Industrie et première guerre mondiale
Publié le 08/04/2019
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1914
Les femmes remplacent les hommes
En 1914, près de huit millions de femmes travaillent. En 1917, dans l'industrie et le commerce, leurs effectifs ont augmenté de 20% et au total, la part de la main d'oeuvre féminine est passée de 32 à 40 . Les 430000 Munitionnettes travaillant dans l'industrie de guerre, attirées par de hauts salaires, représentent un quart des effectifs de ce secteur, anciennement réservé aux hommes. Leurs qualités professionnelles y sont appréciées mais, surmenées par des horaires infernaux, elles sont fréquemment victimes d'accidents. À partir de 1916, les revendications se font jour. Les couturières, les Midinettes, font grève en 1917. Contrats collectifs, salaires minima, meilleures conditions de travail apparaissent, les transformations sociales sont en route.
1914
Les Indigènes de l'empire colonial
Si certains sont enrôlés sous l'uniforme, d'autres Indigènes de l'empire colonial viennent travailler en France. Des Kabyles, mais aussi, des Annamites. Ces travailleurs, mal logés dans des campements, sont employés à de rudes tâches subalternes. Isolés, tenus à l'écart, ils inquiètent parfois mais amènent un certain exotisme et attirent la curiosité. Des Chinois sont également sur place, on leur a fait miroiter de hauts salaires alors qu'ils vivaient dans une misère effroyable. La réalité, en France, n'est pas évidemment à la hauteur de leurs espérances.
1915
Les étrangers à l'usine Le ministère de l'Armement fait appel à la main d'oeuvre étrangère afin de pallier le manque de spécialistes. Même si 500000 ouvriers français sont ramenés du front pour faire tourner les usines d'armement, cela demeure insuffisant. 80000 étrangers sont accueillis, essentiellement des Espagnols, Polonais, Portugais et Grecs.
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L’industrie et l’effort de guerre
Le 20 mai 1915, un sous-secrétariat d’État à l’Artillerie et
aux Munitions est créé en France.
Il est maintenant évident
que la guerre sera longue et à l’arrière, rien n’est prévu
pour faire face à cette demande.
L’industrie se mobilise.
En août 1914, trois millions d’hommes sont sous les drapeaux
et chacun imagine qu’ils seront de retour pour Noël.
En
attendant, l’industrie est privée du quart de sa main
d’oeuvre.
Conséquence immédiate, la moitié des usines ferme et
le reste des salariés se retrouve au chômage.
Un tiers
seulement des effectifs de l’industrie est au travail.
Les stratèges, n’envisageant pas un conflit à long terme,
n’ont pas prévu la mobilisation de l’industrie, estimant que
les stocks et la production des usines d’armement, arsenaux et
poudreries seraient suffisants.
Ils n’ont pas prévu non plus
que la guerre moderne serait dévoreuse de matériel.
Le
commandement réclame dix fois plus que la cadence prévue de 10
000 obus par jour et un immense problème de production se
pose.
À cela s’ajoute l’occupation allemande du nord et de
l’est du pays où sont situées la plus grande partie de la main
d’oeuvre spécialisée, des mines et des industries textiles et
métallurgiques.
Le gouvernement réagit, fait appel aux industriels, crée un
sous-secrétariat d’État à l’Artillerie et aux Munitions (futur
ministère de l’Armement de 1916) dirigé par Albert Thomas.
L’État devient dirigiste, planifie la production et sollicite
tout d’abord les patrons du Comité des forges.
L’industrie
devant s’adapter en transformant machines et installations,
des crédits avantageux sont dégagés et les industriels fixent
les prix.
Mais face à une polémique, l’État instaure une
contribution extraordinaire sur les bénéfices de guerre.
Catastrophique en 1914, la situation de l’industrie se
redresse.
Les secteurs liés à l’économie de guerre
(métallurgie, textile, alimentation, cuir) sont en plein
essor.
Des industriels modernisent et diversifient leur
production (Louis Renault).
D’autres créent des entreprises :
André Citroën s’installe quai de Javel et embauche 12 000
personnes pour fabriquer des obus.
La carte de l’économie se
modifie : la Région parisienne, Rouen, Bordeaux, Toulouse,
Lyon, accueillent les industries d’armement,
l’hydroélectricité et la chimie se développent.
Mais,
contraint d’importer massivement ses matières premières, le
pays s’endette lourdement.
Souci constant, la pénurie de main d’oeuvre est partiellement
résolue grâce à l’arrivée de travailleurs étrangers.
Mais
c’est surtout la participation des femmes qui permet de
remplacer les ouvriers envoyés au front.
Elles remplissent de
dures tâches jadis réservées aux hommes, ce qui inquiète les
syndicats percevant là une future concurrence.
À l’inverse,
les industriels des grandes entreprises transforment leurs
machines en fonction de cette main d’oeuvre nouvelle.
Le pays devient le premier producteur allié de matériel de
guerre.
Chaque mois, en 1918, 1,6 millions de salariés (contre
50 000 en 1914), produisent 1 000 canons et 260 000 obus.
Une
1.
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