Introduction : 1887 Ce sonnet, publié en recueil en 1887, fut envoyé par Mallarmé à Paul Verlaine à la fin...
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Introduction : 1887
Ce sonnet, publié en recueil en 1887, fut envoyé par Mallarmé à Paul Verlaine à la
fin de 1885 pour être incorporé à la notice consacrée par lui à Mallarmé dans la série des
Hommes d'aujourd'hui que publiait alors l'éditeur Léon Vannier.
L’inspiratrice de ce poème est Méry Laurent, une actrice très belle qui était sa
voisine rue de Rome est de qui il s’est épris.
Projet de lecture : Comment, dans ce poème, la dimension esthétique ouvre
sur une évocation lyrique et sensuelle.
I)
Un poème esthétique
1)
La vision picturale du suicide du soleil
Le poète a encore dans la tête les visions du soleil couchant : il semble repenser, le soir,
tout à ce beau paysage, à cette mélancolie du soleil qui disparaît dans le ciel tourmenté.
Mallarmé propose ici un véritable tableau du coucher de soleil.
- étudier les adjectifs évoquant une couleur dans le poème, surtout dans la première
strophe : « Tison…sang…or…pourpre » à couleurs nobles (or, pourpre) évoquant la majesté
du soleil et termes évoquant le danger ou la mort (tison, sang) : le poète assiste à un
suicide du soleil qui se bnoit dans son sang à pouvoir évocateur des adjectifs de couleur
étudier le champ lexical de la lumière : « or…éclat…trésor
…flambeau…clarté »
2)
Un tableau musical
La poésie de Mallarmé est intimement liée à la Musique à recherche de la musicalité
la plus parfaite.
Dans notre poème le tableau décrit se fait musical.
étudier le système de rimes : étudier notamment la richesse des rimes qui
témoigne de l’intérêt mallarméen pour la musicalité ( on n’observe que des
rimes suffisantes ou riches, aucune rime pauvre)
étudier l’abondance des allitérations et assonances :
·
nombreuses assonances en-i souvent associées à une allitération en
-s: impression de sifflotementet de fugacité de l’image
Victorieusement fui le suicide beau
Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
Ô rire si là-bas une pourpre s'apprête
La tienne si toujours le délice ! la tienne
Oui seule qui du ciel évanoui retienne
Un peu de puéril triomphe en t'en coiffant
·
Assonances nasales en –an et en –on : impression de langueur et
sensualité :
Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau
S'attarde, il est minuit, à l'ombre qui nous fête
Excepté qu'un trésor présomptueux de tête
Verse son caressé nonchaloir sans flambeau
II)
Une incantation à la chevelure de la femme aimée
1)
La métaphore filée de la chevelure
Sous l’image du suicide du soleil couchant surgit et se dessine la métaphore filée
d’une chevelure.
étudier la façon dont les deux métaphores (soleil et chevelure) sont
entrecroisées :
Les termes incantatoires suggérant le soleil couchant – « Tison de gloire, sang par
écume, or, tempête ! » - évoque aussi la chevelure.
L'or est la couleur des cheveux.
La chevelure est vue à travers l'image de l'écume.
La chevelure est comme l'écume
(sang par écume) qui rend accessible aux sens l'ardeur secrète du sang et, grâce à
elle, l'amant éprouve l'impression de se baigner dans le sang de la femme.
L'association écume-cheveux est récurrente dans l'univers imaginaire de Mallarmé
-
dès le deuxième quatrain ( à travers l’évocation de la « tête ») le thème de
la chevelure prend le dessus ; il est explicitement développé dans les deux
tercets.
Seule la chevelure retient un peu de l’éclat du ciel et du soleil :
La tienne si toujours le délice ! la tienne
Oui seule qui du ciel évanoui retienne
Un peu de puéril triomphe en t'en coiffant
-....
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