Irak 2001-2002 De l'échec des sanctions «intelligentes» à l'«axe du mal» En Irak, la dixième année après la seconde guerre...
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Irak 2001-2002
De l'échec des sanctions «intelligentes» à l'«axe du mal»
En Irak, la dixième année après la seconde guerre du Golfe (1991) a été dominée
par les attentats du 11 septembre aux États-Unis et par la guerre contre les
taliban en Afghanistan.
Depuis le rejet par Bagdad en 1999 de la résolution 1284 de l'ONU qui proposait
à l'Irak une suspension des sanctions en échange du retour des inspecteurs de
l'ONU chargés de contrôler le désarmement du pays et expulsés le 16 décembre
1998, il n'y avait plus de politique internationale claire concernant l'avenir
des sanctions (embargo notamment) et du contrôle de l'armement irakien.
L'échec
des «sanctions intelligentes» (notion introduite par la nouvelle administration
américaine en 2001) qui prétendaient viser le seul régime irakien et non plus la
population irakienne a été consacré par la reconduction technique pour cinq
mois, le 3 juillet 2001, du programme humanitaire de l'ONU «Pétrole contre
nourriture» (permettant à l'Irak d'exporter des quantités importantes de brut).
L'opposition de la Russie au vote par les Nations unies des «sanctions
intelligentes» proposées par Washington avait, en effet, fait échouer un
compromis élaboré par les États occidentaux et approuvé par la Chine.
La pression s'est intensifiée après le 11 septembre.
À partir de novembre, les
accusations américaines se sont succédé contre l'Irak, suspecté de développer
des armes de destruction massive.
Le président américain George W.
Bush a
affirmé son intention de faire aboutir une nouvelle version des «sanctions
intelligentes».
À cet effet, une liste révisée des produits et services soumis à
l'embargo a été mise à l'étude.
Le 28 novembre, «Pétrole contre nourriture» a
cependant à nouveau été reconduit pour 180 jours.
Fanfaronnades irakiennes après le «11 septembre»
La question des sanctions a été affectée par la nouvelle donne internationale.
Le président Saddam Hussein a été le seul dirigeant arabe à ne pas avoir
condamné les attentats du 11 septembre, tout en niant toute implication de
l'Irak.
Selon lui, «les Américains ont récolté les épines semées par leurs
dirigeants dans le monde entier».
La télévision irakienne a déclaré : «Le
cow-boy américain récolte les fruits de ses crimes contre l'humanité.
C'est un
jour noir pour l'histoire de l'Amérique, qui goûte l'amertume de la défaite,
après ses crimes et son mépris pour la volonté des peuples à mener une vie libre
et décente.» Contrairement aux dirigeants iraniens et arabes, l'Irak a mis en
exergue la «leçon» que les terroristes ont infligée à l'«arrogante» Amérique.
Le
journal Babel, dirigé par Oudaï, le fils aîné de S.
Hussein, a suggéré que la
«main d'Israël» était responsable des attentats.
Bagdad a ensuite été accusé par
Washington d'être à l'origine des lettres envoyées aux administrations
américaines contenant des bacilles de charbon.
Toutefois, de l'aveu même des
responsables américains, aucun lien n'a pu être mis en évidence entre l'Irak et
les attentats.
Le 7 octobre 2001, S.
Hussein a dénoncé les bombardements américains sur
l'Afghanistan.
Babel a fait le rapprochement entre les frappes «contre le peuple
afghan» et les raids américano-britanniques contre le «peuple irakien»
(effectués sans l'aval de l'ONU et destinés au départ à faire respecter les
zones d'interdiction de survol décrétées unilatéralement par Londres et
Washington, puis élargis à d'autres objectifs).
À partir de novembre, les
avertissements américains répétés à S.
Hussein ont abouti à accréditer l'idée
que la prochaine cible américaine serait l'Irak.
Le 28 novembre, le Premier
ministre britannique Tony Blair a annoncé l'entrée dans la «phase 2 de l'action
contre le terrorisme».
À partir de décembre, Washington a assuré désormais
vouloir en finir avec S.
Hussein.
Le 20 décembre, l'Amérique a choisi
officiellement de nouvelles cibles.
La résolution 1368 de l'ONU (12 septembre
2001) permet la légitime défense contre les auteurs des attentats et ceux qui
les soutiennent.
Selon Washington, aucun nouveau mandat de....
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