pouvoir, a de ce fait appelé au boycottage (le dernier de ces groupes, muselé, mais encore toléré dans l'enceinte du Parlement, était le Mouvement de libération de l'Iran de Bazargan).

Les résultats du premier tour des élections ont montré un renforcement de la position du président du Parlement, l'Hadjatol-Eslam Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, qui a monté dans la hiérarchie du régime et a tenté d'occuper la place restée vide après la mort de Behechti dans l'explosion du siège du Parti de la République islamique (PRI) en juin 1981. Cette reprise en main de l'administration et du Parlement est allée de pair avec la réorganisation de l'appareil judiciaire islamique.

Au cours de l'année 1983, divers statuts des juridictions islamiques ont été mis en place: la nouvelle Cour de cassation est entrée en fonctions en juin 1983 ; et en janvier 1984, à la suite de la démission du procureur général de la Révolution, ce poste a été supprimé.

Cette suppression n'a pas empêché les parquets et tribunaux révolutionnaires de continuer leur travail de répression de toute opposition. Des milliers de membres et de sympathisants du parti Toudeh (communiste pro-soviétique) et de ses alliés ont rejoint les rangs des dizaines de milliers d'opposants déjà condamnés à l'exil, à la clandestinité et victimes de la répression.

Soulignant la difficulté de recueillir des informations précises, Amnesty International a estimé dans son rapport 1983 à plus de 5 000 le nombre des exécutions depuis février 1979.

L'organisation des Modjahedines du peuple, pour sa part, a chiffré à plus.... »

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